La noblesse et le pouvoir royal sous Philippe le Bel

Philippe le Bel et la noblesse

Le gouvernement de Philippe le Bel a su maintenir une paix relative sans révoltes ouvertes, malgré un mécontentement palpable au sein de la noblesse et du commun. Les tensions, bien que présentes, ne se sont pas traduites par des violences significatives. Ce texte explore les relations entre la noblesse et le pouvoir royal, ainsi que les mesures fiscales mises en place durant cette période.

Sommaire

Le contexte politique

Le gouvernement de Philippe le Bel n’eut à réprimer aucune révolte ouverte. Les princes du sang se tinrent tranquilles. Les grands feudataires, à l’exception du comte de Flandre, ne se mêlèrent de politique générale que pour corroborer de leur approbation les actes du roi.

Le temps était passé où des nobles de second ordre et des villes pouvaient défier l’autorité royale. Il n’y eut qu’une petite opération de police, en 1309, contre un seigneur du Gévaudan, Béraud de Mercœur, ancien familier du roi, qui s’était brouillé avec lui.

Les tensions au sein de la noblesse

Les plus graves atteintes à la paix publique étaient causées par des bandes de soudoyers royaux qui, licenciés après chaque campagne sans avoir été payés, pillaient en s’en retournant. En 1312, plusieurs centaines de ces pillards furent pendus à Bourges.

Le mécontentement de la noblesse était ancien, lié à la perte de certaines libertés traditionnelles. Les gentilshommes tenaient beaucoup au droit de porter les armes et à leurs privilèges de juridiction. Les guerres privées et les duels, vestiges de l’ancienne civilisation féodale, étaient incompatibles avec l’idéal de la paix.

Les mesures de Philippe le Bel

Philippe le Bel a pris des mesures pour restreindre les libertés de la noblesse au nom de l’ordre public. En 1296, il ordonna que les guerres privées et les duels n’auraient pas lieu pendant la guerre contre les Anglais. En janvier 1304, il défendit les pillages à main armée.

Le roi a également imposé des restrictions sur le port d’armes et a introduit des impôts pour financer ses campagnes militaires. Ces mesures, bien que nécessaires pour l’ordre public, ont engendré des tensions avec la noblesse.

La fiscalité royale et la société laïque

Le gouvernement de Philippe le Bel a mis en place un régime fiscal qui pesait sur les gentilshommes et le commun. Le roi avait le droit d’exiger des services plus étendus que ceux prévus dans les contrats de fief. Les nobles étaient tenus de servir à la guerre, mais pouvaient se racheter.

Les impositions générales se multiplièrent, justifiées par la guerre ou des menaces de guerre. Les subsides étaient souvent débattus et, dans une certaine mesure, consentis par les assemblées locales de nobles et de bourgeois.

Les consultations générales de la nation

La vie politique n’était pas nulle en France, avec des synodes et des assemblées où siégeaient nobles et bourgeois. Philippe le Bel a convoqué des représentants des trois ordres pour des délibérations sur des affaires importantes.

Les consultations de 1302 et 1308 ont été marquantes, car elles ont impliqué des discussions sur des questions fiscales et militaires. Bien que les assemblées aient souvent validé les décisions du roi, elles ont également permis d’explorer les préoccupations des nobles et du commun.


Questions-Réponses

Quelles étaient les principales préoccupations de la noblesse sous Philippe le Bel ?

La noblesse était préoccupée par la perte de ses libertés traditionnelles, notamment le droit de porter des armes et les privilèges de juridiction.

Comment Philippe le Bel a-t-il justifié ses mesures fiscales ?

Il a justifié ses mesures fiscales par la nécessité de financer les campagnes militaires et maintenir l’ordre public dans le royaume.

Quel rôle ont joué les assemblées dans la politique de Philippe le Bel ?

Les assemblées ont permis de recueillir l’approbation des nobles et des bourgeois sur les décisions fiscales et militaires, bien qu’elles aient souvent validé les choix du roi sans réelle opposition.


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