Guillaume Le Maire, évêque d’Angers, intervient lors du concile œcuménique de Vienne sur le procès des Templiers, révélant enjeux politiques, accusations et conséquences. Ce texte explore les accusations portées contre les Templiers, les événements politiques entourant leur procès, ainsi que les conséquences de leur suppression. Au cœur de cette affaire se trouvent des interrogations sur la justice et l’intégrité de l’Église.
Sommaire
- Les accusations
- L’Ordre au concile de Vienne
- La curée des biens du Temple
- Le supplice du grand maître de l’Ordre
- L’affaire de Guichard de Troyes
- La légende de la Tour de Nesle
Les accusations
Guillaume Le Maire, évêque d’Angers, convoqué au concile œcuménique de Vienne, rédigea son « avis » par écrit, en ces termes : « Il y a, dit l’évêque, deux opinions au sujet des Templiers ; les uns veulent détruire l’Ordre sans tarder, à cause du scandale qu’il a suscité dans la chrétienté et à cause des deux mille témoins qui ont attesté ses erreurs ; les autres disent qu’il faut permettre à l’Ordre de présenter sa défense, parce qu’il est mauvais de couper un membre si noble de l’Église sans discussion préalable. Eh bien ! je crois, pour ma part, que notre seigneur le pape, usant de sa pleine puissance, doit supprimer eæ officio un Ordre qui, autant qu’il a pu, a mis le nom chrétien en mauvaise odeur auprès des incrédules et qui a fait chanceler des fidèles dans la stabilité de leur foi. »
Les accusations portées contre l’Ordre du Temple incluaient des superstitions impies, des insultes au crucifix, des pratiques de sodomie, et l’adoration d’une idole. Les prêtres auraient omis de consacrer les hosties et n’auraient pas cru à l’efficacité des sacrements.
L’Ordre au concile de Vienne
Le réquisitoire représentait tous ces crimes comme commandés par une règle secrète. Les officiers de Philippe le Bel pratiquèrent de sévères perquisitions dans tous les « Temples » de France, cherchant des objets compromettants tels que des exemplaires de la règle secrète ou des livres hérétiques. Cependant, les enquêtes ne produisirent aucun document matériel contre l’Ordre, reposant uniquement sur des témoignages oraux, souvent arrachés par la procédure inquisitoriale.
La curée des biens du Temple
La bulle Vox in excelso laissa en suspens deux questions difficiles : le sort des Templiers prisonniers et le sort des biens du Temple supprimé. La curée des biens avait commencé pendant le procès, et les propriétés de l’Ordre furent transférées au Saint-Siège, qui les remit aux Hospitaliers. Cependant, la couronne retint la meilleure part, et les Hospitaliers furent contraints de payer une somme considérable pour obtenir la délivrance des biens.
Le supplice du grand maître de l’Ordre
Le grand maître Jacques de Molai et le précepteur de Normandie, Geoffroi de Charnay, furent condamnés à la détention à perpétuité. Ils refusèrent d’avouer leur culpabilité et affirmèrent que l’Ordre était pur. Ils furent exécutés après avoir été livrés aux autorités, et leur courage marqua les esprits.
L’affaire de Guichard de Troyes
Guichard de Troyes, évêque, fut accusé d’avoir commis de nombreux crimes, dont l’empoisonnement de la reine de Navarre. Les accusations portées contre lui furent nombreuses, mais il réussit à échapper à une condamnation sévère, bien que son procès ait été entaché de malveillance.
La légende de la Tour de Nesle
L’affaire de la Tour de Nesle, éclatée en 1314, impliquait des accusations d’adultère contre les princesses de Bourgogne. La légende a été embellie au fil des siècles, mais les événements réels restent entourés de mystère et de controverse.
Questions-Réponses
Les Templiers étaient accusés d’imposer des superstitions impies, de profaner le crucifix, de pratiquer la sodomie, et d’adorer une idole.
Les biens du Temple furent transférés au Saint-Siège, qui les remit aux Hospitaliers, mais la couronne retint une part importante des biens.
Ils refusèrent d’avouer leur culpabilité, affirmant que l’Ordre était pur, et furent finalement exécutés pour leur résistance.