La bataille de Reichshoffen ou Frœschwiller-Wœrth est un combat de la guerre franco-prussienne de 1870. Elle oppose l’armée du Rhin en difficulté face à l’armée prussienne. Le moral français est bas après la défaite de Wissembourg et l’armée ennemie est mieux équipée. Pourtant, même si la victoire n’est pas acquise à la France, l’Histoire retiendra les charges héroïques des cavaliers français.
Pour briller en société :
- Guerre franco-prussienne de 1870
- Charges de la cavalerie française héroïques mais désastreuses
- Troupes françaises mal préparées
- Massacre de la cavalerie française dans le village de Morsbronn
- Conclusion, route de Paris ouverte pour l’armée prussienne
Engagement à l’approche de Wœrth
A l’aube fraîche du 6 aôut 1870, une escarmouche éclate entre une unité de reconnaissance du Ve corps prussien et l’avant garde française. Les bruits du combat s’entendent et les prussiens reçoivent du renfort. Les français doivent maintenant se battre face au IIe corps bavarois au nord et au XIe corps prussien au sud. La situation n’est pourtant pas si désespérée que ça.
Les renforts prussiens se font interceptés à hauteur de Langensoultzbach et à la sortie du bois de Kreuzeck. Des combats ponctuels s’ensuivent sans qu’aucun camps n’arrache la victoire ou l’avantage.
A Wœrth, les batteries du Ve corps prussien vont faire feu. C’est 108 pièces qui écrasent sous un déluge de feu la 3e division française et permettre aux Prussiens de franchir la rivière Saueur.
Contre-offensive française
Malgré tout, les français contre attaque grâce au 2e régiment de zouaves et repoussent les Prussiens. Au nord, la situation est similaire. Le Ier régiment de zouaves accroche les Bavarois qui sont installés dans les bois. Au sud, les Prussiens sont repoussés par le 3e régiment de tirailleurs algériens.
La situation est indécise mais globalement vers midi les unités françaises ont réussi à repousser l’ennemi mais sont durement éprouvées.
Parallèlement, Guillaume de Prusse arrive à Dieffenbach-lès-Wœrth et décide d’engager le combat avec l’ensemble de sa force. Une manoeuvre d’encerclement français est alors déclenchée à 13h par le sud du théâtre des opérations et se terminera à 17h…
La charge de la bataille de Reichshoffen
Ils sont 45 000 braves contre 90 000 prussiens. Le repli français s’opère dans le sud et doivent partir de Morsbronn pour se replier dans le bois de Niederwald. Pas très loin, se trouve le village de Reichsoffen et sa cavalerie placée en réserve…
Assailli, la 4e division du général Lartigue menace se faire prendre à revers et encerclé par les Prussiens. Pour le dégager, deux régiments de cuirassiers et deux escadrons de lanciers sont lancés à vive allure sur le village de Morsbronn.
La mission est périlleuse mais capitale pour éviter la destruction. Le terrain est propice à l’embuscade : vignes et houblonnières. La cavalerie française en fait les frais et après avoir bousculé les éléments prussiens en embuscade continue la charge suicidaire. La bataille de Reichshoffen sera la gloire mais aussi la mort des cavaliers.
Morsbronn, tombeau des cavaliers
Sous un feu nourri des Prussiens bien à l’abris dans les maisons, les cuirassiers pénètrent dans Morsbronn. Continuant leur charge en dépit des lourdes pertes, les cavaliers s’engouffrent dans les étroites rues du village. C’est un massacre.
Dans l’action une partie de la cavalerie française s’est trompée de chemin et s’entasse dans la rue principale du village, celle qui mène à l’église et qui se rétrécie. Comme un vieux souvenir d’Azincourt, les cuirassiers s’entassent et ne peuvent pas battre en retraite car piégé par leur propres collègues.
Les Prussiens n’ont plus qu’à ajuster les cibles qui tombent comme des mouches. Implacable, la mort fait son oeuvre. Dans le même laps de temps, les lanciers subissent le même sort. Les deux escadrons de secours sont anéanties dans une mélasse de feu et de sang.
Le sauvetage
Le général Michel tente une action de secours, haranguant ses troupes :
Bien mal en point, le reste de la cavalerie tente d’approcher le village mais se heurte à trois régiments prussiens et des tireurs embusqués qui éclaircissent les rangs des cavaliers. Malgré tout, pris sous un feu nourri et avec des pertes lourdes, les cuirassiers arrivent héroïquement à prendre le village en tenaille.
Comme poursuivit par la mal chance, le 9e cuirassiers se jette dans un ravin alors qu’il tente de charger le village. Les autres escadrons contournent l’obstacle et pénètrent dans Morsbronn.
Les combats s’engagent mais le village parvient à être dégagé malgré une vive résistance prussienne. Malheureusement, la cavalerie prussienne entre en action et les 50 derniers cavaliers s’enfuient pour rejoindre les troupes françaises à Saverne.
Le sort du 8e de cavalerie est aussi sévère. Il culbute une compagnie de pionniers puis tente de charger le village pour finalement y être anéanti. Seul 17 cavaliers en réchappent.
La bataille de Reichshoffen, derniers sursauts
Contre-attaques sur contre-attaques, les zouaves résistent mais sans renforts sont contraints de se replier sur Elsasshausen. La charge de la division de Bonnemains est infructueuse. La retraite est inévitable.
Le 2e Zouaves résiste brillamment dans les bois face au IIe corps bavarois et parvient à les refouler au delà de la Sauer mais finit par être encerclé et anéanti. Seul un dixième de l’unité s’en sortira.
Au nord la 1er division affaiblie par les pertes bat elle aussi en retraite, le centre s’écroule.
Il est 16h, les forces françaises sont refoulées dans Frœschwiller et commence à se faire attaquer par les Prussiens. Il faut l’intervention de la 2e division de réserve et une contre-attaque pour repousser les Prussiens et reprendre l’artillerie. Malheureusement, les forces prussiennes débouchent du bois de Niederwald et les attaquent de flanc.
Entretemps, l’armée française se retirait du plateau, protégée par le 1er régiment de zouaves. La bataille de Reichshoffen est finie.