Découvrez l’histoire de la deuxième Guerre Punique, une guerre acharnée entre Rome et Carthage. Suivez les batailles, les stratégies de Hannibal, et le tournant de la guerre à Zama. La première guerre punique avait laissé Carthage partiellement vaincue, mais elle revint avec une expédition militaire de seize ans, conduite par Hannibal Barca, pour défier Rome.
Sommaire
- La Deuxième Guerre Punique : Une Campagne Militaire de Seize Ans
- Le Déclenchement de la Guerre avec Hannibal : Saga d’une Campagne Militaire Épique en Italie au IIIe Siècle avant J.-C.
- La Traversée Épique des Alpes par Hannibal : Un Voyage Héroïque au Cœur de l’Hiver
- Les Réponses de Rome : Deux Consuls, Deux Missions, Un Objectif Commun
- Bataille au Tessin et Défaite Sanglante à la Trébie : Hannibal Triomphe en Gaule Cisalpine
- La Bataille de la Trébie : Le Combat Désastreux des Romains et le Brillant Coup d’Hannibal en 218 av. J.-C.
- Bataille du Lac Trasimène : Nouvelle Tactique d’Hannibal face aux Romains en 217 av. J.-C.
- La défaite de Cannes et la patience romaine : Hannibal invincible, mais affaibli
- La Longue Présence d’Hannibal en Italie : Un Conflit Inachevé
- Espagne : Les Victoires et Vengeances de Scipion l’Africain
- Le déclin d’Hannibal : Anéantissement des Espoirs et Retraite en Calabre
- Bataille de Zama : Rome met fin à la menace d’Hannibal et de la Deuxième Guerre Punique
L’histoire de la plus terrible des guerres que Rome dut mener au cours de son existence millénaire. Elle fut longue (plus de 18 ans!) difficile et périlleuse pour les deux parties adverses, Rome et sa rivale, Carthage. Le plus grand historien de l’Antiquité romaine, Tite-Live, consacre autant de pages au récit de ce conflit qựà la narration des faits des cinq siècles précédents. Aujourd’hui encore le moindre traité d’histoire romaine ne lui réserve pas moins d’une centaine de pages, ce qui peut donner une idée de la complexité des événements militaires et politiques qui se déroulèrent au cours de cette guerre.
C’est pourquoi, à défaut d’un récit complet, impossible à donner ici, nous avons préféré offrir à nos lecteurs une grande carte đu théâtre des opérations. Ils pourront y suivre les déplacements des armées, indiqués par des traits, tandis que les principaux faits seront présentés dans l’ordre chronologique; des symboles choisis conventionnellement désigneront les positions et les résultats obtenus par l’une et l’autre armées.
Ils auront l’impression d’assister à une lute gigantesque, dans laquelle entrent en jeu de deux empires, deux civilisations.
La Deuxième Guerre Punique : Une Campagne Militaire de Seize Ans
La première guerre punique s’est achevée en 241 av. J.-C. par un échec partiel de Carthage. Cette défaite a contraint Carthage à abandonner la Sicile, la Sardaigne et la Corse. Pour prendre leur revanche, les Carthaginois ont entrepris la conquête de l’Espagne, où ils ont obtenu la victoire. Les Romains leur ont ensuite imposé de ne pas dépasser l’Èbre, un fleuve espagnol, et de respecter les cités alliées de Rome. Cependant, en 219 av. J.-C., Carthage a estimé qu’elle était suffisamment puissante pour se libérer de ces contraintes. C’est à ce moment que Hannibal Barca, le commandant de l’armée carthaginoise, a pris la décision de mener la guerre en Italie, dans le but d’attaquer directement Rome. Cela a marqué le début de la deuxième guerre punique.
Le Déclenchement de la Guerre avec Hannibal : Saga d’une Campagne Militaire Épique en Italie au IIIe Siècle avant J.-C.
La déclaration de guerre a commencé avec le départ d’Hannibal de Carthagène, une puissante colonie-arsenal qu’il avait fondée en Espagne. Après huit mois de siège, il a conquis et détruit Sagonte, une ville alliée des Romains, en 219 av. J.-C. Hannibal a établi un grand dépôt de munitions près de Tarragone et a ensuite entrepris la marche sur l’Italie au printemps de 218 av. J.-C. À ce moment-là, il disposait d’environ 50 000 fantassins, 9 000 cavaliers et 37 éléphants. Bien que son armée ne fût pas immense en nombre, elle était composée de troupes très bien entraînées et fidèles, majoritairement formées de vétérans. Les populations celtiques de la vallée du Rhône se sont opposées au passage de l’armée carthaginoise, obligeant Hannibal à se frayer un chemin à travers des combats armés. Cette opposition a causé des pertes, réduisant ses forces à 38 000 fantassins et 8 000 cavaliers.
La Traversée Épique des Alpes par Hannibal : Un Voyage Héroïque au Cœur de l’Hiver
Le passage des Alpes, une expédition mémorable depuis l’Antiquité, a débuté à l’automne. Les premières neiges sont tombées, et il a fallu neuf jours pour gravir le versant des Alpes et six jours pour descendre la pente italienne. Le voyage a été éprouvant, parmi la neige, les rochers et les ravins. Environ la moitié de ses hommes ont péri, et presque toutes les provisions, les armes et les chars ont été perdus. Finalement, il ne restait plus que 20 000 fantassins africains et ibères et 6 000 cavaliers, épuisés, qui ont réussi à atteindre le sol italien de la Gaule cisalpine. Par chance, le pays était peuplé d’habitants dont Hannibal avait su gagner l’alliance en envoyant des émissaires chargés de négocier.
Les Réponses de Rome : Deux Consuls, Deux Missions, Un Objectif Commun
Enfin, Rome a réagi. Elle a entrepris de se défendre et de contre-attaquer. Elle a envoyé une armée en Sicile sous le commandement du consul Sempronius Longus, dans le but de préparer un débarquement en Afrique pour investir Carthage elle-même.
Simultanément, une armée dirigée par Publius Cornelius Scipion a quitté le port de Pise et a mis le cap sur la Gaule. Son objectif était d’arrêter Hannibal avant qu’il ne franchisse les Alpes. Cependant, à son arrivée à Marseille, Scipion a découvert que les Carthaginois étaient déjà dans la plaine du Pô. Il a donc dû retourner en Italie pour rejoindre Hannibal avant qu’il ne soit trop tard. Scipion a divisé son armée et en a envoyé une partie en direction de l’Espagne sous le commandement de son frère Cneius Cornelius. Les troupes de Sempronius, qui avaient déjà occupé Malte et s’apprêtaient à rallier l’Afrique, ont été immédiatement rappelées par le Sénat.
Bataille au Tessin et Défaite Sanglante à la Trébie : Hannibal Triomphe en Gaule Cisalpine
La première bataille significative s’est déroulée au Tessin en octobre 218 av. J.-C. Scipion a traversé le Pô pour tenter d’arrêter la marche d’Hannibal. Cependant, lors de l’affrontement, Scipion a été attaqué et a subi une défaite où il a failli perdre la vie. À la suite de cette victoire, Hannibal a obtenu le soutien de la Gaule cisalpine, ce qui a été un revers pour les Romains.
La bataille de la Trébie, qui s’est déroulée le 25 décembre 218 av. J.-C., a vu la jointure des légions de Scipion avec celles de Sempronius. Les deux généraux ont tenté à nouveau d’interrompre l’avancée d’Hannibal, mais ce dernier, utilisant un autre stratagème, les a écrasés près des rives de la Trébie. Les Romains ont perdu au moins 20 000 hommes, et les réserves d’Hannibal ont été décimées. Hannibal avait désormais gagné l’appui de la Gaule cisalpine, au grand dam des Romains.
La Bataille de la Trébie : Le Combat Désastreux des Romains et le Brillant Coup d’Hannibal en 218 av. J.-C.
Bataille de la Trébie (25 décembre 218 av. J.-C.) : Scipion joint ses légions à celles de Sempronius, qui a remonté à marches forcées toute l’Italie. Les deux généraux tentent à nouveau d’interrompre l’avancée ennemie, mais Hannibal, trouvant un autre stratagème, les écrase près des rives de la Trébie. Les Romains perdent au moins 20 000 hommes. De plus, les réserves d’Hannibal sont détruites. Cneius Cornelius Scipion gagne Tarragone, détruit les approvisionnements du Carthaginois et établit une solide place forte. C’est là le seul succès des Romains au cours de la première année de la guerre.
Bataille du Lac Trasimène : Nouvelle Tactique d’Hannibal face aux Romains en 217 av. J.-C.
Bataille du lac Trasimène (printemps 217 av. J.-C.) : Conduite par le nouveau consul Flaminius, une armée fraîche marche contre l’envahisseur. Cependant, ce dernier parvient à la surprendre grâce à un épais brouillard tandis qu’elle se déplace le long des rives du lac Trasimène, dans une zone entourée de gorges, Flaminius et 15 000 hommes sont tués par les Carthaginois ou noyés dans le lac, tandis qu’Hannibal perd seulement 2 500 soldats.
Nouvelle tactique : Hannibal se trouve pratiquement aux portes de Rome, mais n’osant attaquer la grande cité, il dévie vers l’Ombrie, où il cherche à soulever les habitants. Voyant l’ampleur du danger, les Romains élisent un dictateur, Quintus Fabius Maximus. La tactique de celui-ci est d’éviter les grandes batailles et d’épuiser l’ennemi par de petits combats répétés.
La défaite de Cannes et la patience romaine : Hannibal invincible, mais affaibli
Cannes, 2 août 216 av. J.-C. : la plus retentissante défaite de l’histoire de Rome. La stratégie de « temporisation » de Fabius Maximus épuise rapidement les Romains, désireux d’affronter ouvertement l’ennemi. Les deux nouveaux consuls, Paul Emile et Varron, décident de l’attaquer dans la plaine de Cannes, située dans les Pouilles, au Sud-Est de l’Italie, mais subissent une défaite écrasante. Paul Emile perd la vie dans la bataille aux côtés de 80 sénateurs et environ 50 000 soldats. Hannibal semble alors absolument invincible.
Pérégrinations d’Hannibal dans le Sud de l’Italie : Après la retentissante victoire de Cannes, Hannibal propose à Rome des négociations, mais le Sénat rejette cette offre avec mépris. Pourquoi Rome devrait-elle se rendre ? Bien qu’Hannibal l’ait vaincue à plusieurs reprises, est-il vraiment en mesure d’occuper Rome et les villes italiennes alliées ? La petite armée carthaginoise s’est montrée invincible sur le champ de bataille, mais elle ne peut soutenir un long siège. Le Sénat romain comprend que pour vaincre cet ennemi redoutable, il suffit de patienter et de l’isoler, privé de renforts. Le manque de soutien et l’éloignement de sa patrie finiront par l’affaiblir avec le temps.
La Longue Présence d’Hannibal en Italie : Un Conflit Inachevé
Après les hauts faits de Cannes, Hannibal demeure en Italie pendant treize ans, remportant encore de nombreuses petites victoires, mais n’arrivant pas à conclure la guerre à son avantage. Plus le temps passe, plus la situation s’aggrave. Il s’efforce de chercher des alliances en Italie, mais presque toutes les villes préfèrent rester fidèles à Rome.
Châtiment d’une cité rebelle. En 212 av. J.-C., le consul Claudius Marcellus prend d’assaut Syracuse et la met à sac pour la punir d’avoir pris le parti de l’ennemi. Capoue et Tarente subissent le même sort.
Hannibal campe à trois milles de Rome (4,400 km). Au printemps de l’an 21 av. J.-C., au cours de l’un de ses grands déplacements, il se trouve en vue de Rome. Avec quelle intention ?
Avec émotion, il contemple les murs de la ville qu’il a su battre plusieurs fois sans parvenir à la vaincre ! Aux pleurs et à l’angoisse des femmes romaines s’oppose le sang-froid des magistrats qui organisent la défense de la cité.
Espagne : Les Victoires et Vengeances de Scipion l’Africain
Défaite puis victoire en Espagne. La possession de ce pays est primordiale pour les deux rivaux, car c’est de là que pourraient provenir les renforts nécessaires à Hannibal; son frère Hasdrubal s’y trouve, en effet. En 211 av. J.-C., les deux généraux Publius Cornelius Scipion et Cneius Cornelius Scipion sont vaincus et tués par lui. Mais quelques années plus tard, ils sont vengés par le fils de Publius, âgé de 25 ans, qui porte le même nom que son père et recevra le surnom de Scipion l’Africain. Il écrase Hasdrubal, conquiert Carthagène en 209 av. J.-C. et entreprend l’expédition d’Hasdrubal.
La Bataille du Métaure : La Rencontre Évitée entre les Armées Carthaginoises
En 207 av. J.-C., répondant aux appels incessants d’Hannibal, Hasdrubal quitte l’Espagne avec environ 60 000 hommes. Il arrive rapidement en Italie sans subir de perte. Que se passerait-il si les deux armées carthaginoises parvenaient à se joindre!
Bataille du Métaure (printemps de l’an 207 av. J.-C.). Seules l’audace et la décision du consul Claudius Néron empêchent les armées des deux frères de se rencontrer. Laissant un petit contingent de troupes en face d’Hannibal, il se lance contre Hasdrubal, le bat sur le Métaure, écrase et disperse sa puissante armée. Hasdrubal est tué.
Le déclin d’Hannibal : Anéantissement des Espoirs et Retraite en Calabre
Tous les espoirs d’Hannibal sont anéantis. Le grand général carthaginois se rend compte qu’il ne peut recevoir aucun secours. Il se retire avec les quelques troupes qui lui restent en Calabre, dans la pointe extrême de la péninsule. Il espère pouvoir passer en Sicile pour inciter les villes de l’île à se révolter contre Rome.
Bataille de Zama : Rome met fin à la menace d’Hannibal et de la Deuxième Guerre Punique
Les Romains en Afrique. Le moment est venu pour Rome de prendre une revanche définitive. On lève une puissante armée, qui est confiée au commandement du jeune Publius Cornelius Scipion revenu d’Espagne ; 25 000 hommes, à bord de 40 navires de guerre, et 400 vaisseaux chargés de matériel et de ravitaillement, quittent le cap de Lilybée (en Sicile) pour débarquer sur la côte africaine. En face d’une telle menace, le gouvernement carthaginois rappelle aussitôt Hannibal dans sa patrie. Les Romains ont enfin atteint le but qu’ils se proposaient : éloigner Hannibal du sol italien.
Bataille de Zama (202 av. J.-C.). Les deux armées s’affrontent en un engagement définitif dans la région désertique située au sud-ouest de Carthage. Une fois encore, Hannibal dirige ses forces avec génie, mais la chance n’est plus de son côté et son armée est écrasée. C’est son unique défaite, mais elle est définitive. Grâce à une ténacité à toute épreuve, grâce à sa valeur, Rome a enfin eu raison de son ennemi.
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FAQ
Rome a adopté la tactique de la temporisation sous Fabius Maximus pour épuiser Hannibal.
La guerre s’est terminée avec la bataille de Zama, où Hannibal a subi sa seule défaite, mettant fin à la menace carthaginoise.
Dossier sur les guerres puniques
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