Les chevauchées malheureuses de Charles de Valois et de son fils au-delà des Alpes annoncent, dès le commencement du XIVe siècle, les déplorables expéditions des Valois en Italie, au temps de la Renaissance. Sous Philippe le Bel et ses fils, la politique étrangère de la France connaît une réorientation : les affaires d’Espagne et d’Italie, qui avaient tant préoccupé Philippe III, cessent d’absorber le royaume. Désormais, la question des croisades et des relations avec l’Angleterre devient centrale, marquant une nouvelle phase de la diplomatie capétienne au tournant du siècle.
Sommaire
- Les projets de croisade
 - L’Angleterre
 - Attitude du comte de Flandre
 - Conventions de 1298
 - L’affaire de Saint-Sardos
 
Les projets de croisade
Sous Philippe le Bel, la croisade contre les infidèles, qui avait été l’idée fixe de Louis IX, fut reléguée au second plan. Cependant, on y pensait souvent et on en parlait toujours. Rabban Çauma, ambassadeur d’Argoun, roi des Tatars, a noté dans ses Mémoires que Philippe le Bel lui dit en septembre 1287 :
« Si les Mongols, qui ne sont pas chrétiens, luttent pour prendre Jérusalem, à plus forte raison devons-nous combattre; s’il plaît à Dieu, nous irons avec une armée. »
En 1291, la chute de Saint-Jean-d’Acre détermina une recrudescence de zèle oratoire : des conciles provinciaux délibérèrent dans toute la chrétienté. La question du « passage d’outre-mer » resta le thème favori des faiseurs de projets. Des centaines de lettres pontificales et royales ont trait à cette question, qui fut débattue à Poitiers en 1307 et à Vienne en 1312.
L’Angleterre
Au début du règne de Philippe le Bel, tout présageait la paix entre la France et l’Angleterre. Édouard Ier, roi d’Angleterre, passa dans son duché de Guienne les années 1286 à 1289, prêta l’hommage qu’il devait et s’interposa pour hâter la liquidation de la croisade d’Aragon. Cependant, les relations entre les deux royaumes étaient instables.
Les marins anglais, gascons, normands et flamands flibustaient les uns contre les autres, ce qui entraîna des représailles. En décembre 1293, la cour de France déclara la guerre en citant le roi d’Angleterre devant le parlement à Paris. Édouard fit des efforts pour régler le différend à l’amiable, mais la situation se détériora rapidement.
Attitude du comte de Flandre
Le comte de Flandre, Gui de Dampierre, était un allié sûr pour les Anglais, car il se trouvait dans une situation similaire à celle du roi d’Angleterre en Guienne. En 1296, Philippe le Bel imposa un cinquantième en Flandre pour les frais de la guerre anglaise, ce qui provoqua des tensions. Exaspéré par ces humiliations, Gui de Dampierre conclut un traité d’alliance avec Édouard.
La campagne de 1297 en Flandre fut facile pour les Français, qui remportèrent la bataille de Furnes et prirent Lille. Cependant, les alliés, le comte et le roi, se retrouvèrent rapidement dans une situation difficile, attendant l’arrivée d’alliés qui ne vinrent pas.
Conventions de 1298
Boniface VIII présida aux pourparlers en tant qu’arbitre. Le 27 juin 1298, il établit un modus vivendi provisoire entre la France et l’Angleterre. Les circonstances avaient beaucoup changé depuis les événements de 1297, et le traité de 1303 rétablit simplement les situations respectives des deux rois.
L’affaire de Saint-Sardos
À partir de 1317, des incidents similaires à ceux de 1294 se reproduisirent, entraînant des tensions entre la France et l’Angleterre. En 1324, la campagne en Gascogne menée par Charles de Valois aboutit à la prise de plusieurs villes. Édouard II, en difficulté, chercha à négocier une paix, mais la situation demeura tendue.
Faq
Philippe le Bel s’intéressait moins aux croisades qu’à la gestion des affaires d’Espagne et d’Italie, reléguant la croisade contre les infidèles au second plan.
Les relations étaient initialement pacifiques, mais des tensions émergèrent rapidement en raison de conflits commerciaux et de rivalités territoriales, entraînant des déclarations de guerre.
Le comte de Flandre, Gui de Dampierre, devint un allié des Anglais en raison de ses propres frustrations face à Philippe le Bel, ce qui compliqua davantage les relations entre les deux royaumes.
Dans la même thématique