Outre les courses, le cirque romain servait aux performances de haute école : un cavalier montait debout sur l’échine de son cheval au galop, un autre prenait appui sur ses bras, la tête en bas, un troisième ramassait; en pleine vitesse, un objet placé sur le sol. Mais naturellement les courses remportaient tous les suffrages.
Pendant la première période impériale, il y en eut, les jours de fête, une douzaine; sous Caligula, on arriva à la trentaine et, plus tard, sous les Flaviens, à la centaine…

LE CIRCUS MAXIMUS, PLUS GRAND CIRQUE ROMAIN AU MONDE
Chez les Latins, le mot cirque n’avait pas le sens que nous lui donnons aujourd’hui : il indiquait
alors le lieu où se déroulaient les courses hippiques. Rome édifiait des cirques de dimensions
énormes. Le plus ancien — et aussi le plus vaste de tous — était le Circus Maximus: il avait 600 m de long et 200 m de large. Il s’élevait, entre les collines du Palatin et de l’Aventin, dans une dépression naturelle favorable à la construction d’un édifice de ce genre.
Au début, les pentes des collines servaient de tribunes aux spectateurs. Puis Pompée, César, Auguste, Néron et, enfin, Domitien et Trajan y apportèrent des améliorations et contribuèrent à en faire un ouvrage vraiment grandiose; un document antique parle de 385 000 places, chiffre qui n’est atteint aujourd’hui dans aucun stade.
CHAMPIONS D’IL Y A 2 OOO ANS
Les chars couraient, traînés par deux, trois, quatre, six et parfois dix chevaux. Quel spectacle impressionnant que de voir arriver sur la piste ces attelages stupéfiants! La course consistait à faire plusieurs fois le tour de la piste qui était partagée en son centre par « la spina », (long mur qui était décoré de statues et de colonnes).
Les tournants étaient les endroits les plus dangereux et tous les concurrents s’efforçaient de les prendre aussi cours que possible. Il s’y produisait des accidents spectaculaires, et souvent les « auriges » risquèrent d’y perdre la vie. De nombreuses inscriptions chantent les louanges des auriges les plus célèbres, comme ce Pompéius Musclosus qui gagna 3 559 fois, et ce Diocles qui fit 3 000 tours en char à 2 chevaux, 1 462 tours dans des courses de quadriges et même avec des attelages plus nombreux encore : on dit qu’il se retira du monde des courses avec un patrimoine de 35 millions de sesterces.
Nombre de chevaux parmi les plus célèbres connurent aussi la gloire de voir leur nom gravé sur
des monuments ou des médailles commémoratives. C’est ainsi que nous pouvons connaître quelques « Cracks» de la Rome impériale : un cheval nommé « Tuscus», qui fut
vainqueur 386 fois, un autre appelé « Victor », qui remporte 429 prix.

LE CIRQUE ROMAIN, PREMISSE DE NOS DIVERTISSEMENTS
Il est difficile de se rendre compte, aujourd’hui, de l’engouement que pouvait susciter les
spectacles de cirque auprès du public de la Rome antique. Seuls quelques grands matchs de
football peuvent nous en donner une idée, et encore… N’oublions pas qu’à cette époque, les
Avertissements étaient beaucoup moins nombreux qu’à notre ère des loisirs.
Cris, invectives, vivats, bravos, applaudissements frénétiques accompagnaient les courses
dans tout leur déroulement. Il ne s’agissait là que de fanatisme exubérant certes, mais
compréhensible. Souvent, cependant, l’antagonisme sportif amenait les « supporters » de
différentes factions — les « blancs » associés aux « verts », les « bleus » associés aux « rouges »
(de la couleur des tuniques des auriges) — à engager de véritable rixes et à déchaîner des
manifestations que seule la force de l’ordre pouvait apaiser. Les partis politiques prenaient même prétexte de certains grands événements sportifs pour fomenter des soulèvements.
Les empereurs eux-mêmes n’étaient pas immunisés contre cette … maladie. Qu’il suffise de citer le cas de Caracalla : cet homme, au caractère plutôt expéditif, trouva bon d’assurer la victoire de
son parti en faisant arrêter les auriges de la faction adverse, et en les faisant … condamner à
mort!
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