Ce texte explore la continuité des modes littéraires et intellectuelles entre le XIIe et le XIIIe siècle, en mettant l’accent sur des œuvres clés comme le « Roman de la Rose ». Il examine également l’impact des courants intellectuels sur la société laïque et la littérature en langue vulgaire.
Sommaire
- Les Institutions et la Civilisation
- Littérature en langue vulgaire
- Vulgarisation et manuels
- Les prédicateurs
- Écrivains de la haute société laïque
- L’activité artistique
Les Institutions et la Civilisation
En 1322, une femme fut brûlée à Carcassonne pour avoir inséré dans ses litanies les noms de soixante-dix « Spirituels » qui avaient déjà souffert. Jean XXII constatait en 1331 que la secte était plus florissante que jamais, ayant pénétré en Aragon. Elle a duré obscurément jusqu’à la fin du siècle.
Les courants qui, au XIIIe siècle, ont agité le monde des clercs ne se sont pas tous fait sentir dans la société laïque. La contamination des laïques par le joachimisme franciscain, dans le Midi, fut un accident local. Cependant, l’état d’esprit des amis de Roger Bacon n’était pas rare dans le grand public, indifférent aux spéculations transcendantes.
Littérature en langue vulgaire
Les modes du XIIe siècle n’ont pas disparu du jour au lendemain. D’abord, le XIIIe siècle se prolonge, au point de vue de l’histoire littéraire, jusqu’en 1240 environ. Même après 1240, des chansons de geste, des poèmes d’aventures, et des romans rimés de l’âge précédent ont été remaniés ou imités.
Des grands seigneurs du XIIe siècle, comme Pierre Mauclerc et Charles d’Anjou, ont cultivé la poésie courtoise, qui n’est éteinte que vers 1280. La littérature en langue vulgaire de ce siècle, qui s’étend de l’avènement de Louis IX à celui des Valois, est riche en productions fades, sans époque déterminée.
Les œuvres les plus caractéristiques du siècle de Louis IX et de Philippe le Bel sont le « Roman de la Rose » et le « Roman du Renard ».
Le premier Roman de la Rose
Le premier « Roman de la Rose » est l’œuvre de jeunesse d’un clerc nommé Guillaume de Lorris, qui le commença probablement sous la régence de Blanche de Castille. C’est un « art d’aimer » courtoisement, bien composé, destiné à un public aristocratique.
Le second « Roman de la Rose » fut rédigé vers 1270 par Jean Clopinel, de Meun-sur-Loire, qui traduisit plusieurs œuvres pour des personnages importants de France. Son roman est une encyclopédie, un recueil décousu de dissertations théologiques, philosophiques, scientifiques, politiques, et de satires contre les femmes et les nouveaux Ordres religieux.
Vulgarisation et manuels
L’engouement pour la science et la vulgarisation scientifique se manifeste au XIIIe siècle par la publication de nombreuses traductions et encyclopédies en langue vulgaire. Jean de Meun a exprimé le vœu que de nombreux livres en latin soient intégralement traduits.
Deux grands manuels, l’Image du monde de Gautier de Metz et la Fontaine de toutes sciences, sont antérieurs à 1230. Ces ouvrages manquent d’esprit critique et se composent de banalités et de fables extravagantes.
Les prédicateurs
Les prédicateurs contemporains de saint Louis et de Philippe le Bel diffèrent de ceux de l’âge précédent. Les prédicateurs qui s’adressaient à des auditoires laïques ont renoncé au style soutenu et aux allégories ingénieuses. Ils utilisaient des anecdotes et des exemples récréatifs pour captiver leur auditoire.
Ces prédicateurs étaient souvent du peuple et partageaient ses passions. Leurs sermons étaient souvent très libres et critiquaient les riches et les puissants.
Écrivains de la haute société laïque
Jean de Joinville, Philippe de Novare et Philippe de Beaumanoir sont des représentants excellents de la haute société laïque. Les « Mémoires » de Joinville sont un miroir fidèle de son époque. Philippe de Novare a composé un traité sur l’éducation et la morale qui se distingue parmi les manuels du Moyen Âge.
L’activité artistique
Au XIIIe siècle, l’art gothique atteignit la perfection sous Louis IX. L’album de Villard de Honnecourt, un livre de croquis et de notes, fournit des renseignements précieux sur les artistes de cette époque. Bien que Villard ne soit pas un artiste de premier ordre, son album révèle une culture générale et des connaissances techniques sur la maçonnerie et la construction.
Questions-Réponses
L’auteur est Guillaume de Lorris.
Le second « Roman de la Rose » aborde des dissertations théologiques, philosophiques, et politiques, tout en critiquant la société de son temps.
Les prédicateurs s’adressent à des auditoires laïques, utilisent un langage accessible et critiquent souvent les riches et les puissants, reflétant les préoccupations sociales de leur époque.