Les événements politiques du XIIIe siècle révèlent des agitations au sein des communes du Nord de la France. Ces troubles, bien que n’ayant pas causé d’embarras au gouvernement de Louis IX, étaient marqués par des tensions entre la haute bourgeoisie et la population ouvrière. Les pratiques de l’Inquisition et les abus de pouvoir des élites ont contribué à un climat de mécontentement qui a culminé en émeutes sanglantes.
Sommaire
- Les événements politiques et l’Inquisition
- Les villes et le « commun »
- Louis IX et le peuple des villes
- Les « établissements » de Saint Louis
- Le « maître de Hongrie » et la dispersion
Les événements politiques et l’Inquisition
À partir du XIIIe siècle, des pratiques telles que la police invisible, les arrestations imprévues, et les tortures meurtrières se retrouvent dans le droit commun des pays ayant connu l’Inquisition, notamment en France. M. Tanon souligne que les juridictions laïques de l’Europe occidentale étaient influencées par la nouvelle pratique inquisitoriale, entraînant des répercussions sur les tribunaux ordinaires pendant des siècles.
Les villes et le « commun »
Au XIIIe siècle, les communes jurées du nord de la France sont secouées par des agitations. Bien que la population des villes ait initialement fait front uni contre la tyrannie des seigneurs pour obtenir des privilèges communaux, ces privilèges ont ensuite été exploités par la haute bourgeoisie, qui a opprimé à son tour les ouvriers et petits commerçants. Philippe de Beaumanoir note que les riches, redoutés par le commun, contrôlaient les administrations sans rendre de comptes.
Louis IX et le peuple des villes
Louis IX, tout en intervenant dans les affaires des communes, ne cherchait pas à innover leur constitution, mais plutôt à les surveiller et à les exploiter. Les municipalités accusaient la fiscalité royale d’être responsable de leur ruine. Les ordonnances de 1262, qui imposaient un contrôle royal sur les finances municipales, étaient plus profitables au roi qu’aux communes.
Les « établissements » de Saint Louis
Les ordonnances de 1262, bien que présentées comme un moyen de contrôler les abus, avaient pour but de faciliter l’imposition de nouvelles taxes. Elles consacraient une mise sous tutelle des communes, qui a été perçue comme une exploitation des ressources communales. À la fin du XIIIe siècle, l’intervention des officiers du roi dans la gestion des finances municipales était devenue rare.
Le « maître de Hongrie » et la dispersion
Des bandes de misérables, appelées les « pastoureaux », se sont formées sous la conduite d’un homme connu comme le « maître de Hongrie ». Ce mouvement, qui visait à libérer le roi et à conquérir Jérusalem, a rapidement dégénéré en violence contre le clergé. Les pastoureaux, initialement bien accueillis, ont fini par être dispersés et pourchassés, le maître de Hongrie trouvant la mort dans un combat.
Questions-Réponses
Les agitations étaient principalement causées par l’abus de pouvoir de la haute bourgeoisie qui, après avoir obtenu des privilèges communaux, a commencé à opprimer les ouvriers et petits commerçants.
Louis IX a surveillé et exploité les communes sans innover leur constitution, imposant des ordonnances qui facilitaient l’imposition de nouvelles taxes, ce qui a conduit à la ruine financière de nombreuses municipalités.
Les pastoureaux ont été dispersés et pourchassés par les autorités, et leur chef, le maître de Hongrie, a trouvé la mort dans un combat. Le mouvement n’a eu aucune conséquence durable.