<style>.lazy{display:none}</style>Portrait de Robert II le Pieux, roi de France

Robert II le Pieux, roi de France

Robert II le Pieux, excommunié

Robert II, surnommé le Pieux, est né à Orleans vers 971 et mort à Melun en 1031. Il commença à régner en 996, à la mort de son père et Hugues Capet qui en avait eu la sage précaution de l’associer au trône de son vivant.

La personnalité de Robert

Le jeune Robert, (qui était sans doute moins pieux qu’il ne le sera par la suite) eut comme instructeur l’ami de son père, le fameux Gerbert, secrétaire de l’archevêque de Reims. Cela explique son instruction. Par rapport à son père, d’éducation et d’instruction moins soignées, Robert était un « intellectuel »; on peut même dire que pour un laïc, il était assez lettré.

A cette époque, en effet, les seigneurs étaient plutôt frustrés et le clergé, seul, avait une sorte de monopole sur le savoir. Pour cette raison, on a prétendu que le roi avait écrit certains textes et chants d’église. Information certes difficile à vérifier, mais pour le moins révélatrice.

D’après le moine de Fleuri, Helgaud, Robert présentait de nombreuses qualités générosité, charité chrétienne, ainsi qu’une fervente piété. Ce n’est pas un hasard s’il fut surnommé le Pieux. Il faut ajouter à cela de solides qualités militaires, bien qu’il fut d’une nature plutôt pacifique.

Un roi pieux excommunié

II se maria du vivant de son père, qui quitta ce monde alors que Robert était âgé de vingt-six ans. Son épouse, Rosala de Flandre, était de très loin son ainée. Pour cette raison, peut-être, l’union ne dura qu’un an. Il renvoya Rosala dans sa Flandre natale, mais garda son douaire : Montreuil-sur-Mer.

Cette acquisition représentait le seul accès a la Manche du domaine royal. Elle valait bien un mariage.

C’est peu après que commença la difficile idylle entre le pieux Robert et la ravissante Berthe, la jeune veuve d’Eudes, comte de Blois. Mais les deux amants étaient cousins au quatrième degré, ce qui aux yeux de Rome, rendait le mariage impossible.

Les choses s’arrangèrent lorsque Robert devint roi. La papauté fut alors moins sévère et Grégoire V finit par accepter cette union.

Mais il avait alors fallu faire quelques concessions : Arnoul, l’ancien archevêque de Reims qui avait été mis en prison par Hugues Capet fut libéré pour satisfaire le pape. Il retrouva son évêché et c’est indirectement l’amour qui fit libérer Arnoul.

C’est alors que le pape Grégoire V, se montra peu reconnaissant puisque, malgré la libération d’Arnoul, il n’accepta pas pour autant le mariage.

Et le pieux roi fut excommunié.

La position de la papauté est aisée à comprendre; L’Eglise avait bien du mal à empêcher la polygamie et, cette fois, l’exemple venait de haut. Robert n’avait plus le soutien du fidèle Gerbert, qui, destitué, avait trouvé refuge auprès d’Otton III.

Constance de Provence

Au total, la condamnation papale dura sept ans. Au bout de cinq ans Robert, que l’excommunication blessait profondément, se résolut à la répudiation l’union avait été stérile. Il épousa alors (en troisièmes noces) Constance de Provence. Cette dernière, à la forte personnalité, vint à la cour avec bon nombre de Méridionaux qui se mélangèrent mal aux Francs de l’entourage du roi. Et c’est ainsi qu’au sein même de la cour naquit le part de Constance.

Toute sa vie durant, la reine n’aura de cesse d’intriguer contre Robert.

Le parti de Constance eut à s’opposer aux partisans de Berthe qui n’avaient pas déserté la cour après la répudiation. II faut dire qu’en cela ils agissaient davantage pour les interêts de la maison de Blois que pour les beaux yeux de Berthe.

A la cour, les intrigues allaient bon train. C’est dans cette ambiance que fut assassiné le favori du roi, Hugues de Beauvais. Le roi soupçonna la reine d’avoir fomenté ce complot. Cette fois, c’est le roi qui demanda à Rome de lui accorder le divorce.

La fin

La démarche n’aboutit pas et les deux époux se réconcilièrent. Il naquit de cette nouvelle entente trois héritiers. Tout alla pour le mieux tant que les fils furent en bas âge. Mais les intrigues reprirent par la suite. Robert associa de son vivant son fils Henri aux affaires du royaume, mais Constance avait une préférence pour le plus jeune, Robert.

Les deux fils s’allièrent contre leur père pour devancer l’héritage. Ils enlevèrent quelques villes royales et le roi fut obligé de se réfugier à Beaugency. Le conflit allait surtout s’intensifier à la mort du roi.

Robert II le Pieux s’efforça de faire correctement son métier de roi et il lutta contre ses vassaux trop ambitieux. Il sut agrandir le domaine royal du duché de Bourgogne, ainsi que des comtes de Dreux et de Melun. Tout au long de son règne, le conflit avec l’Empire resta latent malgré une entrevue en 1023 à Ivois avec l’empereur germanique Henri II.

Robert II le Pieux s’éteignit le 20 juillet 1031. II était en fort mauvais termes avec ses deux fils, ce qui ne laissait rien présager de bon.

Sources