Ce texte aborde les récits historiques de Villani concernant les événements en Flandre sous Philippe le Bel, ainsi que ses sources et les erreurs qu’il a pu commettre. Il met en lumière l’importance de ces récits pour comprendre l’histoire de Florence et des batailles de cette époque.
Sommaire
- Introduction à Villani et ses œuvres
- Les événements en Flandre
- Analyse des sources de Villani
- Récit de la bataille de Courtrai
- Conclusion
Introduction à Villani et ses œuvres
Les révoltes de Flandre sous Philippe le Bel sont devenues célèbres. Par leur éclat et l’abondance des épisodes pittoresques, elles se sont imposées aux historiens. Villani nous apprend qu’en 1300, à son retour de Rome, où il avait été pour le jubilé pontifical, il commença à recueillir les matériaux d’une histoire de l’Europe gravitant autour de l’histoire de Florence.
Les Historie fiorentine s’étendent depuis les origines de la ville, patrie de l’écrivain, jusqu’en 1548, époque où il mourut. Il est à peine besoin de dire que les premiers chapitres sont composés de fables. Le récit des événements survenus en Italie du vivant de l’historien mérite créance.
Les événements en Flandre
Quant aux faits contemporains de Villani, mais qui se passent loin du pays où il vivait, on ne doit, pour les étudier, se servir des Historie fiorentine qu’avec prudence, sans rejeter complètement le récit qu’elles en font. Si nous considérons les affaires de Flandre sous Philippe le Bel, nous ne pouvons douter que Villani ait puisé à bonne source tant de faits caractéristiques qu’il est seul à nous faire connaître.
À l’en croire, il serait même venu en Flandre, l’an 1304, et aurait visité le champ de bataille de Mons-en-Pévèle. Cette assertion avait déjà été révoquée en doute par Muratori, elle l’est également par M. Pirenne. Quoi qu’il en soit du champ de bataille de Mons-en-Pévèle, il est certain que Villani ne visita pas celui de Courtrai. À cette époque, il se trouvait loin du théâtre de la guerre.
Et cependant, que de renseignements utiles nous trouvons chez lui ! M. Pirenne estime que pour la bataille de Courtrai, l’une des sources de Villani a été Geoffroi de Paris. Cette opinion ne peut être admise : Villani rapporte des faits qui ne se trouvent pas dans Geoffroi de Paris et les détails les plus importants sont exposés de manière différente par les deux écrivains.
Analyse des sources de Villani
Voici d’ailleurs une remarque décisive : Villani place la bataille de Courtrai au 21 mars 1302, elle fut livrée le 11 juillet. Or, le 21 mars était fête de Saint-Benoît, le 11 juillet était fête de Saint-Benoît également. Villani a sous les yeux un texte qui donnait pour date à la bataille le jour de la fête de Saint-Benoît, sans préciser d’où vient son erreur.
Quelle fut la source de Villani ? Nulle chronique à notre connaissance. Avec Muratori, nous inclinons à penser que ce furent des lettres missives envoyées de France et de Flandre en Italie. Villani occupait une place importante dans la cité florentine. Il faut songer aux nombreux rapports qui liaient en ce temps Florence à la France et à la Flandre, grâce à ses financiers principalement.
Récit de la bataille de Courtrai
Arrivons au récit que Villani fait de la bataille. Ce récit est fort long ; nous n’en traduirons que les passages relatifs aux questions controversées. On y reconnaîtra sans peine la vérité, telle qu’elle se dégage de Guillaume Guiart pour le commencement et la fin, et de l’anonyme artésien pour le milieu du combat ; mais celle-ci a été modifiée sur presque tous ses points.
Répétons que Villani est franchement hostile à Philippe le Bel : à l’en croire, les crimes du comte d’Artois furent l’une des principales causes du désastre.
Les Flamands tirèrent, avec beaucoup d’habileté, avantage d’un fossé qui traverse la plaine. Ce fossé, qui recueille l’eau du pays et la verse dans la Lys, est large de cinq brasses, profond de trois. Il est dépourvu de remblais qui se voient de loin, de manière que l’on se trouve dessus avant de s’apercevoir qu’il existe. C’est au long de ce fossé qu’ils échelonnèrent leurs troupes en forme de lune, comme allait le fossé.
Nul ne demeura à cheval, pas plus les chevaliers que le vulgaire. Ils attendirent ainsi l’assaut de la chevalerie française. Le connétable de Clermont fit avancer ses bannières, piqua des éperons franchement, sans se délier, ignorant du fossé à traverser, derrière lequel étaient rangés les Flamands.
Le comte d’Artois et le restant de l’armée française, voyant le connétable dans la lutte, s’élancèrent derrière lui, l’un pressant l’autre, à force d’éperons, croyant que les poitrines de leurs chevaux rompraient les lignes flamandes. Mais il en advint tout autrement ; car, pressés, poussés par les cavaliers des rangs suivants, les troupes du connétable et celles du comte d’Artois culbutèrent, les unes sur les autres, dans le fossé.
Conclusion
Tous les autres ducs, comtes et chevaliers moururent sur le champ de bataille, nombre d’entre eux en fuyant à travers les fossés et les marais : il périt plus de 6,000 chevaliers, et de piétons une quantité innombrable.
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FAQ
Villani est un historien florentin dont l’œuvre principale est Historie fiorentine, qui couvre l’histoire de Florence et des événements en Europe jusqu’en 1548.
Villani a placé la bataille de Courtrai au 21 mars 1302, alors qu’elle a eu lieu le 11 juillet de la même année.
Villani a probablement utilisé des lettres missives envoyées de France et de Flandre, ainsi que des récits d’autres historiens, bien qu’il ait modifié certains détails.
Benoît d’Aniane réformateur majeur du monachisme carolingien