La société française au XIIIe siècle est marquée par des abus ecclésiastiques, des luttes de classes et des réflexions sur la moralité. Les clercs, souvent indignes, cumulent les bénéfices, tandis que les nobles et les vilains naviguent entre privilèges et misère. Ce texte explore ces dynamiques à travers des récits et des personnages emblématiques.
Sommaire
- La vie ecclésiastique et ses abus
 - Jehan et Blonde : un récit d’amour et d’aventure
 - Bauduin de Sebourc : un héros aux prises avec la société
 - Les vilains et leur représentation dans la littérature
 
La vie ecclésiastique et ses abus
Les prélats, obéissants aux ordres du pape, admettent des intrus qui mènent une vie telle que les églises sont ruinées et les peuples scandalisés. Pendant ce temps, les candidats méritants, dont la foule est immense, ne peuvent pas être pourvus. Guillaume Le Maire cite une église cathédrale où, dans l’espace de vingt ans, trente-cinq prébendes ont été vacantes : l’évêque n’en a conféré que deux; toutes les autres ont été données par le pape et les cardinaux.
L’évêque ne peut rien pour les clercs méritants du pays qui reviennent des écoles; ces derniers, pauvres et désespérés, se marient ou entrent au service des princes. Ce sont eux, ces dédaignés, qui, par la suite, s’attaquent le plus vivement aux libertés ecclésiastiques. On nous envoie à la place des étrangers, des Italiens, des barbares, qui, pour la plupart, ne résident pas et touchent les revenus d’églises dont ils n’ont jamais vu le crucifix.
Un autre abus est le cumul des bénéfices. La même personne, parfois indigne, réunit sur sa tête jusqu’à quatre ou cinq dignités, de quoi assurer une vie respectable à cinquante ou soixante personnes lettrées. D’où le découragement général et la décadence des études. Enfin, la vie « monstrueuse et déshonnête » de la plupart des clercs bénéficiés doit être signalée.
Jehan et Blonde : un récit d’amour et d’aventure
Jehan, fils aîné d’un chevalier, décide de quitter son foyer pour chercher fortune. Il se rend en Angleterre, où il devient écuyer du comte d’Osenefort. Jehan tombe amoureux de la fille du comte, Blonde, et ils commencent une relation platonique. Après un an, Jehan revient pour épouser Blonde, mais découvre qu’elle est promise à un autre homme.
Il se bat pour son amour et, après plusieurs péripéties, réussit à la retrouver. Leur histoire est un reflet des valeurs chevaleresques et des luttes sociales de l’époque.
Bauduin de Sebourc : un héros aux prises avec la société
Bauduin de Sebourc est un roman héroï-comique qui illustre la vie des nobles et des vilains au XIVe siècle. L’histoire suit Bauduin, un jeune homme de noble lignée, qui se retrouve mêlé à des aventures rocambolesques. Après avoir été trahi, il se bat pour sa dignité et celle de son peuple.
L’œuvre dépeint les inégalités sociales et les luttes de pouvoir, tout en offrant une critique de la noblesse et du clergé.
Les vilains et leur représentation dans la littérature
Les vilains, souvent dépeints comme naïfs et malheureux, occupent une place importante dans la littérature médiévale. Les jongleurs se moquent de leur condition, mais aussi de leur insolence. Dans les fabliaux, les vilains sont souvent présentés comme des personnages comiques, mais leur détresse est également mise en lumière.
Ces récits révèlent une société où les classes sociales sont rigides, mais où l’humour et la ruse permettent parfois aux vilains de s’affirmer.
Au XIIIe siècle, la société française se structure autour d’une hiérarchie rigide entre noblesse, clergé et tiers état, tout en connaissant un essor économique et urbain notable. La centralisation du pouvoir royal sous les Capétiens favorise la cohésion du royaume et l’affirmation de la monarchie.
FAQ
Les abus incluent le cumul des bénéfices, l’admission d’intrus dans les églises, et le népotisme, qui laissent les clercs méritants sans ressources.
Le thème central est l’amour chevaleresque et les luttes sociales, illustrant les défis auxquels sont confrontés les jeunes nobles dans une société stratifiée.
Les vilains sont souvent dépeints comme naïfs et malheureux, mais aussi comme des personnages rusés qui se moquent des nobles, révélant ainsi les inégalités et les tensions sociales de l’époque.
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