Le temps de Philippe III

Portrait de Philippe III

Philippe III, en tant que roi de France, a dû faire face à des défis politiques complexes, notamment en ce qui concerne les relations avec l’Angleterre et l’Aragon. Ce chapitre explore les événements marquants de son règne, y compris la montée en puissance de Charles d’Anjou et les conséquences des Vêpres Siciliennes.

Sommaire

Contexte politique en France

Avec Rodolphe, et même de relever le royaume d’Arles au profit de leurs enfants, dont les droits seraient unis par un mariage; d’autre part, que la jeune reine, Marie de Brabant, fit triompher, à la cour de France, le parti hostile à l’Angleterre, favorable aux Angevins. Marguerite perdit à la fois l’espoir de satisfaire ses rancunes (car ses amis du Sud-Est l’abandonnèrent successivement) et toute influence près de son fils. Charles d’Anjou l’emportait sur elle et s’installait en maître à la fois dans la vallée du Rhône et à Paris.

Mais, pour la France, la conséquence inévitable de l’intimité avec la maison d’Anjou, c’était, à bref délai, la brouille avec les Aragonais, car le roi d’Aragon, du chef de sa femme Constance, la fille et l’héritière de Manfred, avait des vues sur la Sicile angevine. En janvier 1281, Philippe III et Pierre III d’Aragon eurent une entrevue à Toulouse; symptôme significatif, Pierre II s’y montra peu courtois pour le représentant de Charles d’Anjou.

Les Vêpres Siciliennes

Au printemps de l’année suivante, les efforts de l’exilé Jean de Procida qui, de Castille ou d’Aragon, tenait les fils de toutes les intrigues ourdies dans l’Orient grec, en Italie et en Espagne contre les Angevins, aboutirent au mouvement connu sous le nom de Vêpres Siciliennes. Enfin, quelques semaines après le massacre des Vêpres, on apprit en France que la flotte catalane avait vaincu celle de Charles d’Anjou, et que Pierre d’Aragon s’était fait couronner roi de Sicile à Palerme.

La croisade d’Aragon

Après le temps des Vêpres Siciliennes, la guerre avec la Castille cessa d’être pour la France une éventualité menaçante. En effet, Alfonse X et don Sanche, le père et le fils, engagèrent l’un contre l’autre une lutte furieuse (novembre 1282); l’émir du Maroc et les Maures de Grenade s’en mêlèrent : la Castille fut immobilisée. Après la mort d’Alfonse X, don Sanche eut un trop vif désir d’obtenir la levée de l’interdit pontifical dont ses partisans avaient été frappés pour essayer de nuire aux Français, qu’il savait tout-puissants à Rome.

Il y avait de bonnes raisons pour ne pas substituer une guerre d’Aragon à la guerre de Castille. Néanmoins, le gouvernement royal s’engagea bientôt, à corps perdu, dans des querelles que rien ne le forçait à faire siennes. Le pape Martin IV est en partie responsable de ce qui arriva. Il était d’origine française et avait été conseiller du roi; son avènement (février 1284) avait été salué par une explosion de colères gibelines.

Les Angevin et la noblesse française

La noblesse française, dont de nombreux membres s’étaient installés en Italie, rêvait de promenades triomphales dans les beaux pays du Midi. Un fort courant d’émigration vers les domaines angevins de l’Italie du sud s’était établi. À la nouvelle des Vêpres Siciliennes, plusieurs seigneurs de France furent autorisés à passer dans le royaume de Naples.

C’est en 1283 que Charles d’Anjou et Martin IV s’arrangèrent pour entraîner Philippe III dans leur association en vue d’arrêter la renaissance du gibellinisme en Italie, provoquée par Pierre III d’Aragon. Le 21 mars, le pape avait déclaré le roi d’Aragon déchu, ses vassaux et ses sujets déliés du serment de fidélité.

L’expédition de 1285

Le roi Philippe III accepta les offres et les conditions dont maître Gilles du Châtelet, notaire du pape, était porteur. Le roi remercia en ces termes : « Vous nous avez donné un bon et fidèle conseil. Pour l’honneur de Dieu et de Sainte Mère Église, nous nous chargerons de cette affaire aux conditions indiquées; nous acceptons. » Le 29 mars 1285, Martin IV mourut aussi. Les deux hommes qui avaient tiré le vin amer de la croisade d’Aragon disparurent donc au moment où les Français allaient le boire.

Questions-Réponses

Quel était le rôle de Charles d’Anjou dans les événements de cette période ?

Charles d’Anjou a consolidé son pouvoir en France et en Italie, devenant un acteur clé dans les conflits avec les Aragonais et en soutenant le pape Martin IV.

Quelles furent les conséquences des Vêpres Siciliennes pour la France ?

Les Vêpres Siciliennes entraînèrent une défaite pour Charles d’Anjou et une détérioration des relations entre la France et l’Aragon, conduisant à des tensions militaires.

Pourquoi la croisade d’Aragon a-t-elle échoué ?

La croisade d’Aragon a échoué en raison de la mauvaise préparation, des conditions difficiles sur le terrain, et de la résistance des forces aragonaises, notamment lors de la bataille de Las Formiguas.

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