Les événements politiques au début du XIVe siècle sont marqués par des accusations de trahison, de sorcellerie et de complots. Des figures comme Jeanne, reine de France, et Louis de Nevers se retrouvent au cœur de ces tragédies. Les procès et les exécutions révèlent une époque troublée, où la méfiance et la superstition dominent.
Sommaire
- Jeanne, reine de France
- Louis de Nevers et les accusations
- Autres procès et faits divers
- Le cas d’Enguerran de Marigni
- Pierre de Latilli et Raoul
- Le cas de Mahaut d’Artois
- Le massacre des lépreux
Jeanne, reine de France
« Pour Dieu, dites à monseigneur Philippe que je meurs sans péché ». Était-elle réellement moins coupable que ses belles-sœurs ? Une enquête, rapidement menée, la mit hors de cause. Sa mère, Mahaut d’Artois, n’avait pas cessé de correspondre avec elle dans sa prison. Une sorcière prétendit plus tard qu’à la prière de Mahaut, elle avait, avec du sang de Jeanne et des herbes, composé un sortilège pour procurer la réconciliation des époux.
Jeanne, reine de France et de Navarre depuis l’avènement de Philippe V, reçut de son mari, en 1319, l’hôtel de Nesle, sur les bords de la Seine, qui resta, quand elle fut devenue veuve, sa résidence à Paris. Elle chargea ses exécuteurs testamentaires de vendre, après sa mort, ledit hôtel, pour pourvoir à la fondation d’un collège à l’Université de Paris, le Collège de Bourgogne.
Louis de Nevers et les accusations
Reste Buridan : plusieurs Buridan ont vécu sous Philippe le Bel et ses fils, mais la biographie de Buridan le philosophe, né vers la fin du XIIIe siècle, n’est pas connue. La reine Jeanne, qui habita pendant dix ans l’hôtel de Nesle au bord de l’eau, mourut en 1329.
Il est impossible de rendre compte ici, en détail, de toutes les causes célèbres du temps, même de celles dont les procédures n’ont pas été détruites. Elles se ressemblent toutes. Mais il suffira d’en énumérer quelques-unes pour montrer que, au commencement du XIVe siècle, les hommes publics, et surtout les princes, étaient assaillis d’affreuses confidences.
Louis de Nevers, fils aîné de Robert de Béchune, comte de Flandre, faillit en faire l’expérience. En avril 1313, il faisait exposer au pape que, sur l’ordre du roi, il avait été conduit, comme accusé de haute trahison, à la prison de Moret, puis à celle de Montlhéry, « prison fétide et immonde, où des Templiers étaient morts ».
Autres procès et faits divers
Les affaires des Templiers, de Boniface et de Guichard ont permis de reconnaître les procédés ordinaires de Guillaume de Nogaret contre les ennemis du roi. Louis de Nevers protesta contre un jugement rendu, dit-il, contre toutes les règles, par des gens de rien contre un homme de son rang.
Le cas d’Enguerran de Marigni
Enguerran de Marigni, ministre tout-puissant, s’était fait beaucoup d’ennemis. Le lendemain de la mort de Philippe le Bel, il fut enfermé au Temple. Un homme de loi au service de Charles de Valois, Jean d’Asnières, exposa les motifs de l’accusation : abus de confiance et de pouvoir, et même trahison.
Enguerran de Marigni fut, aussitôt, condamné. Le 30 avril 1315, il fut pendu aux plus hautes fourches du gibet de Montfaucon, et un des prétendus complices de la dame de Marigni fut exécuté sous ses pieds.
Pierre de Latilli et Raoul
Pierre de Latilli, évêque de Châlons, avait été un des clercs préférés de Philippe le Bel. Il fut soupçonné d’avoir empoisonné son maître, ainsi que son prédécesseur. Trois femmes, convaincues d’avoir fabriqué les breuvages dont Jean de Châteauvillain était mort, furent brûlées dans l’île de la Seine.
Maitre Raoul de Presles, membre des parlements judiciaires, fut aussi accusé d’avoir contribué à la mort du roi Philippe, mais la torture ne lui arracha pas d’aveux.
Le cas de Mahaut d’Artois
Des allégations non prouvées circulèrent, accusant Mahaut d’Artois d’avoir demandé du poison pour tuer quelqu’un. Philippe V, après enquête, obtint la rétractation des impostures et il fut déclaré que le roi Louis était mort de sa mort naturelle.
Le massacre des lépreux
Au début du XIVe siècle, une rumeur s’éleva que les lépreux empoisonnaient les fontaines. Plusieurs confessèrent avoir effectivement empoisonné les sources. Philippe le Long ordonna des exécutions sévères, et en Languedoc, on brûla six cents lépreux en un jour. À Paris, seuls ceux trouvés coupables furent exécutés.
Questions-Réponses
Jeanne était la reine de France et de Navarre, mariée à Philippe V. Elle a été accusée de trahison mais a été disculpée par une enquête.
Louis de Nevers a été accusé de haute trahison et a été emprisonné, mais il a réussi à s’évader et a protesté contre un jugement rendu à son encontre.
Enguerran de Marigni, ministre puissant, a été condamné et exécuté après avoir été accusé de trahison et d’abus de pouvoir, peu après la mort de Philippe le Bel.