L’université de Paris au XIIIe siècle

Un cours de théologie à la Sorbonne

L’Université de Paris a joué un rôle central dans le développement intellectuel de l’Occident au XIIIe siècle. Ce chapitre explore les tendances générales de cette époque, la littérature savante en latin et en langue vulgaire, ainsi que les conflits entre les différentes facultés et ordres religieux. L’Université, en tant qu’institution, a su s’organiser et affirmer son autorité face aux défis de son temps.

Sommaire


Les universités

L’un des lieux communs les plus souvent répétés au Moyen Âge est que l’Empire appartient à l’Allemagne, le Sacerdoce à l’Italie et la prééminence scientifique à la France. C’est ce que voulait exprimer le cardinal Eudes de Châteauroux en disant que « la Gaule est le four où cuit le pain intellectuel du monde entier ».

Il appartient aux historiens de la littérature, de la théologie, de la philosophie, du droit et des sciences d’énumérer les monuments de la littérature française du XIIIe siècle, en latin et en langue vulgaire, et de déterminer la place du XIIIe siècle dans l’histoire générale de ces disciplines.

Les quatre facultés et nations

À l’avènement de Louis IX, l’Université de Paris était en train de s’organiser. Les maîtres ès arts, très nombreux et presque tous jeunes, enseignaient la grammaire, la rhétorique et la dialectique, préparant ainsi à l’étude des disciplines supérieures (Théologie, Droit, Médecine). La « Faculté des arts » avait acquis, de bonne heure, une situation prépondérante parmi les quatre facultés.

Elle comprenait quatre « nations » : les Français, les Picards, les Normands et les Anglais. Chaque nation avait ses magistrats et, à partir de 1424, toutes se réunirent pour élire un chef commun, le Recteur. Ce dernier devint le pouvoir exécutif de l’ensemble des facultés.

Les Ordres Mendiants et les conflits

Les institutions universitaires ont été marquées par des conflits, notamment entre la Faculté de théologie et les Ordres Mendiants (Dominicains et Franciscains). Les Dominicains avaient ouvert leurs portes aux écoliers, et plusieurs chaires de théologie furent occupées par des Mendiants. Cela entraîna des rivalités et des jalousies professionnelles, exacerbées par des divergences doctrinales.

Sous le pontificat d’Innocent IV, la querelle entre les séculiers et les réguliers s’intensifia. Les séculiers cherchaient à déposséder les réguliers de leurs chaires, et une grève fut proclamée en 1253 à la suite du meurtre d’un écolier. Les tensions culminèrent avec la bulle « Ad fructus uberes » de Martin IV, qui conféra des privilèges aux Ordres, provoquant une agitation profonde au sein de l’Université.

La fondation de la Sorbonne

Robert de Sorbon, chapelain de Louis IX, établit, vers 1257, le Collège de Sorbonne pour soutenir des maîtres ès arts aspirant au doctorat en théologie. Ce modèle fut suivi par de nombreux personnages influents, contribuant à la création d’une cité monumentale de collèges universitaires sur la Montagne Sainte-Geneviève.

Tendances générales du XIIIe siècle

Deux faits dominent l’histoire de l’activité intellectuelle au XIIIe siècle : la décadence de l’idéalisme et de la littérature artificielle, et le développement de l’esprit scientifique. Ce siècle, le plus « intellectualiste » du Moyen Âge, a eu une confiance passionnée dans la raison, cherchant à tout démontrer.


Questions-Réponses

Quel rôle l’Université de Paris a-t-elle joué au XIIIe siècle ?

L’Université de Paris a été un foyer central de l’activité intellectuelle en Occident, organisant l’enseignement et développant des disciplines telles que la théologie, le droit et la médecine.

Quelles étaient les principales facultés de l’Université de Paris ?

Les principales facultés comprenaient la Faculté des arts, la Faculté de théologie, la Faculté de droit et la Faculté de médecine.

Quels étaient les principaux conflits au sein de l’Université de Paris ?

Les conflits principaux incluaient ceux entre la Faculté de théologie et les Ordres Mendiants, ainsi que les rivalités entre les maîtres séculiers et réguliers, exacerbées par des divergences doctrinales et des luttes pour le pouvoir.

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