Quand est apparue l’imprimerie de Gutenberg en Europe ?

invention de l'imprimerie par Gutenberg

Gutenberg n’a pas inventé l’imprimerie à proprement parler, mais il en a modernisé le procédé en introduisant le caractère mobile en métal et la presse à imprimer, innovations qui permirent une production rapide et en série des textes. Grâce à ces avancées, les livres devinrent plus accessibles, les savoirs circulèrent plus largement, et la diffusion des idées s’accéléra. L’imprimerie devint ainsi un véritable levier de la culture dans le monde, favorisant l’alphabétisation, la diffusion scientifique et philosophique, et préparant le terrain pour des mouvements majeurs comme la Renaissance et la Réforme. Elle transforma profondément la société en rendant le savoir moins réservé aux élites et en ouvrant la voie à une culture plus partagée.

Introduction

AVEZ-VOUS VU, mon ami, ces nouvelles Bibles venues de Mayence, écrites avec des caractères réguliers, tous égaux? Elles sont deux fois moins couteuses que celles que nous trouvons ici, pourtant bien mal écrites.

Je les ai dues et j’ai fait la connaissance de celui qui les vend, un certain Gutenberg, de Mayence. Je trouve que cette invention « diabolique » va réduire au chômage tous nos copistes. La culture va devenir esclave des forgerons et des mécaniciens, qui vont désormais se mettre à imprimer jusqu’aux écrits de Mahomet! C’est un scandale! Mais cette mode ne durera certainement pas. )

Tel est le discours qu’on aurait pu entendre au Quartier latin vers 1460.

L’IMPRIMERIE DE GUTENBERG, UNE INVENTION MAL ACCUEILLIE

On a coutume de dire que Gutenberg inventa l’imprimerie. Pourtant, 600 ans avant lui, les Chinois, avec des blocs de bois graves, avaient realisé le premier ouvrage imprime : ils écrivaient un texte sur une planche polie, puis la creusaient; ils enlevaient le bois tout autour des caractères qui restaient seuls en fin d’opération et qu’on encrait. Ensuite on appliquait dessus une feuille de papier de riz.

Plus tard, les Chinois employèrent les caractères mobiles, d’abord en terre cuite, puis en plomb et, enfin, en cuivre.

L’imprimerie de Gutenberg

Les caractères de bois, de plomb ou de cuivre s’usant rapidement, Gutenberg eut l’idée d’utiliser un alliage de plomb et puis d’antimoine d’une extrême dureté. Il inventa une presse à bras qui, pour la première fois, fournit de nombreux exemplaires d’un ouvrage, ce qui permit de le propager plus vite.

Il mit également au point une encre faite d’huile de lin et de noir de fumée.

Cette révolution dans l’imprimerie souleva de nombreuses inquiétudes :

les copistes se voyaient réduits au chômage, et les bibliothécaires s’imaginaient que leurs grandes bibliothèques seraient bientôt vides de tous manuscrits.

Toutes ces craintes allaient se révéler sans objet. Les manuscrits ont gardé une grande valeur, non seulement par leur contenu, mais aussi par leur forme, leur calligraphie délicate, leurs magnifiques enluminures. Et déjà à cette époque, certains amateurs commencèrent à faire collection de manuscrits, pensant que la valeur de ceux-ci augmenterait grâce à la découverte de l’imprimerie.

LA RÉVOLUTION SE TERMINE

Mais l’imprimerie ne tarda pas à s’imposer; en 1470, la première imprimerie est créée en France, à Paris (à la Sorbonne). Nombreux sont ceux qui se disputent les premiers livres sortis des imprimeries françaises. . L’invention diabolique, avait conquis tout le peuple, des plus cultives aux moins instruits, malgré le prix toujours élevé des livres.

La Bible en latin valait 10 ducats; la Cite de Dieu de saint Augustin, 5 ducats; une oeuvre de Virgile, 2 ducats.

Le Nouveau Testament, traduit par Luther (vers 1522), fut tiré à 100 000 exemplaires lors de la deuxième édition, battant ainsi le record de tirage.

L’imprimerie se répandit dans le monde d’année en année : 1465 en Italie, 1470 en France, 1471 en Hollande, 1472 en Suisse, 1473 en Hongrie, 1474 en Espagne, 1476 en Angleterre, 1482 au Danemark, 1483 en Suède, 1490 en Turquie.

Cette rapide diffusion prouve que l’idée de Gutenberg avait su pénétrer de nombreux esprits intelligents et cultives, qui avaient aussitôt compris les énormes possibilités de développement de l’imprimerie. Ce furent les premiers éditeurs :

Koberger à Nuremberg, Elzevir à Leyde, Amerbach et Froben à Bale, Estienne à Paris, Alde Manuce à Venise, qui surent donner aux livres une élégance et une beauté rares à l’époque. L’imprimerie allait enfin permettre l’extension de la culture dans le monde.

Sources

Imprimerie – Futura-Science

Universalis