Les îles de la bretagne, si certaines ne sont que récifs battus par les vagues et sculptés par la mer, d’autres, plus importantes (séparées du continent par la montée générale des eaux après la fonte des glaces au Quaternaire), forment de petits mondes isolés, habités par de rudes et courageux pêcheurs.
Sommaire
- Île de Brehat, refuge corsaires des îles de Bretagne
- Les Sept-îles
- Île de Batz
- Ouessant, île d’Épouvante de la Bretagne
- Île de Sein
- Belle île, la plus grande île de Bretagne
- Qui voit Groix voit sa joie
« Salut, divinités par la rose et le sel. Et le premier jour de la jeune lumière, îles! ».
Lorsque le poète Paul Valéry écrivit ces vers célèbres, il séjournait en Bretagne et pouvait contempler le fourmillement d’îles, d’îlots, d’écueils qui bordent le littoral sauvage et déchiqueté du Trégorrois. De la baie du Mont-Saint-Michel à l’estuaire de la Loire, c’est en effet toute une guirlande d’îles qui semblent monter la garde le long du rivage breton.
Île de Brehat, refuge corsaires des îles de Bretagne
Il ne faut guère plus de quinze minutes d’une traversée — souvent agitée il est vrai — au milieu des récifs de granit rose pour gagner, de la pointe de l’Arcouest, Port-Clos (petit port de Bréhar).
L’île est une des plus grandes de Bretagne (3 km de long sur 1,5 km de large); en réalité, il y a deux îlots reliés par une mince bande de terre. Elle est très fréquentée par les peintres, les écrivains et surtout
les touristes qui apprécient la douceur de son climat (moyenne 6 °C en hiver).
La côte nord et l’intérieur conservent leurs vieilles maisons basses au milieu de champs minuscules, enclos de murs de pierres sèches, entre lesquels serpentent de nombreux sentiers; le sud, au contraire, a vu s’édifier de coquettes villas, au milieu de parcs embaumés par les mimosas et les lauriers-roses.
Bréhat reste une terre de vieilles traditions : ne dit-on pas que c’est un capitaine bréhantin (nommé Coutanlen) qui révéla à Christophe Colomb, en 1488, l’existence du Nouveau Monde? Ne raconte-t-on pas les nombreux miracles attribués à saint Brédoc et à son disciple Guénolé, fils du roi Frégan?
Ancien centre de corsaires et de pêche lointaine jusqu’au début
du XIXe siècle, Bréhat vit aujourd’hui de son tourisme et de la pêche côtière.
Les Sept-îles
Archipel désolé et pratiquement vide d’habitants, les Sept-Îles sont une réserve d’oiseaux de mer. L’Ile-aux-Moines, la plus importante, est un plateau couvert de landes; Rouzic et Malban abritent des milliers d’oiseaux d’espèces rares : calculots ou perroquets de mer, fous de Bassan (oiseaux plongeurs), guillemots de Troil, etc.
Île de Batz
Mesurant 4 km de long sur un de large, l’île de Batz s’accroît à marée basse de 3 km, car elle est entourée d’une ceinture de récifs. Ses 1 100 habitants vivent de la pêche, de la culture de légumes (artichauts, choux-fleurs) et aussi de la récolte du goémon (varech qui, desséché puis brûlé, donne un excellent engrais).
On raconte aussi beaucoup de légendes, à Batz, se rapportant principalement à Saint-Pol Aurélien, patron du Léon qui, avec son bâton (batz), aurait accompli de nombreux prodiges comme celui de délivrer l’île d’un épouvantable dragon dont on montre encore aujourd’hui le repaire, le « toul-ar-serpent » ce qui signifie trou du
serpent.
Ouessant, île d’Épouvante de la Bretagne
Grande île de 15 km qui domine la mer d’environ 65 m au-dessus de la baie du Stiff, Ouessant est redoutée des marins pour ses brumes fréquentes, ses terribles courants comme celui de Fromveur, ses innombrables récifs et ses furieuses tempêtes d’hiver; les naufrages ne se comptent plus malgré ses phares dont le plus important, celui de la pointe du Créac’h, porte à 60 km au moins.
C’est au large d’Ouessant que s’est déroulée, le 27 juillet 1778, lors de la guerre d’Indépendance des États-Unis, la bataille navale indécise qui opposa à la flotte anglaise la flotte française du comte d’Orvilliers.
La plus pénible des tragédies de la mer fut le naufrage du
bateau anglais, le Drummond-Castle, survenu en 1896; aussi ne doit-on pas s’étonner qu’’Ouessant ait été surnommée l’« île d’Épouvante ». Étant donné l’absence prolongée des hommes, qui servent dans la marine de l’État ou sur des langoustiers, les femmes jouent un rôle important, s’occupant des maigres cultures et aussi de l’élevage de petits moutons noirs (prés-salés) qui donnent une viande excellente; jadis ce rôle prédominant des femmes était consacré par un vieil usage qui accordait aux filles l’initiative de la demande en mariage.
Dans les îles de Bretagne, proche d’Ouessant, l’île de Molène — où sont enterrés une trentaine des malheureux passagers du Drummond-Castle — à aussi des abords dangereux comme le rappelle le dicton : « Qui voit Molène voit sa peine. »
Île de Sein
Face à la pointe du Raz, cette île eut pendant plusieurs siècles une sinistre renommée : restés païens jusqu’au XVIII siècle, ses habitants étaient en effet de redoutables naufrageurs (pilleurs d’épaves); ils sont aujourd’hui d’actifs sauveteurs.
Cette île plate, qui ne dépasse que de 1,50 m le niveau de la mer (ce qui lui a valu d’être submergée en 1868 et en 1896), avec son petit bourg aux maisons blanches, aux ruelles étroites (1 m de large) à tournants brusques pour éviter que le vent ne s’y engouffre, a été rendue célèbre par le film: Dieu a besoin des hommes.
Les habitants de Sein eurent une conduite très courageuse pendant la Seconde Guerre mondiale; c’est ainsi que le général de Gaulle, passant en revue, en Juillet 1940, le premier contingent de Français arrivés en Angleterre, eut la surprise de constater que, sur 400 soldats, 100 étaient originaires de l’île : « L’île de Sein, se serait-il écrié, c’est donc un quart de la France! »
Quand les Allemands arrivèrent à Sein, il ne restait plus que des enfants, des femmes, des vieillards, le maire et le curé.
Belle île, la plus grande île de Bretagne
Ainsi parlèrent peut-être le cardinal de Retz ou le surintendant des Finances Nicolas Fouquet, marquis de Belle-Ile, propriétaires successifs de l’île.
Belle-Ile, qui a connu une histoire souvent mouvementée, parfois glorieuse (elle fut notamment assiégée à plusieurs reprises par les Anglais en 1573 et en 1761), est la plus grande des îles de Bretagne.
Longue de 17 km, elle est composée avant tout d’un plateau schisteux qui culmine à 63 m. Le contraste est accusé entre le plateau battu par le vent, parsemé d’ajoncs ou de maigres champs de blé, et les petits vallons abrités où se pratique la culture des légumes (pommes de terre, petits pois, navets, etc.) et l’élevage des « prés-salés ».
Le Palais, capitale de l’île, est niché au creux des remparts de
Vauban, au pied de la citadelle; dans le petit port bien abrité se pressent thoniers, sardiniers et aussi yachts de tout gabarit. Outre ses monuments historiques : citadelle, château de Fouquet, etc., Belle-île possède un grand nombre de curiosités naturelles, qu’appréciait déjà Sarah Bernhardt; la célèbre artiste passa en effet plusieurs étés dans sa propriété de la pointe des Poulains, complètement isolée par la mer aux grandes marées.
Parmi les grottes, celle de « l’Apothicairerie » fut ainsi nommée à cause des nids de cormorans, jadis disposés dans des cavités rocheuses comme des bocaux sur les étagères d’une pharmacie; parmi les pointes rocheuses, celles des aiguilles de Port-Coton voient à leurs pieds la mer bouillonner et se gonfler comme un gros paquet d’ouate; parmi les plages, celles de Port-Donnant et des Grands-Sables sont très appréciées.
Qui voit Groix voit sa joie
À ce dicton s’oppose, semble-t-il, la mélancolie d’une vieille
chanson :
« Nous étions deux, nous étions trois, Nous étions trois marins de Groix embarqués sur le « Saint-François. »
Proche du continent, l’île n’en est séparée que par un bras de mer : les Coureaux de Groix (solennellement bénis chaque année). Station balnéaire, Groix (4 000 hab.) reçoit sur ses plages un grand nombre de touristes. Aux ressources de la pêche — bien que ses thoniers subissent la concurrence des chalutiers lorientais — s’ajoute la culture des pommes de terre et des céréales.
Des îles de Bretagne, Groix est le pays natal du grand poète breton Jean-Pierre Calloch
(surnommé Bleimor : le Loup}, tué au Combat en 1917.
FAQ
Île de Brehat
L’île de Sein
Belle île, longue de 17 km, elle est composée avant tout d’un plateau schisteux qui culmine à 63 m.
L’île d’Ouessant, bataille navale indécise de Ouessant
L’île de Groix
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