Aydin, surnommé « la Terreur du Diable », est un pirate barbaresque dont les exploits maritimes ont marqué la Méditerranée au XVIᵉ siècle. Lieutenant de Barberousse, il opère principalement depuis les ports d’Alger et de Tripoli, participant aux raids organisés contre les navires et les côtes chrétiennes. Sa réputation d’audace et de férocité tient autant à ses succès militaires qu’à la rapidité et à la brutalité de ses attaques, qui lui valent la crainte des marchands et des marins de toute la région.
Comme beaucoup de corsaires barbaresques, Aydin combine compétences maritimes et stratégie militaire. Ses navires sont armés et ses équipages entraînés pour les abordages rapides et l’exploitation des failles défensives des convois. Il participe également aux alliances tactiques avec d’autres corsaires et avec les autorités ottomanes, tirant parti du soutien politique et logistique offert par l’Empire pour renforcer ses opérations.
Ses actions de piraterie visent autant à l’enrichissement personnel qu’à l’affirmation de la puissance barbaresque en Méditerranée. Les prises de marchandises, d’esclaves et de rançons lui permettent de maintenir la loyauté de ses hommes et de financer de nouvelles expéditions. Aydin devient ainsi une figure emblématique de la piraterie nord-africaine, symbolisant la menace permanente que représentaient les corsaires pour les puissances européennes et les échanges commerciaux de l’époque.
Malgré sa notoriété, Aydin reste avant tout un produit de son temps, évoluant dans un contexte de conflits entre empires et de rivalités maritimes intenses. Sa carrière illustre la manière dont les pirates barbaresques pouvaient conjuguer audace individuelle, organisation militaire et appui politique, transformant la Méditerranée en un théâtre de guerre et de commerce où la peur et le prestige allaient souvent de pair.
Sommaire
- Autour des Baléares
- L’audace du capitaine la Terreur du Diable
- Un succès total pour la Terreur du Diable
Les aimables côtes méditerranéennes, où foisonnent de riches villas, des voiliers de plaisance ou des navires de commerce, offrent de nos jours des scènes satisfaisantes d’activité pacifique : il est même difficile de supposer qu’il n’en fut pas toujours ainsi.
Pourtant, il y a quelques siècles, ces images agréables ne s’y rencontraient guère! Durant des mois, parfois des années, pêcheurs et marins vivaient dans l’inquiétude : ils redoutaient sans cesse l’apparition soudaine et catastrophique des pirates, de ceux qu’on appelait les « Barbaresques », venus des côtes d’Afrique. Certains de leurs noms ont traversé les siècles tels les « Barberousse ».
L’aîné, pirate fameux et intelligent, avait constitué autour de lui et sous son commandement une équipe terrible. À Alger, à Cherchell, à Bougie, il était le maître incontesté et on citait avec respect les noms de ses lieutenants : Dragut, musulman d’Anatolie, Sinan, chrétien renégat de la famille millénaire des Visconti, enfin celui que l’on disait Français, et qui se faisait appeler Aydin, ou encore « la Terreur du Diable ».
Marin réputé dont l’audace ne connaissait pas de limites, il accomplit, en 1529, un exploit singulier dont l’histoire mérite d’être racontée.
Autour des Baléares
Cette année-là, « la Terreur du Diable » croisait autour des îles Baléares, attendant l’aubaine d’un navire espagnol qu’il aurait pu attaquer et piller. Ce fut alors qu’on lui signala à Oliva, petit port de la côte de Valence, la présence d’un grand nombre de Moriscos, esclaves captifs des Espagnols.
Ils se trouvaient réunis là pour un motif quelconque et lui firent savoir que s’il parvenait à les délivrer et à les emmener à Alger, ils le paieraient largement. Les Moriscos voulaient s’échapper d’Espagne, ce qui était compréhensible!
Débarquant à la tête de ses hommes à Oliva, Aydin, « la Terreur du Diable », n’eut pas à livrer un important combat pour libérer les Moriscos. Leur garde était peu nombreuse et se rendit sur-le-champ. Aussi, dans la même nuit, Aydin embarqua-t-il les deux cents familles d’esclaves, tous ravis à l’idée de revoir leur pays.
Mais Aydin avait à peine disparu à l’horizon que surgirent à leur tour huit galères espagnoles. C’était une petite flotte placée sous les ordres du général Portundo; celui-ci, ayant su ce qui venait de se passer, fit hisser de nouveau les voiles et partit à la poursuite de « la Terreur du Diable ».
Très vite Aydin se rendit compte qu’il était poursuivi et que sa position n’était pas favorable. En effet, il se trouvait en grande infériorité numérique et les Moriscos qu’il avait montés à bord encombraient son bateau et gênaient les manœuvres.
Il se hâta donc en direction des Baléares et débarqua rapidement ses passagers d’occasion à Formentera. Il terminait juste cette opération lorsqu’apparurent les voiles du général Portundo.
La bataille était inévitable et, devant les huit galères, le bateau d’Aydin, important et bien armé, se trouvait néanmoins seul.
« La Terreur du Diable » fit alors lever l’ancre et mit le cap vers la haute mer. Il y fut bientôt entouré par les galères espagnoles.
À chaque seconde il s’attendait à recevoir la première bordée de boulets et à être l’objet d’une attaque générale. Cependant les Espagnols ne bougeaient pas. Ce qu’ignoraient les forbans, c’était que le général Portundo, croyant les Moriscos toujours sur le bateau pirate, ne voulait pas ouvrir le feu. Il désirait au contraire négocier, laisser la vie sauve à Aydin et à ses hommes, reprendre les captifs et les ramener à leurs maîtres espagnols.
Il aurait, dans ces conditions, obtenu de ces derniers dix mille ducats. Voilà pourquoi il temporisait.
L’audace du capitaine la Terreur du Diable
Mais, de leur côté, les pirates, surpris de cette inaction, firent un autre raisonnement. S’ils n’étaient pas assaillis, cela devait être par suite de la terreur qu’ils inspiraient.
Leurs adversaires avaient peur de se mesurer avec eux! Il fallait profiter sans hésiter d’une telle faiblesse! Cédant à son impulsion, « la Terreur du Diable » donna l’ordre du branle-bas de combat et, brusquement, se dirigea sur la galère capitane, où se tenait le général Portundo.
Un succès total pour la Terreur du Diable
Stupéfaits, les Espagnols furent abordés avant de comprendre ce qui leur advenait. Quelques instants après, le général était tué. Privés de leur chef, les marins espagnols hésitèrent sur la conduite à tenir.
Successivement les pirates se jetèrent sur les autres galères.
Sept d’entre elles se rendirent, et la dernière, abandonnant une bataille si mal engagée, s’en fut à toutes rames-jusqu’au port d’Ibiza, sur la côte prôche.
Ce succès remporté, « la Terreur du Diable » retourna à Formentera, d’où les Moriscos avaient contemplé le combat avec une vive inquiétude, et réembarqua les deux cents familles musulmanes; puis il fit enchaîner aux bancs de sa galère les marins espagnols vaincus et revint à Alger.
Il y fut accueilli avec l’enthousiasme que l’on devine et cette audacieuse aventure ajouta encore à sa réputation.
FAQ
Aydin
Aydin est le lieutenant du célèbre Barberousse
Les espagnols
Dossier Pirates et corsaires
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