<style>.lazy{display:none}</style>Pirates et corsaires de la Méditerranée

Pirates et corsaires de la Méditerranée

pirates

Synonyme de malheurs, les pirates écumèrent la Méditerranée à la recherche de butins. D’abord très représenté par les Sarrasins avant la Reconquista, il cédèrent la place aux Barbaresques. Esclaves devenus capitaines puis pour les plus célèbres, amiral de flotte, ils étaient au sommet de la piraterie.

Sommaire

LES SARRASINS : les pirates de la Méditerranée

« Sur toutes les côtes, les églises sont bouleversées, les villes mises à sac, les monastères dévastés. La cruauté des barbares est telle que les chrétiens tombés entre leurs mains sont tués s’ils ne paient de fortes rançons.

Beaucoup d’habitants des zones côtières abandonnent alors leurs biens et quittent leur pays pour vivre dans des places fortifiées ou à l’intérieur des terres; d’autres préfèrent la mort à cet abandon. Les lieux les plus renommés sont changés en déserts, et les édifices les plus fameux disparaissent sous les ronces et les broussailles. »

Voilà ce qu’on peut lire dans un manuscrit français du IXe siècle. Certains peuples revivaient en ces temps-là la terreur des invasions barbares; mais cette fois, ceux qui causaient tant de malheurs et inspiraient tant d’épouvante étaient les Sarrasins. Ils arrivaient des côtes d’Afrique du Nord, et d’Espagne (alors sous domination arabe) et étaient d’origines très diverses : arabes, berbères, chrétiens ayant renié leur foi. Les Sarrasins étaient considérés comme des hors-la- loi par le gouvernement arabe d’Espagne, lui-même.

LES BARBARESQUES : des esclaves qui deviennent capitaines

La piraterie méditerranéenne connut un essor nouveau quand les Maures furent définitivement chassés d’Espagne, en 1492. Un grand nombre de musulmans, accoutumés aux richesses, fiers et belliqueux quittèrent la péninsule Ibérique pour la côte d’Afrique du Nord.

Toute la côte « barbaresque », de l’Égypte à Gibraltar, ne fut plus qu’une seule et très active base d’opérations de piraterie, dirigées contre l’Espagne, l’Italie, et surtout contre les convois chargés de marchandises qui sillonnaient la Méditerranée. Le nom de « barbaresque » dérive de « Barbarie », nom donné autrefois à une partie de l’Algérie peuplée de Berbères.

Parmi ces Barbaresques, les frères Aruj et Khayr-ed-din, dits Barberousse et Dragut, sont restés célèbres. Généralement d’origine chrétienne, les Barbaresques étaient devenus musulmans et pirates soit de leur propre gré, soit parce que, ravis dans leur enfance à leur pays, ils avaient appris la religion et le métier de leurs maîtres; mais grâce à leurs qualités de marins, ils étaient passés de la condition d’esclave à celle de capitaine de pirates.

LES CORSAIRES : des « Combattants réguliers »

Quelle est la différence entre les mots « pirate » et « Corsaire »?

La voici : le pirate assaille et pille dans un seul but : s’enrichir; le corsaire exécute les mêmes exploits mais au profit d’un État, qui se sert de lui pour porter préjudice à certaines puissances maritimes; les autres pays doivent donc respecter le navire corsaire, puisque ses matelots ne sont pas des brigands, mais des combattants réguliers.

L’ennemi lui-même se comportait de façon différente selon qu’il lui arrivait de capturer un pirate ou un corsaire : le pirate était aussitôt pendu, tandis que le corsaire était constitué un prisonnier de guerre. La qualité de corsaire était prouvée par un document spécial dit « lettre de marque » délivré par le souverain pour le compte duquel il agissait.

Les souverains ottomans de Tunis, Alger, Tripoli ne se firent certes pas prier pour délivrer les précieuses « lettres de marque », moyennant promesse d’un pourcentage sur les butins! Le sultan de Constantinople lui-même admit à son service les plus grands pirates barbaresques; ils se montrèrent si audacieux et si habiles qu’ils devinrent bientôt amiraux de la marine ottomane. Leurs flottes tinrent pendant de longues années en échec toutes les flottes de la chrétienté.

En octobre 1541, la flotte espagnole, sous la conduite de l’empereur Charles-Quint lui-même et
d’André Doria, fut complètement détruite par le fameux Khayr-ed-din, dit Barberousse qui, devenu corsaire, n’avait rien moins que le grade de grand amiral de la flotte turque!

Le déclin de la piraterie barbaresque et de la puissance turque commença après la défaite de Lépante. Au cours des siècles suivants, jusqu’au milieu du XIX siècle, l’activité des pirates de la Méditerranée diminua de plus en plus; avec la colonisation complète de la côte d’Afrique du Nord par les puissances européennes, les dernières bandes barbaresques furent définitivement dispersées.

FAQ

Quelle est la différence entre un pirate et un corsaire ?

Le pirate assaille et pille dans un seul but : s’enrichir; le corsaire exécute les mêmes exploits mais au profit d’un État, qui se sert de lui pour porter préjudice à certaines puissances maritimes; les autres pays doivent donc respecter le navire corsaire, puisque ses matelots ne sont pas des brigands, mais des combattants réguliers.

Qu’est-ce qu’un Barbaresque ?

Le nom de « barbaresque » dérive de « Barbarie », nom donné autrefois à une partie de l’Algérie peuplée de Berbères. Généralement d’origine chrétienne, les Barbaresques étaient devenus musulmans et pirates soit de leur propre gré, soit parce que, ravis dans leur enfance à leur pays, ils avaient appris la religion et le métier de leurs maîtres.

Quand la piraterie commença à décliner en Méditerranée ?

Le déclin de la piraterie barbaresque et de la puissance turque commença après la défaite de Lépante.

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