Louis IX a su maintenir une politique extérieure axée sur la paix et la réconciliation entre les princes chrétiens, malgré les tensions entre la papauté et l’Empire. Ce chapitre explore les relations de Louis IX avec Grégoire IX et Frédéric II, ainsi que les enjeux politiques de son époque, allant de la croisade à la question de l’Orient.
Sommaire
- La France, la papauté et l’Empire jusqu’en 1254
- Arbitrages de Louis IX (Flandre, Angleterre, etc.)
- Louis IX et les royaumes du Midi
- La question d’Orient
La France, la papauté et l’Empire jusqu’en 1254
Au moment où Louis IX prit en mains le gouvernement du royaume, la querelle séculaire du Sacerdoce et de l’Empire était dans une phase critique. D’un côté, Grégoire IX, de l’autre, Frédéric II.
Les Pape et l’Empereur avaient un intérêt majeur à se ménager l’appui de la France. Tous deux lui firent successivement des avances. Les premières avancées vinrent du pape. Grégoire avait excommunié Frédéric et requis les royaumes de la chrétienté de l’aider contre son ennemi.
En 1240, il offrit la couronne d’Allemagne au duc Abel de Danemark, à Otion de Brunswick et à Robert d’Artois, frère de Louis IX. Les pourparlers engagés en France à ce sujet par le légat, cardinal-évêque de Préneste, n’aboutirent pas.
Cependant, Grégoire convoqua à Rome un concile général. En vain Frédéric II écrivit-il aux rois de France et d’Angleterre qu’il n’en souffrirait pas la réunion; le légat tint en France, à Meaux, un synode pour exhorter les évêques à le suivre au-delà des Alpes. Mais les chemins étaient gardés; la mer n’était pas sûre; si bien que la plupart des prélats français, arrivés à Marseille, s’en retournèrent chez eux.
Quelques-uns, comme les archevêques de Rouen, de Bordeaux et d’Auch, les évêques de Carcassonne et de Nîmes, les abbés de Cluni, de Cîteaux, de Clairvaux et de Fécamp, s’embarquèrent sur une flotte génoise qui, défaite en mer, le 3 mai 1241, par les Pisans au service impérial, les laissa tomber au pouvoir de l’Empereur.
Dès que Louis IX apprit leur sort, il les fit réclamer par l’abbé de Corbie et par un des chevaliers de son hôtel, Gervais d’Escrennes. Et Frédéric ayant répondu qu’il avait usé du droit de la guerre, le roi riposta, dit-on, par une sommation dont voici les derniers mots : « Notre royaume n’est pas affaibli au point de se laisser mener, par vous, à coups d’éperons. » Frédéric céda.
La mort de Célestin IV, successeur de Grégoire IX, fut suivie d’un long interrègne, qui prit fin par l’élection d’un homme vigilant, rusé, courageux, le noble génois Sinibaldo Fieschi (Innocent IV).
Arbitrages de Louis IX (Flandre, Angleterre, etc.)
Aussitôt s’engagea entre Innocent IV et la maison de Souabe un duel très acharné, qui dura onze ans. Après des négociations confuses avec l’Empereur, où Raimond VII de Toulouse, réconcilié avec l’Église romaine depuis la paix de Lorris, servit d’intermédiaire, le pape, désespérant d’aboutir à un arrangement durable, s’enfuit brusquement à Gênes (28 juin 1244).
Des envoyés impériaux ne tardèrent pas à paraître à la cour d’Angleterre et à la cour de France, pour prévenir Henri III et Louis IX contre le fugitif. Ils figuraient dans le cortège royal, en septembre, quand Louis IX, accompagné de sa mère, de ses frères Robert et Alfonse, et d’une suite très brillante, assista, dans le monastère de Cîteaux, au chapitre général de l’Ordre cistercien.
Au dire de Mathieu de Paris, « le pape avait envoyé aux membres du chapitre une lettre par laquelle il les engageait à supplier Louis IX de le défendre contre les attaques de l’Empereur, ce fils de Satan, et, si c’était nécessaire, de l’accueillir en France, comme autrefois Louis VII avait reçu Alexandre III fuyant devant Barberousse. »
Louis IX et les royaumes du Midi
Le pape refusa. Il aurait dit : « Je refuse, car s’il (Frédéric) dénaturait nos conventions, ce qu’il ne manquera pas de faire, il me faudrait sévir non seulement contre lui, mais contre les deux rois, ses garants, et l’Église aurait ainsi trois ennemis au lieu d’un. »
Louis IX, pressé par les événements, demanda alors au pape une entrevue. Vers la fin de novembre, il rencontra Innocent IV au monastère de Cluni. Les conférences durèrent sept jours et seuls le pape, le roi et la reine Blanche y prirent part.
La question d’Orient
Louis IX était déjà, à cette époque, possédé par l’idée du voyage d’outremer : il pressa sans doute Innocent IV, à Cluni, de l’aider à réunir les hommes et l’argent nécessaires à la délivrance de Jérusalem. Les croisades françaises
Le concile de Lyon avait décrété l’établissement de subsides sur le clergé, destinés à la croisade de Terre Sainte : le pape s’employa pour faciliter la levée de ces fonds; mais il ne put se résoudre à sacrifier à la croisade du roi de France la croisade qu’il faisait prêcher, hors de France, contre l’Empereur. En savoir plus sur le concile de Lyon
FAQ
Louis IX a toujours montré une déférence envers le Saint-Siège tout en maintenant une bonne volonté à l’égard de l’Empereur, cherchant à sauvegarder les droits et intérêts de la couronne de France.
Innocent IV a tenté de s’opposer à Frédéric II et a convoqué des conciles pour traiter des questions d’importance, mais il a également dû naviguer prudemment entre ses relations avec Louis IX et l’Empereur.
Louis IX était passionné par l’idée de partir en croisade pour délivrer Jérusalem et a cherché le soutien du pape pour réunir les ressources nécessaires, mais il a dû faire face à des obstacles politiques en Europe.