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Les guerres de la Révolutions française

Guerres de la Révolution française

La chute de la monarchie française déclenche les guerres de la Révolution française. Seule contre tous, la France repoussera les coalitions avec une armée mal équipée mais dirigée par des généraux brillants.

Sommaire

Le soldat de l’an II! Le volontaire national de 1793! Victor Hugo l’a glorifié, Erckmann et Chatrian l’ont dépeint, Raffet l’a dessiné. Ce personnage déguenillé, hâve et moustachu, mais fier et empreint d’une calme bravoure est, grâce à ces grands artistes, devenu légendaire.

Que d’anecdotes, que de souvenirs précieusement transmis de père en fils! C’est aussi le sujet d’un dessin de Raffet : une compagnie d’infanterie, la nuit, les grenadiers debout dans un marais, de l’eau jusqu’à la ceinture : « Il est défendu de fumer, dit le sergent, mais vous pouvez vous asseoir! » Et cet officier, héroïque défenseur de Landau, qu’un représentant du peuple félicite : « Vous êtes une garnison étonnante! — Étonnante, réplique l’officier, eh! citoyen, il n’y a rien d’étonnant à faire son devoir. »

Contexte des guerres de la Révolution française

Dès le 20 avril 1792, la France révolutionnaire déclare la guerre à l’empereur d’Allemagne. En effet, les souverains qui l’encerclent veulent rendre au roi Louis XVI ses anciens pouvoirs.

Dans un manifeste maladroit, le généralissime prussien, duc de Brunswick, menace même le pays de ses foudres, les villes de la destruction, les individus des pires sanctions. La réaction est immédiate : la patrie est déclarée en danger, la levée en masse décidée, le roi déchu et emprisonné, la République proclamée, la Convention mise au pouvoir.

Les premiers engagements sont peu honorables. La brillante armée royale a perdu, par suite de l’émigration, la grande majorité de ses officiers; un esprit d’indiscipline et de revendication a transformé, sous l’influence des doctrinaires, le soldat de métier en un personnage hâbleur et soupçonneux, criant à la trahison au moindre incident dont il ignore la cause.

Quant au jeune volontaire national, mal équipé, mal vêtu, mal commandé, sans instruction, il ne tiendra pas au feu.

C’est pourquoi la première offensive de 1792 verra la fuite de deux corps d’armée, qui massacreront leur général, Dillon. Peu après, les Prussiens s’emparent de Longwy et de Verdun, passent l’Argonne et marchent sur Châlons. Mais Dumouriez et Kellerman les arrêtent à Valmy, et, après une vive canonnade, les rejettent sur le Luxembourg, dans un effroyable désordre. La roue de la fortune tourne…

Custine, sur le Rhin, prend l’offensive, enlève Spire, Worms et Mayence, pendant que Montesquieu occupe la Savoie et d’Anselme le comté de Nice. Les Autrichiens, arrêtés devant Lille, sont défaits par Dumouriez à Jemmapes le 6 novembre. Bruxelles est occupe et les Pays-Bas conquis.

Guerre de la Révolution française : organisateur de la victoire

Ainsi, dès la première campagne, l’armée s’est ressaisie; mieux encadrées par les anciens sous-officiers devenus, pour la plupart, officiers, les nouvelles troupes ont pu repousser l’envahisseur.

La roue tourne encore. L’année 1793 voit se former la première coalition: Autriche et Empire, Prusse, Angleterre, Hollande, Espagne, Savoie concentrent leurs forces sur la jeune République.

Dumouriez, vaincu à Neerwinden, doit évacuer la Belgique et émigrer; nos colonies sont occupées par les Anglais. L’armée se désorganise, reprise de soupçons contre ses chefs.

La Convention fait face au danger; Carnot, organisant la victoire, renforce les troupes par tous les moyens dont il dispose, rétablit la confiance et la discipline. Devant l’inexpérience et l’enthousiasme de ses jeunes soldats, il préconise l’attaque rapide, en masse, sans tenir compte de la force de l’ennemi.

Condé, Valenciennes, Le Quesnoy sont tombés, Mayence a été repris, l’ennemi est sous le canon de Wissembourg. Qu’importe! la victoire est menée au pas de charge. Houchard, en septembre bat les Anglais à Hondschoote, les Hollandais à Menin; Jourdan dégage Maubeuge par la victoire de Wattignies.

Dans les Vosges, Brunswick et Würmser sont écrasés à Wissembourg. En Espagne, la situation est stabilisée sur les Alpes et les Pyrénées. La France respire.

En 1974, Pichegru remporte les victoires de Moucroën et Tourcoing dans les Flandres; Jourdan passe la Sambre, enlève Charleroi, bat Cobourg à Fleurus le 28 juin. Aussitôt, Pichegru repousse les anglais sur la Hollande, et Jourdan les Autrichiens derrière la Meuse.

Dugommier force les Pyrénées, après avoir enlevé de haute lutte, le 1er mai, la formidable position du camp du Boulou. Dumerbion, bien conseillé par son artilleur Bonaparte, chasse les Sardes de Saorgio. Les portes de l’Italie et de l’Espagne sont ouvertes comme celles des Pays-Bas.

L’hiver même n’arrête pas le magnifique élan des troupes. Jourdan force les Impériaux sur l’Ourthe, puis sur la Roër et les rejette derrière le Rhin; les Prussiens, en flèche dans le Palatinat, l’évacuent. Malgré le froid rigoureux, la pénurie des vivres, le délabrement de l’habillement, Pichegru pénètre en Hollande, passe les canaux gelés, entre à Amsterdam le 20 Janvier 1795, bousculant derrière l’Ems Anglais et Hollandais terrifiés.

La République batave est proclamée. En Espagne, Dugommier prend Bellegarde, force le col de la Mouga; s’empare de Figuières. L’Espagne, à bout de souffle, demande la paix, tandis que la Prusse s’incline à Bâle (5 avril et 28 juillet 1796).

Capture de l’escadre hollandaise par la cavalerie française

Fait d’armes incroyable, quelques escadrons de hussards font capituler l’escadre hollandaise, bloquée au Texel.

Pendant la première coalition contre la France, une bien curieuse capture, celle de la marine Hollandaise par la cavalerie française !

Le général Pichegru chef de l’armée du Nord occupa Amsterdam, qu’avait quitté Guillaume V vers la Grande-Bretagne.

Une partie de la flotte hollandaise (14 navires de ligne), était restée aux bords du Helder, au nord du pays, devant rejoindre l’Angleterre.

Mais elle est prise par la glace, la cavalerie du général Jean-Guillaume Winter, néerlandais rallié à la France, avec ses hussards purent prendre l’ensemble de la flotte hollandaise sans connaître un grand nombre de victimes dans leurs rangs, car les canons des navires figés, inclinés étaient mal ajustés pour tirer sur la charge de cavalerie.

Cet exploit reste encore à ce jour inédit dans l’histoire militaire et méconnu comme beaucoup d’événements historiques…

Guerres de la Révolution française : de nouveaux généraux et l’émergence de Bonaparte

La réaction thermidorienne à jeté bas le régime de la Terreur; une nouvelle constitution, celle de l’an III, amène au pouvoir un directoire de cinq membres, appuyé sur deux conseils, les Anciens et les Cinq Cents.

À la fin de 1795, nos armées, toujours en triste état, manquent de vivres, de vêtements, même de munitions. Mais trois années de guerre ont formé des soldats dont le moral est excellent, ainsi que des généraux capables et manœuvriers : Moreau, ancien juriste, qui commande l’armée du Rhin; Jourdan, ancien mercier-colporteur, celle de Sambre-et-Meuse, Hoche, ancien garde-française, celle de l’Ouest; Bonaparte enfin, celle d’Italie.

Sous l’impulsion de ce dernier, la guerre va changer de face; cet ancien officier de l’artillerie royale, élevé à l’école des tacticiens Broglie et Guibert, va donner la prépondérance à la manœuvre rapide, à la tactique savante.

En Italie, le jeune général (il a 27 ans) prend l’offensive, sépare l’armée sarde de l’autrichienne, les bat successivement à Millesimo, Montenotte et Mondovi, puis à Lodi et Borghetto, où il écrase Beaulieu.

Pénétrant au cœur du pays, Bonaparte occupe Vérone; encore vainqueur à Salo, Lonato et Castiglione, il contraint le vieux Würmser à se retirer au Tyrol. Revenu à la charge, l’Autrichien est encore battu à Bassano et obligé de se réfugier dans Mantoue. Alvinzi, qui vient à son secours, est tourné à Caldiero, battu le 17 novembre à Arcole, où le jeune général en chef se couvre de gloire, franchissant un pont sous un feu terrible.

En 1797 ce sont encore les victoires de Rivoli, de Saint-Georges, de la Favorite. L’archiduc Charles, le meilleur général impérial, revenu en hâte d’Allemagne, ne peut empêcher les Français de border la ligne des Alpes. Il est battu sur le Tagliamento le 16 mars. Bonaparte arrive le 7 avril en vue de Vienne.

Pendant ce temps, Moreau a passé le Rhin à Kehl, a repoussé les Autrichiens au-delà de la Forêt-Noire, les a rejetés sur Munich. Mais Jourdan, plus au nord, après quelques succès qui le mènent à Wurzbourg, y est battu le 3 septembre par l’archiduc Charles et forcé à la retraite sur le Rhin. Moreau doit alors effectuer sa célèbre retraite, ne perdant pas un canon.

En avril 1797, Hoche et Moreau repassent le Rhin et remportent les victoires de Neuwied, d’Uckerath et d’Altenkirchen. L’armée autrichienne n’est sauvée du désastre que par l’annonce des préliminaires de Leoben, qui aboutissent, le 17 octobre 1797, à la paix glorieuse de Campoformio.

La suprématie française s’affirme : la France obtient la Belgique, la rive gauche du Rhin, les îles Ioniennes. Les républiques cisalpines et romaines sont reconnues. La France possède maintenant une armée excellente et aguerrie.

Restent l’Angleterre et son alliée, la Turquie; Bonaparte décide de les attaquer, dans leur commerce, par l’Orient. Parti de Toulon avec 40 000 hommes, il s’empare de Malte, débarque à Aboukir, bat les Mamelouks aux Pyramides, entre au Caire.

Sa flotte, malheureusement, est anéantie à Aboukir, le 1er août 1798. Les Français, coupés de leur base, soumettent cependant toute l’Égypte, puis, pour parer aux menaces venues de Syrie, marchent sur cette province turque, prennent Jaffa, remportent les victoires de Nazareth et du Mont-Thabor (19 avril 1799). Mais ils sont repoussés devant Saint-Jean-d’Acre et doivent revenir en Egypte pour empêcher, à Aboukir, un débarquement anglo-turc.

La seconde coalition

C’est alors que se forme la seconde coalition, qui comprend l’Angleterre, l’Autriche, la Russie, Naples, le Piémont, la Turquie.

En Italie, Championnet écrase les Napolitains et proclame la République parthénopéenne; Joubert chasse le roi de Sardaigne du Piémont. Mais Scherer perd la bataille de Magnano et recule derrière l’Adda; de ce fait, Masséna, qui s’est avancé sur la haute vallée de l’Inn, doit se replier sur Zürich, et Jourdan, battu par l’archiduc Charles à Stockach, bat en retraite sur le Rhin.

Alors entre dans la guerre Souvarov, à la tête de 30 000 Russes. Cet extraordinaire chef de guerre, ne connaissant que l’offensive tête baissée, force l’Adda, bat Moreau à Cassano, remporte la victoire de la Trebbia le 19 juin sur Macdonald, écrase à Novi Joubert, qui reste sur le terrain. Il se porte alors en Suisse pour préter main-forte à Korsakov qui, entre-temps, a été écrasé à Zurich par Masséna, « l’enfant chéri de la Victoire ».

Dans des conditions effroyables, dans la neige et la glace, le général russe passe le Saint-Gothard et se heurte aux troupes françaises victorieuses qui le harcèlent jusqu’au lac de Constance. La Russie, exaspérée contre l’Autriche qu’elle accuse de ne pas l’avoir soutenue, se retire alors de la coalition.

Le 18 Brumaire et la reconquête

Entre-temps, Bonaparte est revenu d’Égypte. Le 9 novembre 1799 (18 brumaire), par un hardi coup d’État, il balaye le Directoire et prend le pouvoir en établissant, par la Constitution de l’an VIII un gouvernement formé de trois consuls dont il sera le Premier.

Les armées, malgré leurs sentiments républicains, l’acceptent volontiers : le jeune général est admiré et populaire.

Généraux et soldats ont tant eu à se plaindre de l’incurie du Directoire qu’ils voient avec plaisir chasser ces « avocats bavards ». La guerre continue. En Italie, Masséna est rejeté par Mélas sur le Var, et s’enferme dans Gênes où il soutient une défense admirable.

Moreau franchit le Rhin, bat les Autrichiens à Stockach, Enger, Moeskirch, Ulm et Hochsted, et les rejette sur Munich.

Pendant ce temps, Bonaparte, avec 60 000 hommes, passe les Alpes au Grand-Saint-Bernard, dans des conditions difficiles, ses canons placés sur des traîneaux faits de troncs d’arbre..; il débouche sur les arrières de Mélas, entre à Milan et rencontre le général autrichien à Marengo (14 juin 1800).

La bataille est gagnée grâce à l’arrivée des forces de Desaix, qui a marché au canon et est tué d’une balle en plein cœur. Mélas doit capituler, et l’Italie est reconquise.

Par ailleurs, Macdonald pénètre dans le Tyrol, Brune force le Mincio et l’Adige. La Toscane est occupée, et Murat chasse les Napolitains des États pontificaux.

Moreau, débouchant de Munich avec 100 000 hommes, remporte la victoire de Hohenlinden le 3 décembre 1800; il marche ensuite sur Vienne, bousculant les maigres arrière-gardes que l’ennemi a laissées devant lui. Il franchit l’Inn, la Salza, la Traun, s’empare de Linz sur le Danube, de Steyr sur l’Enns.

Il est aux portes de Vienne. L’empereur demande alors la paix, qui est signée le 9 février 1801 à Lunéville.

Reste l’Angleterre, qui s’obstine à la lutte; elle a reconquis l’Égypte, en chassant les Français après le débarquement d’Aboukir et la victoire de Canope, en avril 1801.

Sa flotte, de 195 vaisseaux et 250 frégates, possède la maîtrise de la mer. Malte a été reprise. Lassée toutefois de la guerre, écrasée par une dette de 12 milliards, sa population affaiblie par le prix élevé des vivres, mal vue des pays neutres dont elle paralyse le commerce, voyant que la France victorieuse jouit d’une grande faveur parmi les autres nations, l’Angleterre se décide à signer la paix d’Amiens, le 25 mars 1802.

Ainsi se termine ce bref compte rendu des guerres extérieures de la Révolution française. L’armée française faisant preuve d’un courage, d’un patriotisme, d’une ténacité et d’un dévouement extraordinaires avait su triompher de ses nombreux ennemis, prendre sa place dans le monde et porter à la victoire le pavillon tricolore.

FAQ

Quels sont les principaux généraux des guerres de la Révolution française ?

Jourdan, Dumouriez, Bonaparte, Massena, Kellerman, Pichegru

Quels sont les pays qui composent la première coalition contre la France ?

La première coalition: Autriche et Empire, Prusse, Angleterre, Hollande, Espagne, Savoie concentrent leurs forces sur la jeune République

Quel général profite des guerres de la Révolution française pour accéder au pouvoir ?

Bonaparte

Quels sont les pays qui composent la seconde coalition ?

La seconde coalition, qui comprend l’Angleterre, l’Autriche, la Russie, Naples, le Piémont, la Turquie

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