Philippe le Bel et Boniface VIII ont connu un conflit majeur qui a marqué l’histoire de la France et de l’Église au début du XIVe siècle. Ce chapitre traite des événements ayant conduit à l’affrontement entre le roi de France et le pape, ainsi que des conséquences de ce différend.
Sommaire
- Le second différend (jusqu’en novembre 1303)
- Les bulles de Boniface VIII
- La réponse de Philippe le Bel
- La convocation d’une assemblée nationale
- L’attentat d’Anagni
- L’épilogue du différend sous Benoît XI et Clément V
- L’affaire des Templiers
Le second différend (jusqu’en novembre 1303)
Le 3 décembre 1301, Boniface VIII ordonna au roi de France de libérer l’évêque de Pamiers et de restituer les biens de l’évêché. Dans sa bulle Salvator mundi, il affirmait que le vicaire du Christ pouvait suspendre et révoquer les privilèges émanés du Saint-Siège. Il révoqua les grâces accordées au roi de France, notamment celles concernant les subventions ecclésiastiques.
Dans la bulle Ausculta fili, Boniface déclara que Dieu l’avait établi au-dessus des rois. Il reprocha à Philippe la saisie des biens ecclésiastiques et la tyrannie exercée sur l’Église de Lyon. Il annonça la tenue d’un concile à Rome le 1er novembre 1302.
Les bulles de Boniface VIII
Boniface VIII envoya plusieurs bulles à Philippe, dont la Ausculta fili, qui contenait des reproches à l’encontre du roi. Philippe le Bel, en réponse, aurait fait brûler cette bulle en présence de nobles à Paris. Les conseillers de Philippe, au lieu de s’opposer frontalement, cherchèrent à manipuler l’opinion publique contre le pape.
La réponse de Philippe le Bel
Philippe, par une prétendue réponse, affirmait qu’il n’était soumis à personne pour le temporel et que la collation des bénéfices lui appartenait par droit de couronne. Ce document fut pris au sérieux par certains, même si son authenticité fut mise en doute par des historiens ultérieurs.
La convocation d’une assemblée nationale
En avril 1302, Philippe convoqua les représentants des trois ordres du royaume à Paris. Pierre Flote, au nom du roi, exprima des sentiments patriotiques et dénonça les abus de la Curie romaine. La noblesse et le peuple se rangèrent derrière le roi, tandis que le clergé, bien que plus hésitant, finit par soutenir la cause du roi.
L’attentat d’Anagni
Le 7 septembre 1303, Boniface VIII fut attaqué à Anagni par des partisans de Philippe le Bel. Le pape fut capturé, humilié et contraint de se défendre contre des accusations d’hérésie. Cet événement marqua un tournant décisif dans la lutte entre le roi et le pape.
L’épilogue du différend sous Benoît XI et Clément V
Après la mort de Boniface VIII, Benoît XI tenta de rétablir la paix avec Philippe, mais ce dernier continua à exercer son influence sur le Saint-Siège. Clément V, élu pape en 1305, se trouva sous la pression de Philippe et finit par céder à ses demandes.
L’affaire des Templiers
L’Ordre du Temple, fondé pour protéger les pèlerins en Terre Sainte, devint un acteur économique majeur en Europe. Cependant, des rumeurs d’hérésie et de corruption commencèrent à circuler. En 1307, Philippe le Bel ordonna l’arrestation des Templiers, accusés d’hérésie, et leur procès s’ensuivit, marquant la fin de l’Ordre.
Questions-Réponses
Le conflit était principalement dû à des questions de pouvoir et d’autorité, notamment sur la collation des bénéfices ecclésiastiques et la souveraineté du roi sur les affaires temporelles.
L’attentat a conduit à l’humiliation de Boniface VIII, qui a été capturé et contraint de se défendre contre des accusations, marquant ainsi un tournant dans la relation entre le roi de France et le pape.
L’affaire des Templiers a été utilisée par Philippe le Bel comme un moyen de renforcer son pouvoir et de réduire l’influence de l’Église, en profitant des accusations d’hérésie pour justifier l’arrestation et la dissolution de l’Ordre.