Les ordres de chevalerie protègent les pèlerins en Terre Sainte et les soignes. Ainsi sont les premières missions de ces ordres au début religieux puis militaire.
Leurs fonctions évolueront avec le temps pour finalement devenir des micro-sociétés au sein même des royaumes.
Sommaire
- Les origines des ordres de chevalerie
- L’évolution des ordres de chevalerie en ordres militaires
- Une inlassable charité
- L’héroïsme des ordres de chevalerie
En 1099, Godefroy de Bouillon, à la tête de la première Croisade s’empara de la Ville sainte et fonda le royaume de Jérusalem. C’était le début de la présence européenne et surtout de la présence française en Terre sainte; elle devait durer près de deux siècles.
Jérusalem reconquise, les chrétiens purent de nouveau se rendre en pèlerinage aux Lieux saints. Cependant plusieurs problèmes restaient en suspens : des bandes de Sarrasins attaquaient souvent les pèlerins le long des routes; bon nombre parmi ceux-ci étaient pauvres ou malades et, en raison du long voyage, devaient être soignés ; il en était de même des guerriers blessés près des frontières, dans les escarmouches avec les infidèles.
Les origines des ordres de chevalerie
Des religieux et des chevaliers commencèrent alors à fonder des hôpitaux et des hôtelleries; ils constituèrent des milices chargées d’escorter et de défendre les groupes de pèlerins à travers les routes, de parcourir les régions infestées de brigands pour recueillir les blessés, les malades et les lépreux, afin de les soigner. Parfois leur mission se révélait très dangereuse et exigeait, outre la connaissance du maniement des armes, un profond dévouement. Ainsi se dessina la physionomie du « moine-guerrier » qui, en restant chevalier, était en même temps religieux, pour « servir de chevalerie au Souverain Roi ».
L’évolution des ordres de chevalerie en ordres militaires
Peu à peu, les « moines-guerriers » furent réunis en « ordres militaires », mais en conservant des règles semblables à celles des ordres religieux. Ils assistaient aux offices conventuels, récitaient chaque jour les prières prescrites par la règle, faisaient les trois vœux canoniques de pauvreté, de chasteté et d’obéissance.
Les membres de l’Ordre se divisaient en général en trois classes : les chevaliers, formant le corps combattant d’élite; les servants d’armes, combattant à pied ou faisant office d’infirmiers dans les hospices; les clercs, servant comme chapelains. Leur supérieur, le grand-maître, était élu pour la vie et ne dépendait que du pape.
Ces défenseurs de l’Église en Terre sainte s’engageaient à accepter en toutes circonstances le combat, à ne jamais quitter les rangs, à ne jamais se rendre. La règle leur prescrivait un entraînement physique intense, mais leur interdisait de disperser leurs forces, par exemple à la chasse; aussi avaient-ils la permission de ne chasser que le lion.
Les principaux ordres furent :
- Ordre des Templiers
- Ordre Teutonique
- Ordre du Saint-Sépulcre
- Ordre Hospitalier de Saint-Lazare
Plus tard, d’autres ordres furent créés en Europe; Ils avaient pour mission de défendre la chrétienté, tels l’ordre de Saint-Jacques-de l’Épée et l’ordre de Calatrava, en Espagne, dont le but était de lutter contre les Maures.
L’ordre des Hospitaliers
Le plus célèbre de tous fut l’ordre Hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, plus tard appelé ordre de Chypre, ensuite de Rhodes, et enfin de Malte. Fondé par des Français, il a toujours compté dans ses rangs une majorité de Français qui en ont maintenu le prestige.
Sur 68 de ses grands-maîtres, 44 furent d’origine française, et parmi eux figurent quelques-unes des plus belles figures de l’histoire militaire de tous les temps. Tels furent : Hélion de Villeneuve, qui s’empara de Smyrne en 1344: Raymond Bérenger, vainqueur d’Alexandrie en 1365; Philippe de Naïllac, héros de la croisade de Nicopolis en 1 396; Pierre d’Aubusson, qui défendit Rhodes contre le premier siège des musulmans, en 1480; Philippe Villiers de l’Isle-Adam, contre lequel Soliman mena Je second siège de Rhodes en 1522; Jean Parisot de La Valette, le sauveur de l’île de Malte en 1565.
Une inlassable charité
À l’hôpital des Chevaliers, à Jérusalem, les malades étaient soignés « comme les seigneurs de la maison ». On raconte à ce sujet que le sultan Saladin, après s’être emparé de Jérusalem en 1187, voulut se rendre compte lui-même de la réputation de charité des Chevaliers hospitaliers.
S’étant déguisé en pèlerin pauvre pour être reçu par eux, il fut soigné avec toutes sortes d’égards; mais lui plein d’exigences, refusa toute nourriture, et demanda en toute absurdité qu’on lui fasse une soupe avec l’un des pieds du cheval du grand-maître!
Celui-ci en fut attristé, mais, fidèle à l’esprit de l’Ordre, il consentit à sacrifier son animal pour faire plaisir au malade. Saladin révéla alors son identité et s’en retourna rempli d’admiration pour les moines guerriers.
L’héroïsme des ordres de chevalerie
En 1522, Soliman le Magnifique, un des plus redoutables sultans ottomans, assiégea l’île de Rhodes avec 200 000 hommes et 300 navires. Depuis deux siècles, cette petite île était le bastion de la Chrétienté, puisqu’elle appartenait aux chevaliers Hospitaliers qui, avec leurs bateaux, sillonnaient la Méditerranée orientale, s’emparant des vaisseaux du « Croissant » et empêchant les communications entre les ports musulmans.
La petite garnison de 7 000 hommes, commandés par Villiers de l’Isle-Adam, défendit la citadelle pendant six mois; mais, ayant été trahi, le chevalier accepta de traiter, afin d’empêcher le massacre de la population.
Soliman fut frappé d’admiration devant la valeur des chevaliers Hospitaliers et leur accorda, avec les honneurs de la guerre, le droit de quitter l’île avec toutes leurs galères, leurs biens, et tous les habitants qui désiraient les suivre.
Il reçut Villiers de l’Isle-Adam sous sa tente avec un grand respect et lui offrit des cadeaux. Plus tard Soliman ne dira-t-il pas à son entourage :
« Il me déplaît fort de devoir contraindre ce chrétien si âgé à abandonner sa terre et sa forteresse. »
Soliman
De nos jours, l’ordre de Malte, n’ayant plus ni territoire ni armée, s’adonne à de multiples œuvres de charité; il vient surtout en aide aux lépreux et aux victimes d’épidémies. Il possède de nombreux établissements dans les pays d’expression française.
FAQ
Ordre des Templiers
Ordre Teutonique
Ordre du Saint-Sépulcre
Ordre Hospitalier de Saint-Lazare
L’ordre de Saint-Jacques-de l’Épée et l’ordre de Calatrava, en Espagne, dont le but était de lutter contre les Maures.
L’ordre des Hospitalier
Escorter et défendre les groupes de pèlerins à travers les routes, de parcourir les régions infestées de brigands pour recueillir les blessés, les malades et les lépreux, afin de les soigner
Dossier Vie au Moyen Âge
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