Les Sumériens, peuple dont on ignora l’existence jusqu’au début du XXe siècle. Il semble qu’ils soient arrivés sur les bords de l’Euphrate, en provenance de la vallée de l’Indus, entre 4000 et 3500 av. J-C.
Sommaire
L’espère humaine, quand elle fut créée, ne connaissait pas le pain pour manger, ni les vêtements pour se couvrir. Le peuple marchait avec les membres sur le sol, mangeait de l’herbe avec la bouche comme les moutons, il buvait l’eau des fossés. »
Tel était le texte que l’on pouvait lire sur les tablettes d’argile gravées 3000 ans av. J.-C. et découvertes en Mésopotamie. La préhistoire et la paléontologie nous ont appris très récemment qu’il y a cinq cent mille ou un million d’années, ou même davantage, l’ancêtre de l’homme se tenait déjà debout, faisait du feu et confectionnait des outils de pierre.
Qui étaient donc les auteurs de cette phrase, et d’où tenaient-ils, à l’aube de l’écriture, leurs connaissances?
La civilisation des sumériens
Aux environs des années 1930 la civilisation babylonienne passionnait les chercheurs européens. C’est alors que l’archéologue anglais Wooley entreprend de fouiller les ruines babyloniennes datées du Xe siècle av. J.-C. À une faible profondeur sous le sol, il découvre des tablettes cunéiformes dont la date réelle est estimée à 2000 av. J.-C. Ces documents de pierre décrivent une race et une civilisation déjà disparues à l’époque de leur rédaction : il s’agit des Sumériens.
L’archéologue retrouve également un véritable musée et, sur certaines tablettes, des énoncés de géométrie qui représentent des problèmes posés aux élèves babyloniens. Il dégage des restes de temples bâtis chacun sur les débris du précédent. Il s’agit des fameuses ziggourats, tours faites de bâtiments superposés de dimensions décroissantes.
Cependant les tablettes babyloniennes racontent que la civilisation sumérienne comportait une suite de rois, en donne les noms et attribue à ces règnes une durée totale de 400 000 ans. Les collègues de Wooley croient à une histoire légendaire.
La fin des sumériens
Il est également question d’un déluge qui aurait détruit les villes sumériennes. En creusant encore, Wooley découvre une nécropole royale et un monceau de cadavres. Ce sont les membres de la cour d’un roi sumérien défunt qui ont été sacrifiés le jour des obsèques — ou qui se sont livrés à un suicide collectif (dont 68 femmes).
Le mobilier est très riche, on y voit les traces du char funèbre, des vases d’or et d’argent, des haches de cuivre et les deux fameuses pièces de céramique, les étendards d’Our (ou Ur), qui retracent la vie de ce peuple. La datation calculée correspond à environ 2 800 ans av. J.C-
Les fouilles continuent et bientôt la pioche des travailleurs rencontre une couche d’argile de deux mètres et plus d’épaisseur, absolument vierge de toute trace de poterie. On y trouve seulement des coquillages d’eau douce; la datation probable est 3 600 ans av. J.-C. et la profondeur en dessous du sol actuel atteint 22 m.
Cette couche stérile représente les traces et le limon d’une inondation qui dut submerger toute la région.
Peu à peu les documents récoltés par les chercheurs s’amoncellent et les textes babyloniens sont déchiffrés. Les Sumériens possédaient un personnage dans leur mythologie, équivalent de Noé; ils parlent de confusion des langues vingt siècles avant la Bible. Toute l’histoire du déluge se retrouve. Enfin sur une tablette sumérienne est inscrit le nom d’un des rois de la suite de règnes énumérés par les chroniqueurs de Babylone et que l’on avait crus légendaires! Le cimetière sumérien décrit plus haut correspond donc à ce que l’on appelle la première dynastie d’Our.
Comment vivaient les sumériens ?
Les fouilles entreprises sur le site d’Ourouk, daté du milieu du 3e millénaire, ont révélé l’existence d’une ville de 50 000 habitants bâtie autour du temple et s’étendant sur 500 hectares.
La pierre étant réservée à la sculpture, la brique crue ou cuite servit à la construction. Les villes s’élevaient autour du grand temple, centre économique de la cité, qui passait à leurs yeux pour la demeure terrestre de la divinité. Ce dieu était le véritable souverain, maître de la ville, des terres à cultiver, et de la vie même des habitants.
Le roi ou patezi n’était que son représentant sur terre. Prêtres et prêtresses habitant dans l’enceinte du temple assistaient le roi dans son gouvernement du monarque émanaient les directives pour la construction des canaux d’irrigation et pour tous les grands travaux nécessaires à la vie de la cité; les habitants déposaient leur récolte dans le temple, puis les prêtres la redistribuaient au peuple les jours de fête ou pendant les disettes.
La maison
Il semble que leurs maisons aient eu presque toujours deux étages et des murs faits de carreaux d’argile enduits puis blanchis. Au rez-de-chaussée, une cour centrale entourée de plusieurs pièces: la cuisine, le dortoir des esclaves et les salles de travail.
La pièce principale servait de salle à manger et, à l’occasion, de chambre d’amis. La famille du maître de maison logeait à l’étage supérieur. Une autre petite cour se trouvait derrière le bâtiment, couverte en partie par un toit; sous le sol de la cour s’ouvrait un espace souterrain servant de tombeau; le toit abritait un petit autel dédié au « génie » familial.
L’invention de la roue et l’écriture
La roue fut la grande invention des Sumériens. Construite
en bois, elle était massive et composée de diverses parties encastrées les unes dans les autres. Ainsi naquirent les « biges » (chars à deux roues) et des chars à quatre roues. On y attelait les « onagres », sortes d’ânes sauvages aujourd’hui presque disparus.
Les nécessités du commerce enseignèrent à ce peuple l’usage des nombres. On a conservé beaucoup de tablettes d’argile couvertes de calculs, inventaires, annotations cadastrales. Les « ingénieurs » et les « géomètres » sumériens utilisèrent les fractions et surent extraire les racines carrées, raisonnant d’après le système numerique sexagésimal (celui de nos mesures du temps).
L’écriture des sumériens fut appelée « cunéiforme » à cause de la forme ces signes tracés à la pointe de bambou sur des tablettes en argile.
FAQ
La roue, l’écriture et une partie des mathématiques
Babylone
La ziggourat
Dossier sur les peuples de l’antiquité
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