Qui sont les phéniciens ?

Les phéniciens, un peuple de navigateurs chevronnés et un sens du commerce redoutable. Il s’installèrent sur les bords de la Méditerranée, notamment à Carthage.

Sommaire

• Les phéniciens, navigateurs et commerçants
• Un destin tourné vers la mer
• Les phéniciens, un peuple divisé

Il y a environ 5 000 ans, une tribu de paysans émigrés de Mésopotamie s’établissait dans la bande de terre comprise entre les monts du Liban et la Méditerranée. Ils cherchaient de nouvelles terres et de nouvelles sources de richesse.

Mais cette région n’avait pas de plaines fertiles. Ils s’adonnèrent alors à la pêche, et de paysans devinrent pêcheurs. Ils avaient appris dans leur pays à construire des embarcations en forme de petits tonneaux et faites le plus souvent en peau. Elles pouvaient transporter au maximum deux ou trois personnes avec leurs bagages, et elles étaient faites pour naviguer sur les eaux calmes du Tigre et de l’Euphrate, les deux fleuves de leur ancienne patrie.

Les embarcations de leurs voisins, les Égyptiens, ne pouvaient pas, elles non plus, affronter la mer: en effet, avec leur Jond plat et leurs flancs très bas, elles ne servaient guère qu’à se déplacer sur le Nil.

Les Phéniciens préféraient naviguer le long des côtes; on pense au ils furent les premiers, pour le compte du Pharaon Nechao, à faire le tour de l’Afrique au cours d’un voyage qui dura trois ans. Leurs talents de commerçants et de navigateurs leur apportèrent la richesse et la puissance.

Carthage fut leur colonie la plus importante; la Sicile et la Sardaigne étaient sous sa domination. Cette puissance devint si envahissante qu’elle finit par gêner l’expansion de Rome en Méditerranée.

Les phéniciens, navigateurs et commerçants

Les Phéniciens s’attaquèrent donc à la construction de bateaux robustes, capables de résister à la violence des vagues; il fallait en outre qu’ils soient suffisamment rapides pour couvrir de grandes distances, assez vastes pour transporter beaucoup de marchandises.

Les Phéniciens devinrent ainsi de grands connaisseurs de la mer; ils apprirent à guider habilement leurs navires, à connaître parfaitement les golfes, les villes de la côte, ainsi que leurs habitants.

Ils abandonnèrent peu à peu la pêche pour le commerce et se mirent à parcourir les côtes de la Méditerranée, s’arrêtant dans tous les ports pour acheter ou vendre. Intelligents et habiles, ils savaient tirer profit de tout, mais n’hésitaient pas à tromper les autres. Ils avaient découvert, au-delà du détroit de Gibraltar, des marchés de métaux et de pourpre, mais ils résolurent de faire croire qu’il y avait dans l’Océan des monstres horribles, capables d’engloutir des navires entiers. Et pendant longtemps, personne d’autre n’osa franchir le détroit.

Parfois, ils débarquaient dans quelque village côtier; après avoir conclu des marchés, ils offraient du vin en abondance aux gens du pays et les enivraient jusqu’à ce qu’ils soient endormis. Alors ils enlevaient les jeunes gens et fuyaient en les emmenant sur leurs navires. Puis ils les vendaient comme esclaves dans quelque port lointain.

Ils empruntèrent des routes qui n’avaient jamais été parcourues jusqu’alors et découvrirent le moyen de se diriger sur la mer en observant les étoiles et le soleil, inventèrent le premier alphabet et fondèrent de nombreuses villes sur les côtes méditerranéennes. Ce furent les plus grands navigateurs de l’Antiquité.

Un destin tourné vers la mer

Dans les régions septentrionales, l’étoile polaire apparaît haut dans le ciel. Si nous nous dirigeons vers l’équateur, on la voit de plus en plus bas, se rapprochant de l’horizon. Les Phéniciens, les premiers, observèrent ce fait au cours de leurs longs voyages: ils apprirent que pour se diriger vers les îles où ils trouvaient de l’étain, ils devaient voir l’étoile polaire monter chaque nuit dans le ciel: inversement, lorsqu’ils descendaient le long des côtes ‘africaines pour chercher des épices, elle devait se rapprocher chaque nuit de l’horizon. Ce fut pendant longtemps leur seul moyen de se diriger sur l’immensité de la mer.

Habiles constructeurs de navires, les Phéniciens furent les premiers à doter leurs navires d’une quille et d’une membrane sur laquelle ils fixaient de larges planches (bordage). Ils utilisaient le bois des cèdres majestueux qui poussaient sur les monts du Liban. Leurs navires étaient équipés d’un mât curieux en forme de « V » renversé qui leur permettait d’utiliser deux voiles: une pour chaque bras du « V».

Naturellement ils ne pouvaient les manœuvrer, il fallait donc toujours naviguer dans la direction du vent.

Les phéniciens, un peuple divisé

Le puissant peuple phénicien ne réussit jamais à former une grande nation-unie. Les monts du Liban divisaient son territoire en une quantité de petites régions groupées autour de villes importantes, comme Ougarnit, Byblos, Sidon, Tyr…, dont chacune possédait un gouvernement particulier et formant comme un petit Etat.

Ces villes, construites dans des plaines étroites situées le long de la côte, avaient des maisons à plusieurs étages, afin de mieux tirer parti du peu d’espace disponible.

Les Phéniciens s’établirent au Liban vers 3 000 av. J.-C. et plus tard, Sidon devint la ville la plus puissante et la plus riche.

Lorsque les Égyptiens conquirent la Palestine et la Syrie, la Phénicie fut soumise elle aussi et ses habitants ne retrouvèrent leur liberté que vers l’an 1 000 av. J.-C. Tyr avait détrôné Sidon. Puis les Assyriens s’emparèrent à leur tour du pays et Sidon fut détruite par le roi Asarhaddon qui y trouva une grande quantité d’or, d’argent, de pierres précieuses, d’ivoire et de tissus.

Vers 500 av. J.-C., les Phéniciens furent définitivement soumis par les peuples voisins (Égyptiens et Perses) et perdirent leur puissance.

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