Plus jeune général de la Révolution, Bonaparte part à la conquête de l’Italie. Face à lui, une coalition fait de l’Angleterre, l’Autriche et leur allié : le royaume de Piémont-Sardaigne. Le génie de Bonaparte deviendra un cas d’école tant par ses décisions et que sa stratégie employée contre ses adversaires.
Avec une armée inférieure en nombre et mal équipée, il réussit l’impossible : battre les coalisés et signer un traité très avantageux pour la France.
Sommaire
- Contexte de la campagne d’Italie
- Bonaparte et la campagne d’Italie
- La paix avec l’Autriche
- Les républiques démocratiques italiennes
Contexte de la campagne d’Italie
Durant la révolution, des guerres victorieuses furent menées contre la coalition de nombreux États européens. La France résista avec ténacité aux menaces d’invasions, puis réussit à vaincre les armées ennemies et à les mettre en déroute.
À la fin de 1795, alors que la Révolution Pouvait être considérée comme achevée, la France était encore en guerre contre l’Angleterre, l’Autriche et leur allié : le royaume de Piémont-Sardaigne.
Le gouvernement, représenté par le Directoire (conseil de 5 membres élus parmi les députés), fut contraint de continuer la guerre. Deux motifs apparaissaient alors nettement :
- 1° le désir de conserver les territoires de la rive gauche du Rhin;
- 2° la possibilité de remplacer l’occupation autrichienne en Italie par l’influence française.
Un plan audacieux fut aussitôt tracé: assaillir les Habsbourg simultanément en Allemagne et en Italie. Deux armées devraient: marcher en direction du Rhin, tandis qu’une troisième occuperait les territoires italiens et rejoindrait les deux autres a Vienne.
Les troupes qui campaient depuis trois ans le long de la frontière franco-italienne reçurent l’ordre de passer à l’offensive. Leur commandement fut confié à l’un des plus jeunes généraux de la Révolution : Napoleon Bonaparte.
Bonaparte et la campagne d’Italie
«Je veux vous conduire dans les plaines les plus fertiles du monde; de riches provinces, de grandes villes seront en votre pouvoir; vous y trouverez honneur, gloire et richesses. Soldats d’Italie, manqueriez-vous de courage et de constance? »
Bonaparte
Ainsi se termine le discours qu’adresse Bonaparte, à Nice, le 27 mars 1796, aux 40 000 hommes qu’il emmène en Italie.
Le premier soin du général est de séparer les troupes piémontaises des autrichiennes pour ne pas les affronter ensemble. Il surprend l’ennemi par ses manœuvres hardies. Après avoir fixé les Autrichiens à Montenotte et à Dego, il bat les Sardes à Millesimo et à Mondovi. Ainsi, quelques jours seulement après le début des opérations, les rangs des alliés sont brisés et les Sardes séparés des Autrichiens.
L’important, désormais, est d’obliger le roi de Sardaigne, Amédée III, à signer la paix. C’est la seule façon de pouvoir avancer sans garder d’ennemi derrière soi. Le Français lance ses hommes à l’intérieur du Piémont: ils s’emparent aisément d’Albe et de Cherasco, où sont jetées les bases d’une paix séparée. Ils peuvent donc continuer leur marche.
Le passage du Pô
Le général Bonaparte doit maintenant passer le Pô, obstacle difficile : de l’autre côté l’attendent les troupes de Beaulieu, le général autrichien. Celui-ci a massé ses hommes autour de Milan, mais il ignore à qui il a affaire. Son adversaire n’arrive jamais là où on l’attend : la surprise fait partie de sa tactique militaire.
En effet, une mauvaise nouvelle parvient à Beaulieu. Bonaparte arrive sur Milan par l’est, dans la direction opposée à celle du campement autrichien. Il a longé par des marches de nuit la rive droite du Pô, qu’il a traversé à Plaisance, sans tenir compte de la neutralité du minuscule duché.
Si Beaulieu s’obstine à rester devant Milan, toute retraite vers l’’Adige et le Tyrol lui sera coupée. Il quitte donc la région à la hâte pour s’établir en un lieu plus sûr, vers Mantoue. Pendant ce temps, l’armée française venant de Plaisance culbute l’arrière-garde autrichienne à la hauteur de Lodi.
Après une lutte acharnée, les Français poursuivent leur marche en direction de Milan; leur chef y fait une entrée triomphale le 15 mai. La guerre connaît alors une trêve.
Au cours de ce bref moment de répit, Bonaparte met à profit ses qualités d’homme politique. Le Directoire et la France ont besoin d’argent, et les villes italiennes se sont enrichies sous l’administration autrichienne.
Bonaparte impose à Milan un tribut de 20 millions de lires. Des objets précieux et des œuvres d’art prennent le chemin de Paris. De lourdes indemnités sont perçues sur les duchés de Parme et de Modène, sur Bologne et le Saint-Siège. Le Directoire peut être satisfait: chaque lettre de Bonaparte annonce l’envoi d’autres millions.
Les villes italiennes ne se révoltent pas: les rares tentatives de rébellion ont été immédiatement étouffées. Le général français est presque partout considéré comme un libérateur, car il sait manœuvrer en temps de paix aussi bien que sur les champs de bataille.
Direction Vienne et victoire de Bonaparte
L’Autriche envoie en Italie de nouvelles troupes commandées par le général Wurmser. La bataille s’engage vers Mantoue et Brescia. Wurmser, avec des troupes supérieures en nombre, met à rude épreuve le génie militaire de Bonaparte, qui réussit finalement à le battre à Castiglione puis à Bassano.
À la fin de 1796, une troisième armée autrichienne, sous les ordres du maréchal Alvinzy, descend par le Brenner. Le Français, une fois de plus, est victorieux. Il sait animer ses soldats d’une énergie nouvelle, et leur donner la volonté de vaincre.
La paix avec l’Autriche
Au début de 1797, Bonaparte se mesure au jeune archiduc Charles, qui s’est distingué en battant les armées françaises d’Allemagne.
Le général remporte succès sur succès, terrasse l’ennemi en le repoussant toujours plus avant dans son propre pays. Vienne n’est plus loin désormais (à six jours de marche). Mais Bonaparte estime plus prudent de s’arrêter : son armée, fatiguée de tant de combats, pourrait subir en pays hostile des heurts trop violents. Il propose donc la paix, dont les préliminaires sont signés à Leoben (18 avril 1797).
Les conditions de paix
Les préliminaires de Leoben sont ratifiés au traité de Campo-Formio (17 octobre 1797). Celui-ci établit notamment que :
- la France garde la Belgique et obtient la Lombardie, de même que les possessions vénitiennes situées à l’Ouest de l’Oglio;
- l’Autriche reçoit Venise; la malheureuse république n’a eu qu’un seul tort: ne pas s’être opposée à l’invasion de son territoire par les armes.
Les républiques démocratiques italiennes
La RÉPUBLIQUE CISPADANE fondée par Bonaparte après la bataille de Lodi (1796), comprenait les villes de Modène, Reggio, Ferrare et Bologne.
La REPUBLIQUE TRANSPADANE, constituée en même temps que la première, englobait la Lombardie autrichienne et une partie des régions de Bergame, Brescia et Crémone.
Les deux républiques étaient séparées par le Pô (Padus), d’où dérivent leurs noms.
La RÉPUBLIQUE CISALPINE, formée par la réunion des deux premières, fut proclamée le 28 juin 1797. Elle se composait de la Lombardie autrichienne (avec Mantoue), des provinces vénitiennes de Bergame, Brescia, Crémone, Vérone, Rovigo, du duché de Modène, des principautés de Massa et Carrare, des trois légations de Bologne, Ferrare et Romagne. Elle avait pour capitale Milan.
FAQ
La campagne d’Italie a pour but de remplacer l’occupation autrichienne en Italie par l’influence française. Ainsi, la menace de l’Empire d’Autriche et de ses alliés sardes et piémontais est neutralisée.
La campagne d’Italie se termine par la victoire de Bonaparte sur les coalisés avec le traité de Campo-Formio (17 octobre 1797). La France garde la Belgique et obtient la Lombardie, de même que les possessions vénitiennes situées à l’Ouest de l’Oglio;
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