Le Yamato, lancé en 1940 par le Japon, reste le plus grand cuirassé jamais construit, symbolisant l’ambition et la puissance de la marine impériale japonaise. Avec un déplacement de plus de 70 000 tonnes à pleine charge et une longueur de près de 263 mètres, il surpassait tous ses contemporains. Son armement principal est composé de neuf canons de 460 mm, les plus gros jamais montés sur un navire de guerre, capables de détruire presque n’importe quel bâtiment ennemi à longue distance. Son blindage massif et sa vitesse respectable en faisaient, sur le papier, un navire presque invulnérable en combat de surface.
Malgré sa puissance, le Yamato illustre l’évolution de la guerre navale au cours de la Seconde Guerre mondiale. Le rôle des cuirassés, autrefois maîtres incontestés de la mer, est progressivement remplacé par l’aviation embarquée et les porte-avions. Les opérations aériennes permettent de projeter la puissance bien au-delà de la portée des canons, rendant même les navires les mieux protégés vulnérables. Le Yamato, conçu pour affronter d’autres cuirassés, se retrouve face à cette nouvelle réalité stratégique qui dépasse sa conception.
Sa fin, lors de l’opération Ten-Go en avril 1945, illustre cette ironie historique : envoyé pour défendre Okinawa, le cuirassé est attaqué par des vagues d’avions américains, subissant des centaines de bombes et de torpilles. Incapable de résister à cette puissance aérienne concentrée, il coule avec une grande partie de son équipage, montrant que même le plus imposant des bâtiments ne pouvait plus dominer un théâtre où l’air et la mobilité l’emportent sur la puissance brute.
Le Yamato reste néanmoins un symbole de l’ingénierie navale japonaise et de la volonté de créer un outil de guerre ultime. Son gigantisme et son armement monumental continuent de fasciner historiens et passionnés de marine, tout en rappelant la transition définitive de la suprématie navale des cuirassés vers celle des porte-avions et de l’aviation militaire.
Sommaire
- Des caractéristiques colossales
- Le Yamato, plus grand cuirassé du monde
- La mort d’un super cuirassé, le Yamato coule
- La classe Yamato
Des caractéristiques colossales
Conçu en 1934, le cuirassé Yamato s’inscrivait dans la politique pratiquée par la marine japonaise, selon laquelle, incapable de surclasser numériquement l’US Navy, elle devait s’équiper de bâtiments supérieurs sur le plan qualitatif, mieux armés et mieux blindés.
Doté de blindages colossaux – 410 mm à la ceinture et 650 mm pour les tourelles —, le Yamato fut mis en chantier en novembre 1937 et lancé en août 1940. Entré en service en décembre 1941, à la veille de Pearl Harbor, il disposait de neuf pièces de 460 mm et d’une importante artillerie antiaérienne — vingt-quatre pièces de 155 mm et cent quarante-sept de 13 mm.

Caractéristiques :
- Type : super-cuirassé
- Moteurs : 4 turbines de 150 000 ch
- Dimensions : longueur, 263 m hors tout ; largeur, 38,90 m
- Tirant d’eau : en charge, 10,45 m
- Vitesse des cuirassés en nœuds
- Equipage du Yamato : 2 500 hommes
Le Yamato, plus grand cuirassé du monde
Engagé dans la bataille de Midway, qui décida du sort de la guerre dans le Pacifique, en juin 1942, le Yamato échappa de peu aux avions embarqués alliés, mais fut torpillé et endommagé en 1943. En juin 1944, il prit part à la bataille de la mer des Philippines, où l’aviation embarquée japonaise fut décimée, et affronta la flotte américaine lors de la bataille du golfe de Leyte, en octobre 1944. N’ayant guère remporté de succès, le plus gros cuirassé du monde revint au Japon et effectua une mission suicide, au large de l’île d’Okinawa, lors de laquelle il fut envoyé par le fond, en avril 1945.
La mort d’un super cuirassé, le Yamato coule
En avril 1945, le Yamato, le monstrueux cuirassé orgueil d’une marine japonaise à l’agonie depuis sa défaite des Mariannes et des Philippines, était encore le plus grand bâtiment de guerre du monde.
La marine japonaise à l’agonie
Mais, en cette période tragique pour un Japon qui ne pouvait plus gagner la guerre désormais, de quelle importance pouvait être le fait
de disposer du plus gros cuirassé qui n’a jamais navigué sur aucune
mer ? Cela faisait longtemps que les bâtiments de ce type n’étaient plus les Capital Ships. Non, les navires appelés à dominer dorénavant les océans étaient bien les porte-avions. Ces porte-avions dont l’empire du Soleil-Levant ne disposait plus d’aucune unité.
Ces porte-avions qui avaient été envoyés par le fond lors des furieuses batailles aéronavales au cours desquelles Japonais et Américains s’étaient affrontés depuis celle de la mer de Corail, en 1942. Alors, faute de pouvoir disputer la suprématie des mers aux Américains, les Japonais étaient décidés à périr, certes, mais à périr dans honneur, en infligeant le plus de pertes possible à l’ennemi.
Le suicide du Yamato
Périr dans l’honneur, le Japon avait montré qu’il savait le faire avec les kamikazes, ces pilotes suicides qui se ruaient à bord de leurs avions sur les bateaux américains. En avril 1945, lorsque les Américains entreprirent de débarquer sur l’île d’Okinawa, tout près du territoire nippon Métropolitain, l’état-major de la marine impériale eut l’idée d’envoyer contre eux le Yamato, dans une sortie suicide visant à détruire le plus de bâtiments à la flotte d’invasion adverse.
Le 6 avril 1945, donc, le géant des mers, escorté du croiseur Yohagi et de huit destroyers, quitta son mouillage et mit le cap sur Okinawa, où son commandant comptait bien faire le meilleur usage des monstrueux canons de 457 mm qui l’armaient. Mais les Américains veillaient.
Repérée au large des îles Takara, l’escadre japonaise ne fut pas attaquée par des bâtiments mais par des avions de l’US Navy appartenant à la Task Force 58. Ce furent en effet plus de 400 appareils armés de bombes et de torpilles qui, le 7 avril, fondirent sur le grand navire, à la manière d’un essaim d’abeilles s’en prenant à un intrus.
Les bâtiments nippons résistèrent du mieux qu’ils le purent, mais ils n’en finirent pas moins par succomber sous les assauts aériens. Le Yamato, atteint par vingt-trois bombes et torpilles, n’était plus qu’une épave à la dérive, incapable désormais de se diriger. Il finit par sombrer au milieu de violentes explosions, emportant avec lui dans la mort 2 498 membres de son équipage.
La mort du Yamato était pleine de symboles. Elle marquait le déclin définitif des grands cuirassés.
La classe Yamato
La Yamato, qui fut construit dans le plus grand secret par les chantiers navals de l’empire du Soleil Levant, ne fut pas le seul bâtiment de sa catégorie. Les Japonais avaient élaboré en effet un important programme de cuirassés géants, qui devait compter en définitive cinq unités, sans parler de deux autres super cuirassés armés non plus de canons de 457 mais de 508 mm, mais seuls deux de ces monstres furent achevés. Le Yamato et le Musashi.
Le premier périt sous les coups de l’aviation le 7 avril 1945, et le second, également sous les bombes et les torpilles aériennes, le 2 octobre 1944, à l’occasion de la bataille de Leyte, ou batailles des Philippines.
Un dernier bâtiment de cette classe, le Shinano, jamais achevé comme cuirassé mais transformé en porte-avions, fut envoyé par le fond par un sous-marin américain, alors qu’il entreprenait ses essais, en mer du Japon, le 29 novembre 1944.
FAQ
Le Yamato
Le Yamato, le Musashi et le Shinano
Le Yamato périt sous les coups de l’aviation le 7 avril 1945
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