Carthage, située sur la côte nord de l’Afrique, était une cité-État prospère et puissante pendant l’Antiquité. Fondée vers le IXe siècle av. J.-C. par les Phéniciens, Carthage est rapidement devenue une importante métropole maritime et commerciale de la Méditerranée occidentale. La ville était célèbre pour son port florissant, sa flotte marchande et ses relations commerciales étendues avec des régions telles que l’Espagne, la Sicile, l’Italie et l’Afrique du Nord.
Sommaire
- Carthage dans l’Antiquité : Une puissance militaire redoutable avec des innovations stratégiques
- L’architecture remarquable et l’urbanisme sophistiqué de Carthage dans l’Antiquité
- Le secret de la puissance de Carthage : Discrétion, institutions politiques et une flotte redoutable
- Le mystère des ports cachés de Carthage : Découvrez les secrets de la flotte carthaginoise
Carthage occupait un promontoire rocheux au fond de l’actuel golfe de Tunis. Au sud une lagune, au nord des marais impraticables : c’était une situation rêvée pour bấtir une ville bien défendue.
Il suffisait de barrer l’isthme joignant le promontoire à la terre ferme pour former une enceinte complète.
Au fil des siècles, Carthage est devenue un centre politique et économique de premier plan. La cité était gouvernée par un sénat et un système oligarchique, dominé par une classe dirigeante riche et influente. Carthage était réputée pour sa prospérité et sa richesse, accumulées grâce à ses activités commerciales florissantes. Les Carthaginois étaient des commerçants habiles et des marins expérimentés, qui ont étendu leur influence sur de vastes territoires grâce à leur réseau commercial et à leur puissante flotte navale.
Carthage dans l’Antiquité : Une puissance militaire redoutable avec des innovations stratégiques
En tant que puissance militaire, Carthage avait également une armée bien organisée et une flotte navale redoutable. La cité était constamment engagée dans des conflits avec d’autres puissances de la Méditerranée, en particulier avec Rome lors des guerres puniques. Les Carthaginois étaient reconnus pour leurs compétences en matière de stratégie et leurs innovations militaires, utilisant notamment des éléphants de guerre dans leurs combats.
Les Carthaginois élevèrent alors au moins trois murailles parallèles qui, longues de 5 km, relièrent la lagune aux marais. La muraille extérieure avait environ 2 m de large et 14 de haut: tous les 60 m se dressait une tour massive.
Ces remparts, assez voisins les uns des autres, étaient réunis par des voûtes. Tout le système défensif de la ville ressemblait ainsi à un unique bastion aux dimensions gigantesques. Sous les voûtes étaient aménagés deux étages: en bas les stalles pour les éléphants et leurs réserves de fourrage en haut les écuries pour 4000 chevaux et leur foin, ainsi que les casernes pour 4000 cavaliers et 20 000 fantassins.
L’architecture remarquable et l’urbanisme sophistiqué de Carthage dans l’Antiquité
La ville de Carthage était également renommée pour son architecture impressionnante et son urbanisme avancé. Les quartiers résidentiels étaient aménagés de manière planifiée, avec des rues bien tracées et des maisons spacieuses. Les Carthaginois étaient connus pour leur goût raffiné en matière d’art et d’artisanat, et leurs demeures étaient décorées de mosaïques colorées et d’œuvres d’art élaborées. Les bâtiments publics, tels que les temples, les palais et les théâtres, témoignaient de l’opulence et de l’influence culturelle de la ville.
Dans la ville, les maisons comportant parfois jusqu’à six étages – étaient très rapprochées et délimitaient des rues étroites et tortueuses. C’était là encore un moyen de défense: l’ennemi ne pouvait y progresser que par petites troupes constituant des cibles parfaites; des passerelles en bois permettaient de passer d’une terrasse à l’autre.
Près de la mer s’étendait la place du marché, avec le temple dédié à Baal: au centre et à côté le majestueux palais du sénat où résidait le gouvernement de la cité. Dès le début Carthage fut gouvernée par deux juges, ou « suffètes », élus parmi les familles de la grande noblesse. Avec le temps. cette charge devint purement honorifique.
Le pouvoir suprême fut confié à un conseil de trente membres appelé «gérusie». La noblesse habitait à l’extérieur de la ville, dans de grandes propriétés terriennes cultivées par des esclaves. A l’intérieur, vivait le peuple, les négociants petits et grands. Ceux-ci, s’étant enrichis, firent valoir leurs prétentions au gouvernement de l’État, et réussirent à déposséder les nobles du sénat, pour confier le pouvoir à l’assemblée des « Cent ».
Le secret de la puissance de Carthage : Discrétion, institutions politiques et une flotte redoutable
Toutefois, en dehors de ces excellentes institutions politiques et de ces admirables dispositifs de protection, le secret de la puissance de Carthage résidait dans une merveilleuse faculté : la discrétion la plus absolue était de règle dans l’exécution de tous leurs travaux.
Les Carthaginois avaient hérité ce précieux don des astucieux Phéniciens, leurs ancêtres. C’était là leur plus grand trésor. Secrets étaient les relais (où navigateurs et caravaniers possédaient des réserves, depuis les déserts du Soudan jusqu’aux côtes de la Baltique). secrètes aussi étaient les mines de métaux précieux, les méthodes de travail, les marchandises importées, les formes de navigation et d’orientation. Mais le secret que Carthage gardait le plus jalousement était celui de sa puissante flotte.
Le mystère des ports cachés de Carthage : Découvrez les secrets de la flotte carthaginoise
Pour ceux qui venaient du large, Carthage semblait n’avoir ni port, ni flotte. Impossible de savoir où se dissimulaient les centaines de bateaux marchands, de navires de guerre (trirèmes et quinquérème pour la plupart) que possédait la ville. Sur la rive basse et sablonneuse, des milliers d’esclaves avaient creusé un grand canal en forme de couronne, de 325 m de diamètre extérieur: le port militaire.
Le long de la circonférence extérieure s’ouvraient quelque 220 bassins séparés, servant soit aux chantiers navals soit au mouillage des bateaux. Un énorme portique circulaire, soutenu à ľ’intérieur par une colonnade et à l’extérieur par un mur, abritait les bassins et cachait complètement I’intérieur du port.
Venant de la mer ou de la ville, il n’était pas possible de savoir si la flotte était à l’ancre ou au large. Le centre du port, appelé Cothon, c’est-à-dire « Coupe », était un ilot circulaire où s’élevait le palais fortifié du Grand Amiral. De là les officiers dirigeaient à coups de trompe les travaux des pelotons d’ouvriers employés dans le port. Du haut de la tour qui surplombait le palais on pouvait voir approcher les navires du large. On passait du port militaire dans le port marchand par un canal étroit, sorte de darsine rectangulaire de 426 m de long et 324 m de large.
Les deux ports communiquaient avec la mer par un canal unique d’environ 21 m de large, que l’on pouvait fermer avec de grosses chaines en cas de nécessité.
Ainsi les navires ennemis ne pouvaient pénétrer dans le port. Le centre de la ville se trouvait sur une petite colline appelée Byrsa, où les Carthaginois érigeaient des édifices sacrés, entourés d’une haute muraille coupée de tours. C’était la citadelle, véritable ville dans la ville, où, en cas d’invasion, les habitants se massaient pour une ultime résistance. Sur la place s’élevaient les temples des dieux Eshmoun (Esculape), Baal (le Soleil) et Astarté (la Lune). En cas de péril, on portait la statue de Baal dans la cour du temple; elle représentait un homme à tête de taureau, les bras étendus en avant. Pour calmer le dieu on lui sacrifiait des victimes, parfois humaines et choisies parmi les fils des familles nobles.
La découverte, à Salammbô, au Sud de la ville, d’ossements calcinés d’enfants a confirmé la réalité de ce rite. La région de Carthage telle qu’elle se présente aujourd’hui laisse apparaitre l’emplacement des deux ports anciens: I’un militaire (circulaire), et l’autre commercial (rectangulaire).
Malgré son prestige et son pouvoir, Carthage a connu une fin tragique. En 146 av. J.-C., après une longue série de guerres, la ville a été détruite par les Romains lors de la Troisième Guerre punique. Les Romains ont rasé Carthage jusqu’aux fondations, laissant peu de traces visibles de son ancienne grandeur. Malgré sa disparition physique, Carthage continue de fasciner les historiens et les archéologues, et ses vestiges archéologiques témoignent de son importance en tant que l’une des grandes cités de l’Antiquité.
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FAQ
Les principaux facteurs qui ont contribué à la puissance et à l’influence de Carthage étaient sa position géographique stratégique en tant que port méditerranéen, son économie florissante basée sur le commerce maritime et sa maîtrise de la navigation. De plus, Carthage avait une armée bien organisée et une flotte navale redoutable, ce qui lui permettait de s’engager dans des conflits avec d’autres puissances et de protéger ses intérêts.
Les Carthaginois étaient connus pour leurs compétences en matière de stratégie militaire et leurs innovations dans les tactiques de guerre. Pendant les guerres puniques, ils utilisaient des éléphants de guerre, ce qui leur donnait un avantage sur le champ de bataille. Ils avaient également développé des navires de guerre avancés, tels que les trirèmes et les quinquérèmes, qui étaient rapides et efficaces lors des batailles navales.
L’urbanisme et l’architecture de Carthage étaient remarquables. Les quartiers résidentiels étaient planifiés, avec des rues bien tracées et des maisons spacieuses. Les Carthaginois avaient un goût raffiné pour l’art et l’artisanat, ce qui se reflétait dans la décoration de leurs demeures avec des mosaïques colorées et des œuvres d’art élaborées. Les bâtiments publics, tels que les temples, les palais et les théâtres, étaient opulents et témoignaient de l’influence culturelle de la ville.
Carthage avait réussi à dissimuler sa puissante flotte et à assurer la sécurité de ses ports grâce à des stratégies ingénieuses. Le port militaire de Carthage était dissimulé derrière un grand canal en forme de couronne, avec de nombreux bassins séparés pour les navires. Un portique circulaire abritait ces bassins, empêchant ainsi les observateurs extérieurs de voir la flotte à l’ancre ou au large. De plus, Carthage avait un système de canaux et de portes qui permettait de contrôler l’accès au port, assurant ainsi une défense efficace contre les navires ennemis.
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