Louis IX a joué un rôle politique crucial dans les affaires politiques de son époque, notamment en ce qui concerne les conflits en Italie, les querelles de succession en Flandre et en Hainaut, ainsi que les relations avec l’Angleterre. Ce texte explore les événements marquants de son règne, les décisions arbitrales qu’il a prises et les conséquences de ces choix sur la France et ses voisins.
Sommaire
- Politique extérieure de Louis IX
- Arbitrages de Louis IX (Flandre, Angleterre, etc.)
- La paix de 1259
- Le différend entre Henri III et ses barons
- Relations avec l’Aragon et la Castille
- Les affaires d’Italie
Politique extérieure de Louis IX
Malgré la mort de l’Empereur, le pape ne voulait pas désarmer. Frédéric II avait laissé un fils, Conrad IV, et un bâtard, Manfred. Ses partisans étaient abattus, non détruits. Innocent continua à faire prêcher la croisade contre les Gibelins, au détriment de celle d’outremer. Faut-il croire Mathieu de Paris? Il affirme que, sur le conseil des barons, Blanche de Castille fit saisir les terres des Français croisés contre l’Empire, en disant : « Que ceux qui combattent pour le pape se fassent entretenir par le pape. » On était fatigué des querelles interminables du Saint-Siège, on ne voulait plus s’en mêler.
Quand Innocent, pour chasser Manfred de l’Italie méridionale, offrit simultanément la couronne de Sicile à Charles d’Anjou, frère de Louis IX, et à Richard de Cornouailles, frère d’Henri III, il subit, en France et en Angleterre, un double échec. L’ambition du comte d’Anjou fut tentée : il discuta les conditions du pape, mais son entourage réussit à le détourner de cette aventure. À l’automne de 1253, il y renonça provisoirement. Innocent IV mourut à Naples, en décembre 1254, l’année du retour de Louis IX.
Arbitrages de Louis IX (Flandre, Angleterre, etc.)
Avant la croisade d’Égypte, Louis IX avait eu l’occasion de s’interposer pour le maintien de la paix, non seulement entre Innocent et Frédéric, mais encore entre les prétendants à la succession de Flandre et de Hainaut. Baudouin, comte de Flandre et de Hainaut, avait laissé deux filles : Jeanne et Marguerite. Jeanne, l’aînée, qui lui succéda, épousa successivement Ferrand de Portugal et Thomas de Savoie. Marguerite fut unie (1212) à Bouchard d’Avesnes, chevalier du Hainaut, d’un âge mûr, dont elle eut deux fils, Jean et Baudouin, avant d’avoir accompli sa quinzième année.
Brouillé avec sa belle-sœur, accusé d’avoir été, dans sa jeunesse, ordonné sous-diacre, Bouchard d’Avesnes quitta sa femme après avoir vécu pendant six ans avec elle dans le château d’Houffalize, pour aller défendre en cour de Rome la validité de son mariage. Mais les absents, comme on dit, ont toujours tort : Marguerite, dès qu’elle fut séparée de Bouchard, l’oublia; elle se réconcilia avec Jeanne et, sans attendre la sentence pontificale que Bouchard réclamait toujours, elle se maria (1223) à Ch. Duvivier.
La guerre entre la Flandre et le Hainaut
Les d’Avesnes, fils du premier lit, étaient en possession du droit d’aînesse; les Dampierre, nés du second lit, se disaient seuls légitimes. Les uns et les autres prétendaient intervenir dans la cérémonie des hommages que leur mère devait prêter au roi de France et, pour la Flandre impériale, à l’Empereur. Les d’Avesnes avaient pour eux le Hainaut, et les Dampierre la Flandre. C’était la guerre en perspective.
Les deux parties, qui plaidaient à Rome depuis longtemps, s’accordèrent, vers l’époque de l’entrevue de Cluni (1246), à abandonner l’instance canonique et à faire statuer par des arbitres sur l’attribution des biens. Louis IX et le légat Eudes de Châleauroux, arbitres désignés, adjugèrent la Flandre, avec ses dépendances, à Guillaume, l’aîné des Dampierre; le Hainaut à Jean, l’aîné des d’Avesnes.
Jean d’Avesnes ne se soumit qu’à contre-cœur à la décision des arbitres. En septembre 1246, il épousa Alix de Hollande, sœur de Guillaume de Hollande que le parti d’Innocent IV avait opposé à Frédéric II en Allemagne. D’autre part, il obtint du pape la déclaration officielle, après enquête, de sa légitimité (17 avril 1251).
La paix de 1259
Louis IX réconcilia encore le comte de Chalon avec le comte de Bourgogne; le comte de Bar avec Henri de Luxembourg et avec le duc de Lorraine. Sa justice et son désintéressement l’avaient fait le médiateur ordinaire des princes d’Empire, et la France bénéficia de l’autorité morale qu’il acquit ainsi sans effort.
De toutes les sentences arbitrales qu’il prononça, il n’en est pas qui ait fait autant de bruit que le Dit d’Amiens, destiné à départager Henri III, roi d’Angleterre, et les barons anglais. Henri III s’était de bonne heure efforcé de reconquérir les provinces que Philippe-Auguste avait enlevées à son père, le roi Jean; mais depuis l’échec de sa coalition de 1242 avec les seigneurs du Poitou, il s’était tenu coi, ou à peu près.
Le différend entre Henri III et ses barons
Les querelles soulevées entre le roi et ses barons ne pouvaient être apaisées que par les conseils de Louis IX. En septembre 1263, une conférence à Boulogne-sur-Mer se tint, où parurent Henri, sa femme Aliénor, un grand nombre de barons anglais, et Simon à leur tête; on se sépara sans avoir rien fait.
Cependant, royalistes et rebelles, fatigués, s’accordèrent définitivement, en décembre 1263, à soumettre à l’arbitrage du roi de France toutes les questions soulevées par les Provisions d’Oxford. Louis IX annula les Provisions d’Oxford, ce qui déchaîna la guerre.
Relations avec l’Aragon et la Castille
Louis IX tenait de Blanche, sa mère, sur la Castille, des droits qui n’avaient aucune valeur. Il fut sage en entretenant avec son cousin Alfonse X, prince paisible, des relations amicales. Quand la mort prématurée de son fils Louis, fiancé en 1253 à Bérengère de Castille, eut rompu un premier projet d’alliance entre les deux maisons, Blanche de France, sa fille, épousa un frère de Bérengère, Fernand, dit de la Cerda.
Le traité de Corbeil (11 mai 1258) stipula le mariage d’une princesse d’Aragon, Isabelle, avec Philippe, héritier de France. Le roi d’Aragon abandonna à la reine de France, Marguerite, tout ce qu’il prétendait en Provence, et au roi tout ce qu’il prétendait en Languedoc.
Les affaires d’Italie
Les papes appelèrent Charles d’Anjou en Italie. Louis IX, consulté, fit voir d’abord des scrupules. Cependant, ses scrupules furent vaincus par les intrigues très assidues des Angevins et des légats. Il autorisa Simon, cardinal de Sainte-Cécile, à prêcher en France la croisade pontificale contre les Gibelins de Sicile et à faire lever sur le clergé du royaume la décime destinée à subventionner le champion du Saint-Siège en Italie.
Questions-Réponses
Louis IX a arbitré les conflits entre les prétendants à la succession de Flandre et de Hainaut, statuant en faveur des Dampierre et des d’Avesnes.
Louis IX a été impliqué dans les affaires d’Italie en raison des conflits entre le Saint-Siège et la maison de Souabe, et il a été consulté sur l’acceptation de Charles d’Anjou comme champion du Saint-Siège.
Le traité de Paris de 1259 a mis fin aux hostilités entre la France et l’Angleterre, mais a suscité des critiques en France pour avoir cédé des territoires au roi d’Angleterre, ce qui a été perçu comme une perte pour la couronne française.