Ce chapitre traite des relations entre le roi Philippe V le Long et la nation française au début du XIVe siècle. Il aborde les consultations et assemblées qui ont eu lieu, ainsi que les tentatives du roi pour obtenir l’approbation et l’aide de ses sujets. Les événements marquent une évolution dans l’éducation politique de la nation.
Sommaire
- L’assemblée de 1317
- Les convocations des villes
- Les assemblées du Midi et du Nord
- Les réponses des nobles
- La régularisation des convocations
- Les questions monétaires
L’assemblée de 1317
Au commencement de 1317, Philippe V, non content de réunir à Paris l’assemblée dont nous avons parlé, envoya partout des commissaires pour dissoudre ce qui restait des Ligues et faire ratifier son avènement, dont la légitimité n’était pas hors de doute. En même temps, avec l’intention de se concilier l’opinion, en particulier celle du commun, il ordonna aux villes notables des bailliages de Senlis, de Vermandois, d’Amiens, d’Orléans, de Mâcon, de Sens, de la prévôté de Paris et des cinq bailliages de Normandie, d’envoyer des députés à Paris pour le dimanche 6 mars, afin de délibérer « sur plusieurs besognes qui touchent nous et l’état du royaume de France, le commun profit et le bon état des bonnes villes et de tous nos sujets ».
Les convocations des villes
Une convocation similaire fut adressée à plus de cent villes des bailliages et des sénéchaussées du Centre et du Midi. L’assemblée des députés des villes du Nord (Langue d’oil) se tint au lieu et à la date fixés. Il y eut plusieurs séances. Les députés présentèrent des requêtes : « Que bon droit et bonne justice fût exercée dans le royaume, que le peuple fût maintenu en la manière accoutumée au temps de saint Louis; qu’il leur fût permis, en cas de troubles, de repousser la force par la force. »
Les assemblées du Midi et du Nord
L’ordonnance du 19 mars 1517 fut rédigée en conséquence : il y aurait désormais, dans chaque ville, un capitaine commandant les volontaires du lieu, qui seraient autorisés à s’armer. Tous les capitaines des villes seraient, dans chaque bailliage, subordonnés à un capitaine général, à la nomination du roi. Cette ordonnance, conforme aux vœux des représentants des populations urbaines, reçut, à ce qu’il paraît, un commencement d’exécution.
L’assemblée des députés du Midi se tint au lieu et à la date fixés, et siégea pendant plusieurs jours. Les députés présentèrent des observations; les innovations des officiers du roi à l’encontre des privilèges et des franchises des villes furent dénoncées; et l’on demanda aussi le « retour au temps de saint Louis ». Une ordonnance, du 7 avril, donna satisfaction à ces vœux.
Les réponses des nobles
En avril, une assemblée générale fut convoquée à Paris, où figurèrent des nobles du Nord et du Midi, des prélats et des procureurs d’abbayes et de chapitres du Nord et du Midi, ainsi que les députés des bonnes villes du Nord qui avaient déjà fait partie de la réunion du 6 mars. D’après les lettres de convocation, il semble que la question de la croisade y devait être traitée.
Au printemps de 1318, le roi fit exposer devant une réunion de prélats et de barons « les causes des guerres et des troubles qui désoilent le pays », et la requête de l’aider. Une lettre de Philippe V, datée du 28 mai, fait savoir que les prélats, après avoir délibéré, répondirent qu’« ils ne pourraient donner au roi de réponse favorable qu’après avoir rassemblé des synodes provinciaux ».
La régularisation des convocations
La fréquence des convocations fit concevoir, à cette époque, la pensée d’en régulariser la procédure. Jusque-là, la Chancellerie royale avait laissé aux baillis et aux sénéchaux le soin de convoquer les communautés et les nobles de leur circonscription, car « elle ne savait pas leurs noms ». Le besoin se fit sentir d’avoir, à la cour centrale, une liste exacte de la noblesse, du clergé et des villes du royaume tout entier.
En décembre 1318 et janvier 1319, le roi manda aux baillis et aux sénéchaux qu’il avait besoin de connaître les noms et le nombre des prélats, abbés, prieurs conventuels, barons, nobles, villes et autres lieux notables de leur ressort : « Nous avons souvent à leur écrire, disait-il; nous voulons savoir à qui. »
Les questions monétaires
Le 28 avril 1320, des prélats, des barons et des représentants de plusieurs bonnes villes furent sommés à comparaître en personne ou par procureurs, à Pontoise, aux trois semaines de la Pentecôte, pour délibérer au sujet de la question monétaire. Nouvelle assemblée, à Poitiers, en juin 1321, des « prélats, barons, communautés de villes et autres certaines personnes ». La question des monnaies, celle des poids et mesures, celle des aliénations du domaine royal et celle du « voyage d’outremer », c’est-à-dire de la croisade, étaient à l’ordre du jour.
Questions-Réponses
L’objectif principal était d’obtenir l’approbation et l’aide de ses sujets pour renforcer son autorité et résoudre les troubles dans le royaume.
Les nobles ont souvent répondu qu’ils ne pouvaient s’engager sans avoir consulté leurs pairs, ce qui a conduit à des résistances et des refus d’aide.
Il souhaitait avoir une liste exacte de la noblesse et des villes pour mieux organiser les convocations et s’assurer d’une représentation adéquate lors des délibérations.