<style>.lazy{display:none}</style>Comment s'est passé le débarquement en normandie ? D-Day

Comment s’est passé le débarquement en normandie ? D-Day

d-day

L’une des plus ambitieuses opération militaire de XXe siècle, le D-Day ou Jour-J signe le début de la reconquête de l’Ouest sur l’Allemagne Nazi.

Sommaire

Nom de code : Overlord

Le printemps de 1944 apporta aux habitants de Grande-Bretagne, si las de la guerre, une agitation qui était presque une détente. Il était évident qu’un événement considérable se préparait.

Les troupes affluaient de tous les points de l’Empire et du Commonwealth, ainsi que des États-Unis; on trouvait également des contingents français, polonais, etc. Des colonnes de soldats défilaient dans les rues, en marche vers les nombreux camps qui surgissaient partout dans le pays. Dans tous les ports, rades ou baies de la côte sud, les navires se rassemblaient.

Des engins amphibies s’élançaient sur l’eau le long des plages anglaises. Les enfants, bouche bée, les regardaient passer, tout en observant les navires de guerre à l’ancre, ou couraient derrière les
Gls (soldats américains), aux inépuisables réserves de chewing-gum.

Les enfants n’avaient aucune idée de ce qui se passait. Mais au Q. G.
du général Eisenhower, on mettait au point l’opération la plus ambitieuse de toute l’histoire militaire : l’invasion de l’Europe, codée sous le nom d’Overlord. La date du débarquement fut nommée « Jour J ou D-Day en anglais ».

Les préparatifs du D-Day

Les plages du débarquement

A la suite d’une étude détaillée des côtes tenues par l’ennemi, du Danemark à la Bretagne, ce furent les plages de Normandie que l’on choisit pour cette opération. Au nombre de cinq, elles s’étendaient sur 80 km, de la région de Caen à la péninsule du Cotentin; elles attiraient moins l’attention que le Pas de Calais, et se trouvaient également dans le rayon d’action des bases aériennes anglaises.

D’est en ouest, les plages reçurent des noms codés : Sword, Juno, Gold, Omaha et Utah. Les plans prévoyaient le débarquement de troupes d’assaut s’assurant de têtes de pont, et s’emparant de certaines positions déterminées, pendant que les renforts s’accumuleraient, tant en hommes qu’en matériel, jusqu’à ce qu’ils soient prêts à se ruer hors de Normandie, et à poursuivre l’attaque vers l’Allemagne.

Trois facteurs principaux décidèrent de la date du débarquement. Le plus important était la marée, qui devait être assez basse pour que les troupes avancées puissent ouvrir un chemin à travers les mines et les obstacles qui encombraient les plages. Il fallait ensuite qu’il fit suffisamment jour au moment voulu, pour qu’un bombardement concentré des avions et des navires appuyat l’invasion.

En troisième lieu, ce devait être une période de clair de lune, car des parachutages étaient prévus derrière les lignes ennemies dans les quelques heures de nuit qui précéderaient l’invasion par mer.

La date, fixée primitivement en mai 1944, dut être abandonnée par suite du manque d’engins de débarquement, et, parmi les autres dates possibles — les 5, 6 et 7 juin — le 5 fut choisi.

Les effectifs alliés du Jour-J

Au mois de juin, 17 divisions britanniques, 20 américaines, une française, la fameuse 2e D. B. (division blindée) du général Leclerc qui devait par la suite libérer Paris, et une polonaise, étaient réunies en Angleterre.

Il y avait 5 407 avions de chasse, 3467 bombardiers lourds et 7 250 autres avions (dont 2 591 planeurs). Plus de 6 000 navires attendaient le long de la côte. Le matériel comprenait des ponts, des rampes de débarquement, des chars amphibies et de vieux bateaux destinés à être coulés pour former des jetées (Gooseberries). Deux ports vraiment étonnants, vastes ensembles de béton creux (Muiberries) devaient être remorqués, tandis qu’un pipe-line traversant la Manche (Piuto) amènerait tout le carburant depuis les pétroliers jusqu’au rivage de Normandie.

En ce qui concerne les troupes elles-mêmes, plus de deux millions d’officiers et de soldats alliés attendaient le départ de cette gigantesque armada.

Opération Fortitude

Ces préparatifs colossaux étaient complétés par de remarquables « opérations de diversion parallèles », destinées à tromper
l’ennemi. Un Quartier général factice, avec des chars factices, fut installé à Douvres et des navires, également factices, furent rassemblés dans les ports du sud-est, comme si le débarquement devait se faire dans la région du Pas de Calais.

Pour une mission aérienne dirigée sur la Normandie, deux autres étaient envoyées sur le Pas de Calais.

Choix des troupes d’assaut du D-Day

Les troupes de premier assaut avaient été désignées : la 6° division aéroportée anglaise, et les 82e et 101e américaines; la 1ère armée américaine, comprenant le 7e corps (4 divisions) et le 5e corps (3 divisions); et la 2e armée britannique, comprenant le 30e corps (4 divisions) et le 1er corps (3 divisions).

Des cinq plages, Utah échut au 7e corps américain, Omaha au 5e, Gold, Juno et Sword aux 1er et 30e corps britanniques.

C’est le général Montgomery qui devait prendre le commandement de toutes les forces terrestres, jusqu’à ce que le général Eisenhower puisse transférer son Quartier général en France.

Les préparatifs allemands

Les services secrets allemands étaient prévenus de ce rassemblement massif dans le Royaume Uni. Hitler se vantait de son « Mur de l’Atlantique », le décrivant comme « une ceinture de points fortifiés et de fortifications gigantesques de la Norvège aux Pyrénées », mais, en fait, il était beaucoup moins solide et total qu’on ne l’avait fait croire au peuple allemand.

La défense allemande

La Luftwaffe (aviation allemande) avait virtuellement disparu du ciel, et des bombardements continus et intenses ruinaient les communications et la production d’armes allemandes. Hitler lui- même semblait atteint, tant sur le plan physique que sur le plan mental, et un groupe d’officiers supérieurs complotait son assassinat.

L’Allemagne n’était cependant pas à bout. Les Alliés s’alarmaient de constructions mystérieuses et non-identifiables sur la côte française. On devait découvrir par la suite qu’il s’agissait des bases de lancement des armes secrètes de Hitler, les V1 et les V2 (fusées d’une grande force de destruction).

Des bombardements massifs en empêchèrent le lancement jusqu’au 13 juin, mais, avant la fin de la guerre, ces armes firent, rien qu’en Angleterre, plus de 30 000 victimes.

Si le Jour J avait été retardé, ou si le débarquement avait été sérieusement entravé, Hitler serait peut-être parvenu à bouleverser les plans alliés et à rendre Londres inhabitable.

Les Allemands avaient près de 60 divisions en Europe occidentale sous le commandement du maréchal von Rundstedt. Pensant que l’invasion se ferait dans la région du Pas de Calais, les Allemands y avaient placé leur puissante 15e armée (17 divisions), et elle y resta, inutile, au moment de l’invasion. La 7e armée (15 divisions), sous le commandement du général Dollmann, lui-même sous les ordres du maréchal Rommel, se trouvait en Normandie.

Désaccord au plus haut de l’Etat-major allemand

Rundstedt et Rommel n’étaient pas d’accord sur la tactique à suivre. Le premier était partisan de laisser débarquer les Alliés, puis de les écraser par une contre-attaque bien organisée. Rommel voulait les écraser sur les plages.

L’opinion de ce dernier, qui était aussi celle de Hitler, prévalut. Par conséquent, une fois le « Mur de l’Atlantique » percé, le commandement allemand n’eut plus jamais la possibilité de rassembler assez de renforts pour repousser les Alliés.

Le D-Day

Tout fut prêt en juin 1944. Dans la fièvre des derniers temps, le ravitaillement avait afflué à la cadence de 1 900 000 tonnes par mois. À partir d’avril, 66 000 tonnes de bombes avaient été lâchées sur la Normandie afin d’isoler le champ de bataille et d’empêcher les Allemands d’amener rapidement des renforts.

Les stations de radar, les aérodromes et les défenses côtières furent attaquées une à une. À la veille du Jour J, 10 batteries équipées de radar furent détruites en Normandie, et le reste fut brouillé.

Le Ier juin, les troupes reçurent enfin les ordres tant attendus, et tout le processus compliqué du chargement fut mis en branle. L’état de la mer contraignit à retarder le D-Day jusqu’au 6 juin.

Ce jour-là, à 1h 30 du matin, les parachutistes de la 6e division britannique aéroportée furent lâchés près de Ranville et de Bénouville et ceux des 82e et 101e divisions américaines au-delà de Utah, à Sainte-Mère-Église.

Une heure plus tôt, les bombardiers de la RAF avaient commencé à lancer 6 000 tonnes de bombes sur des objectifs militaires entre Cherbourg et Le Havre.

A l’aube, dans la demi-heure qui précéda le débarquement, les bombardiers lourds américains lancèrent plus de 3 000 tonnes de bombes sur les défenses côtières. Puis les chasseurs surgirent pour attaquer des cibles individuelles.

Le débarquement Allié

À 6 h 30, les premières troupes débarquèrent, protégées par le feu nourri des convoyeurs maritimes, qui cessa dès que les envahisseurs mirent le pied sur les plages. On débarqua d’abord les chars, donnant ainsi une protection supplémentaire aux troupes d’assaut qui arrivaient, et aux ingénieurs qui commençaient à faire sauter les formidables défenses des plages.

L’invasion fut un choc pour les Allemands. Rommel était parti rendre visite à sa femme, et Dollmann, ainsi que d’autres officiers du haut commandement allemand, étaient également absents.

Peu après le début des débarquements par mer, Rundstedt demanda l’autorisation au Quartier général de l’armée allemande de faire amener les renforts des panzerdivisions (divisions blindées).

Cette autorisation ne lui fut accordée qu’à 15 h 30 environ, trop tard pour qu’elles puissent prendre part au combat ce jour-là. Et cela, parce qu’Hitler dormait et que personne n’avait osé le réveiller…

Rommel fut de retour dans l’après-midi du 6 et, pour une fois, Rundstedt, Hitler et lui furent du même avis. Pensant que le débarquement en Normandie n’était qu’un paravent pour en couvrir d’autres plus importants dans le Pas de Calais, ils maintinrent la 15e armée loin du lieu du combat.

Entre temps, les débarquements sur les cinq plages connaissaient des succès différents.

  • Utah, les Américains devaient pénétrer sur 9 km à l’intérieur des terres et opéré la jonction avec la 101e division aéroportée.
  • A Omaha, les pertes étaient lourdes car là mer démontée avait rendu inutilisables la plupart des chars amphibies. Les Américains restèrent coincés jusqu’au soir sur la plage, par la 352e division allemande, mais réussirent enfin à atteindre la route de la côte.
  • La 2e armée britannique se heurta à une sérieuse résistance à Gold, mais son aile gauche avança rapidement à l’intérieur des terres.
  • Les Canadiens, à Juno, avaient avancé sur une profondeur de 11 km, et, à Sword, Bréville et presque tout Ouistreham avaient été capturés en fin d’après-midi.

C’est dans cette action que s’illustrèrent notamment les commandos à béret vert des « Royal Marines » dont certaines unités étaient franco-anglaises.

La seule contre-attaque d’importance fut lancée contre les britanniques dans l’après-midi, par la 21e panzerdivision. Elle atteignit le rivage, mais fut refoulée. Par ailleurs, les Alliés avaient l’entière maîtrise du ciel. Des 14 600 sorties effectuées sur les positions ennemies au cours du Jour J, pas un avion ne fut abattu.

À la tombée de la nuit, les Alliés avaient percé « le Mur de l’Atlantique » entre la Vire et l’Orne, sur un front de 45 km.

Les jours qui suivirent le d-Day furent des jours d’anxiété. Des contre- attaques étaient lancées et repoussées. Hommes et matériel ne cessaient d’affluer. A la fin de la première semaine, 326 000 hommes, 54000 véhicules et 104 000 tonnes de ravitaillement avaient été débarqués.

Le 19 juin, une violente tempête endommagea le « Mulberry » britannique d’Arromanches, et détruisit complètement l’américain de St-Laurent-sur-Mer. Mais rien ne pouvait plus arrêter avance. Le 27 juin, Cherbourg se rendait aux Américains, et les Alliés avaient enfin un port important sur le continent européen.

Lentement, ils poursuivaient leur marche et, malgré quelques poches de résistance désespérée, le succès d’Overlord était assuré. Il avait fallu cinq ans pour qu’Hitler soit enfin vaincu en Europe occidentale.

Et, avec la poussée des russes à l’Est, il se rendait enfin de compte du sens terrible de la guerre sur deux fronts. Après tout juste douze ans d’existence, le Reich de Mille ans s’écroulait.

FAQ

Quand se déroule le débarquement allié ?

Le 6 juin 1944

Quel est le nom de l’opération de diversion visant à cacher les réelles intentions des Alliés ?

L’opération Fortitude

Qui commande la défense Allemande lors du JOUR-J?

Le maréchal Rommel et maréchal von Rundstedt

Comment sont appelés les ports artificiels alliés ?

Les Muiberries, vastes ensembles de blocs en béton creux

Où se situe le débarquement de Normandie ?

Sur les plages Sword, Juno, Gold, Omaha et Utah.

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