La vie des paysans au Moyen Âge est loin du sinistre tableau noir que l’on peut voir dans les différents films d’Hollywood. Certes, elle n’est pas parfaite mais le paysans joui d’une vie libre, de véritables droits et devoir.
Sommaire
- Le vilain comme nom pour les paysans au Moyen Âge
- Les impôts des paysans au Moyen Âge
- Les droits du paysans
- Quelle est la différence entre un serf et un vilain ?
- Les travaux des champs au Moyen Âge
L’Antiquité méprisait les métiers manuels, considérés comme indignes d’un homme intellectuellement développé; la Renaissance, imitant les classiques, afficha le même dédain, en l’exprimant surtout vis-a-vis des paysans.
Au Moyen Age, au contraire, sous l’influence des grands ordres religieux, dont la devise était « Ora et Labora » (prie et travaille), le travail manuel était en honneur. On assimilait habituellement les «sciences, arts et métiers ».
Les paysans français de cette époque descendaient de farouches Gaulois, de soldats de l’armée romaine, de blonds guerriers nordiques et ils n’avaient vraisemblablement pas toujours l’air pitoyable et affamé avec lequel on les a représentés. C’était une race forte et brave, qui menait une vie dure, certes, mais non sans joie et sans espoir. Ne se laissant pas décourager par les guerres, les mauvaises récoltes ou les intempéries, qui les obligeaient à tout recommencer, ils établirent, grâce à leur travail, le fondement de la prospérité agricole du pays.
Le vilain comme nom pour les paysans au Moyen Âge
Au Moyen Age, le paysan s’appelle colon, hôte, lite, collibert, etc., selon les rapports juridiques qui l’unissent au châtelain. Comme les noms changent suivant les régions et les époques, il est très difficile de les définir. Tout dépend de la coutume du lieu, il n’y a pas de loi absolue.
D’une manière générale, tout homme libre qui travaille la terre est un vilain. Ce mot a pris avec le temps un sens péjoratif, peut-être à cause de sa ressemblance avec l’adjectif « vil». Mais son étymologie lui donnait un sens différent : vilain vient de villanus, c’est-à-dire celui qui habite une villa ou un domaine.
Le vilain est parfois appelé aussi roturier, car ruptura signifie en latin «terre brisée », ou manant, de manere qui veut dire « demeurer ». Le vilain demeure, en effet, attaché au sol qu’il laboure, tandis que le commerçant se déplace.
Les impôts des paysans au Moyen Âge
Les droits et les devoirs des vilains sont établis selon la coutume du lieu. Comme les citoyens de tous les temps, ils ont des impôts à payer : corvées, cens où banalités.
La corvée est le travail gratuit dû par le paysan à son seigneur : conservation des routes, réparation des murailles du château, entretien du domaine.
Le cens correspond au loyer du sol labouré. Aujourd’hui, on dirait le fermage. Il est payable en argent ou en espèces.
La banalité consiste dans la location obligatoire de certains services appartenant au seigneur : moulage de la farine, cuisson du pain, pressurage des raisins dans les moulins, fours ou pressoirs banaux, c’est-à-dire à l’usage de tous. Le seigneur est tenu de maintenir le matériel en bon état et de le faire réparer à ses frais, si besoin est; de leur côté, les paysans doivent s’en servir obligatoirement.
Les droits du paysans
Parmi les droits du vilain, il faut citer d’abord la stabilité dont il jouit : les familles sont profondément enracinées dans les terres qu’elles occupent; les contrats se renouvellent de génération en génération. D’autre part, un paysan qui occupe une terre, sans être dérangé, pendant un an et un jour, est considéré comme seul propriétaire de cette terre.
Le vilain est exempté du service militaire. En cas d’attaque du fief, cependant, il doit aider à la défense, mais il n’est pas tenu d’aller se battre plus loin qu’à un jour de marche. De plus, le vilain a droit à la protection du seigneur pour lui, sa famille et son bétail. En cas de danger, alerté par les cloches et les fanfares du château, il court se réfugier derrière ses murailles.
Le paysan a droit enfin à la justice du seigneur, qui arbitre les différends, tandis que le tribunal juge les cas plus difficiles.
Les rapports entre seigneurs et paysans ne se limitent pas à des prestations de droits réciproques : solidaires devant le destin, faisant face aux mêmes ennemis, châtelains et vilains sont unis par de forts liens d’affection. Malgré les luttes qui les opposent parfois, ils se sentent membres d’une même famille. « Au Moyen Age, a dit un historien, le paysan occupe le bout de la table, mais c’est à la table de son seigneur. »
Quelle est la différence entre un serf et un vilain ?
Les serfs «attachés à la glèbe» sont généralement des descendants des esclaves du temps des Barbares, dont le sort s’est peu à peu amélioré, sous l’influence de l’Église. Tandis que l’esclave n’était dans l’Antiquité guère plus qu’un objet, sans aucun droit, le serf est au Moyen Âge une « personne », ayant droit de vie et de propriété, autorisée à fonder une famille, à hériter, à s’affranchir, etc. Toutefois, il est attaché à une terre d’où il ne peut s’éloigner, sauf pour faire un pèlerinage.
Cette limitation de la liberté, seul reste de l’ancien esclavage, a cependant sa contre-partie: le serf ne peut être expulsé ou délogé à aucun titre, et ceci lui est un réel avantage à une époque d’insécurité et de troubles. À l’inverse du vilain libre, sa terre ne peut pas être saisie, même en cas de dette.
Avec l’affermissement de la société féodale, la paix revint et le servage disparut peu à peu. En 1315, lorsque Louis X affranchit les derniers serfs du domaine royal, il se trouva paraît-il des récalcitrants qui ne voulaient pas changer de condition. Bientôt, en France, tous les paysans allaient être des vilains libres.
Les travaux des champs au Moyen Âge
Le paysan occupe une place de premier plan dans l’art du Moyen Age : il figure dans les tableaux, les tapisseries, les enluminures, les sculptures des églises. Les très riches Heures du duc de Berry en sont un des plus beaux exemples. Mais il en existe une autre représentation très curieuse, en sculpture cette fois, dans le calendrier du portail Saint-Firmin à la cathédrale d’Amiens: il nous permet d’évoquer la vie d’un paysan au Moyen Age dans un style à la fois naïf et direct.
Ces travaux des champs sont un motif d’ornementation courant sur les portails des cathédrales, mais avec des décalages de saisons selon les régions : à Chartres, la taille de la vigne figure en mars: à Paris, le paysan aiguise sa faux pour la moisson en juillet: en Touraine, la vendange commence dès Septembre: parfois le paysan, qui fait sa provision de bois ou mène son porc à la glandée, est représenté à l’approche de l’hiver.
FAQ
Le nom des paysans au Moyen Âge est « vilain ». Son étymologie lui donnait un sens différent : vilain vient de villanus, c’est-à-dire celui qui habite une villa ou un domaine
Le serf est rattaché à une terre et ne peut s’en défaire alors que le vilain est libre. En revanche, sa maison ne peut lui être confisqué alors que celle du vilain, oui
Les corvées, le cens où les banalités
Dossier vie au Moyen Âge
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