Joachim Murat, sa vie, sa bravoure et sa popularité comme soldat lui ont fait une légende qui à survécu à ses défaillances comme homme politique.
Sommaire
Joachim Murat naquit dans le Lot, à la bastide Fortunière, appelée aujourd’hui la Bastide-Murat, le 25 mars 1767. C’était le fils d’un aubergiste. Il fut, dès son enfance, un garçon très éveillé.
A vingt ans, il entre dans le régiment de chasseurs des Ardennes, d’où il se fait renvoyer peu de temps après pour indiscipline. En 1791, il fait partie de la garde constitutionnelle de Louis XVI, mais déjà la Révolution est commencée. Très vite, le jeune homme se range parmi les insurges.
Il devient officier des hussards. Le 13 vendémiaire an IV (5 oct. 1795), alors que les royalistes tentent de renverser la Convention, il se fait remarquer par son courage comme partisan enthousiaste de Bonaparte, qui est alors chargé de réprimer la révolte. Bonaparte aime les hommes de cette trempe : dès ce jour-là, son destin se joue.
L’ascension de Joachim Murat
À vingt-neuf ans, Murat est nommé général (février 1796), puis, poursuivant une carrière rapide, aide de camp de Bonaparte, qui est alors chef de l’armée d’Italie : à partir de cette époque, il devient son fidèle compagnon.
Il le suit dans l’expédition d’Égypte, où il se bat courageusement, après quoi il est nommé général de division.
En décembre 1799, Bonaparte est Premier Consul, c’est-à-dire pratiquement maître absolu de la France. Murat, bel homme, audacieux, sympathique, quoiqu’un peu emporté et vaniteux, épouse Caroline Bonaparte et devient ainsi le beau-frère du Premier Consul (1800).
Il est d’une activité frénétique. Il contribue à la victoire de Marengo, commande les troupes en Italie, est gouverneur de Paris.
À Austerlitz, contre les Austro-Russes, en 1805 (Napoléon est empereur depuis un an), Murat commande la cavalerie, stupéfiant amis et ennemis par son courage. Déjà maréchal d’Empire (1804), puis élevé à la dignité de prince d’Empire, Murat devient peu de temps après grand-duc de Berg.
En 1808, il représente Napoléon Ier en Espagne, pays occupé par les Français. Il espère en devenir roi, mais Napoléon en décide autrement: il donne la couronne d’Espagne à son frère Joseph — qui ne la désire absolument pas, car le royaume de Naples, qu’il possède (et où les Français sont maîtres depuis 1805), lui suffit — et nomme Murat roi de Naples à sa place. Cette couronne ne l’empêche pas de participer à toutes les guerres de l’Empire, de s’y couvrir de gloire à la tête de la cavalerie.
Murat, roi de Naples
Lorsqu’il s’installe à Naples, Murat trouve le royaume dans des conditions lamentables : le peuple est ignorant et misérable, le brigandage fait fureur et les institutions sont médiévales.
Mais il pense que ce sera encore pour lui une bataille à gagner. L’organisation et les lois du royaume sont réformées, et il met en vigueur le code Napoléon; puis il confie l’administration à des hommes capables; on lui doit entre autres la création de la banque de Naples. Il veille au développement de l’agriculture et à l’instruction du peuple. Quant au brigandage, à peine les troupes françaises ont-elles capturé un bandit qu’elles l’adossent contre un mur et le fusillent.
Murat est d’une cruauté impitoyable : il fait couper les mains des bandits les plus notoires et leur fait traverser les villages, les mains suspendues par une ficelle et ballottant sur la poitrine.
Mais, dans le royaume qui renaît à la prospérité, des idées d’indépendance, de liberté, se font jour parmi les hommes les plus évolués : on tente de se détacher de la France. Le roi sent ce mouvement et, espérant lui aussi pouvoir se dérober à l’autorité implacable de Napoléon, il souhaite créer un royaume indépendant et laisse ses sujets s’illusionner de leur côté. Mais l’empereur ne peut évidemment pas y consentir : le royaume de Naples doit faire partie de l’Empire.
Murat tente de s’affranchir de la tutelle de la France, surtout lorsque l’empereur arrive à son déclin, après la campagne de Russie. Il prend part à cette malheureuse expédition, où il se couvre de nouveau de gloire, puis se retire à Naples.
Déjà, il traite avec l’Autriche et l’Angleterre, cherchant à faire reconnaître sa souveraineté sur l’État de Naples, mais
vain.
C’est alors que se produit un coup de théâtre; Napoléon, exilé à l’ile d’Elbe, s’enfuit le 26 février 1815, et débarque à Golfe-Juan, près de Cannes. Murat, aussitôt, prend fait et cause pour son empereur. Il avance en Italie centrale avec deux corps expéditionnaires.
Mais les Italiens sont las de la guerre et se fient peu à l’ancien vassal de l’empereur : ils refusent de le suivre, craignant que sa victoire ne les ramène sous le joug de la France. D’autre part, l’Autriche est puissante, et la flotte anglaise longe à ce moment-là les côtes italiennes.
La fin de Joachim Murat
Le roi de Naples était parvenu jusqu’au Pô, lorsqu’il apprit que les Anglais s’apprêtaient à débarquer à Naples : il dut y revenir, talonné par les Autrichiens qui transformèrent la retraite en un désastre complet.
A Naples. Murat dut abdiquer : il était abandonné de tous : il se réfugia dans le midi de la France, puis en Corse (juillet 1815). Le 30 mai, tandis que Napoléon rassemblait ses troupes pour la dernière bataille, le royaume de Naples revint à Ferdinand de Bourbon.
Le 18 juin, Napoléon fut définitivement défait à Waterloo. Tandis que «l’Aigle» partait pour Sainte-Hélène, Murat, l’indomptable, préparait encore une impossible revanche.
Le 12 octobre 1815, il débarqua sur les côtes calabraises (près de Pizzo de Calabre, non loin de Cosenza) avec des gens armés. Le peuple ne se souleva pas. contrairement à ce qu’il espérait. Mais il fut capturé par les troupes des Bourbons.
Jugé par un tribunal militaire et condamné à mort. Il mourut très courageusement, avec une grande sérénité. Devant le peloton on lui attribue ces mots :
« Visez la poitrine, épargnez la tête !»
Joachim Murat commandant le peleton de son exécution
C’est ainsi que le roi de Naples termina à quarante-huit ans.
FAQ
Joachim Murat est mort le 13 octobre 1815, en Italie
Le Royaume de Naples
Maréchal d’Empire
Murat est le chef de camp de Bonaparte, alors chef de l’armée d’Italie. Dès lors, ils ne se quitteront plus
Dossier personnages importants du Premier Empire
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