Le mythe de la Wehrmacht relève de la propagande. Quelques historiens contemporains travaillent à restituer une certaine vérité concernant sa suprématie supposée, notamment matérielle et stratégique.
Sommaire
- Le mythe de la Wermacht, la panzerdivision
- Un concept vieux comme le monde
- Le mythe de la Wermacht, la communication
On sait effectivement aujourd’hui qu’elle dépend encore très largement de la traction hippomobile, que la Blitzkrieg est une invention de la propagande du Reich visant à expliquer les victoires inespérées à l’Ouest, qu’elle connaitra continuellement de très graves difficultés logistiques, que les chars allemands sont jusqu’en 1942 souvent nettements inférieurs aux chars alliés etc…
Le mythe de la Wehrmacht, la panzerdivision
La Wehrmacht dispose cependant d’un atout remarquable qui affiche une nette supériorité sur ses équivalents étrangers : la Panzerdivision. Mais la pensée qui va mener à sa constitution ne doit rien à la guerre moderne.
Lorsque les 3 premières voient le jour en 1935, l’idée de la coopération interarme au sein d’une même unité n’a rien de nouveau. On peut déjà voir un gribouillis opérationnel du tandem char/avion lors de la bataille d’Amiens. Même si tout fonctionne encore au ralenti, les britanniques parviennent enfin à se soustraire à la puissance d’arrêt des armes lourdes grâce au potentiel motorisé. Un nouveau type de guerre voit le jour.
Les Généraux soviétiques – Toukhatchevsky sera le chef de bande – sont dans l’entre-deux guerres les 1ers à théoriser le combat interarme moderne à travers une perspective opérative, qui n’a rien à voir avec l’approche allemande.
A noter aussi les travaux précurseurs du Général français Héring dès l’après-guerre, qui seront (en partie) appliqués avec un certain succès lors le la pacification du Maroc dans les années 30. L’Armée Rouge incorpore ses premiers bataillons de chars au sein de grandes unités militaire en 1931, alors que la Panzerdivision n’est même pas encore une idée.
On peut même voir la doctrine d’emploi d’unités mobiles lourdement armées et protégées destinées à opérer des ruptures dans les points névralgiques de la défense adverse succédées par d’imposantes formations moins promptes au mouvement, qui seront chargées d’exploiter ces brèches en pénétrant dans la profondeur du dispositif ennemi déjà dans l’Antiquité (à l’exemple de la cavalerie lourde macédonienne couplée à la phalange).
Un concept vieux comme le monde
La Panzerdivision n’est donc qu’une énième vulgarisation moderne d’un concept très ancien. Mais l’Allemagne n’entame son réarmement qu’au milieu des années 30, ce qui signifie qu’au contraire des autres futurs bélligérants elle va pouvoir mettre sur pied une armée relativement affranchie de dogmes et de préceptes datant de la 1ère GM et sanctuarisés durant la décennie précédente. Puisqu’on ne traîne pas (trop) l’ancien comme un boulet, on a plus de facilité à se projeter dans l’avenir.
On sait dès l’origine qu’on recherche une force polyvalente capable d’opérer avec ses seuls moyens, elle sera donc bâtie sur l’échelon de la division d’armée.
La division est grosso modo à cette époque un « regroupement » d’unités subalternes pouvant confondre différentes armes. Là où les allemands innovent sur ce plan, c’est qu’ils optimisent son articulation de façon à ce que toutes les armes y soient représentées de manière relativement équilibrée. Bien entendu, une telle force doit être appuyée par ses propres supports.
Pour simplifier, cela signifie que la Panzerdivision est la synthèse réduite d’une armée complète. Elle est apte à prendre part à tous types de missions grâce à son formidable panel d’outils de combats « de choc » : chars et blindés de combats en tous genres bien sûr, infanteries d’accompagnement et d’occupation, mais aussi groupes de reconnaissance armée, unités de combat spécialisés, génie d’assaut etc…
Elle dispose de ses propres soutiens divisionnaires pour les mener à bien : artillerie d’appuis, anti-char, anti-aérienne, aviation d’attaque, transport d’assaut (pour l’infanterie portée) et de liaison, unités de déminage…
Enfin, ses propres appuis logistiques et techniques (maintenance, génie, administration) lui confèrent une liberté et une autonomie opérationnelle exceptionnelle. Si les cadres de l’unité sont généralement des professionnels – les exceptions ne sont pas rares -, la troupe mélange soldats de métiers et volontaires très bien formés.
Le rôle du tronc hiérarchique qui supporte toutes ces branches aux vocations spécifiques est de coordonner leurs fonctionnalités afin qu’elles oeuvrent comme un tout.
On tient généralement la présence de radio dans pratiquement chaque char comme le principal avantage de l’arme blindée allemande.
Le mythe de la Wehrmacht, la communication
Si ça n’a rien de faux, la réalité est plus complexe puisque contrairement à des idées à la peaux dures les franco-anglais ont eux aussi compris l’importance de la transmission.
La présence de nombreux véhicules de liaisons dans la Wehrmacht fluidifie grandement la communication en situation de combat. Des observateurs d’artillerie, d’aviation ainsi que des représentants de chaque spécialité et des membres de l’Etat-Major y assurent une connections permanentes des différentes armes.
Un personnel qualifié procède a une gestion de l’information très avant-gardiste, réceptionnant et traitant un flux de communication continu afin que les données essentielles puissent être émises aux corps concernés dans les plus bref délais.
Et donc, la grande diversité des spécialités au sein des Panzerdivisions va imposer une évolution sans commune mesure de l’interaction. Le réseau reliant l’exécutant qui formule sa demande à l’opérateur qui l’affine avant de la transmettre au pourvoyeur qui va y répondre stimulé par l’urgence permanente permet une amélioration constante de la procédure qui finit par se standardiser au point de devenir un véritable algorithme.
Les unités en premières lignes se montrent rapidement très sensibles aux possibilités que leur offre cette arme électronique d’avant la lettre et l’exemple des équipages de chars allemands qui parviennent à s’imposer à un ennemi matériellement supérieur l’illustre bien, même s’ils disposent d’autres avantages.
Cela permet surtout un apport de solutions très rapide à tout ce qui peut entraver l’avancée des Panzerdivision, d’où leur mobilité sans pareille au début du conflit.
Si elles subissent de nombreuses déconvenues, rien n’a put les arrêter concrètement tant l’Allemagne avait l’initiative. Seules l’étirement de leurs lignes logistiques et de mauvaises décisions mettront fin à leur progression devant Moscou, et encore parce que ces paramètres ont été bien interprétés par Joukov.
Il faudra attendre 1942 pour qu’une unité bien particulière ne disposant ni de chars ni d’aviations ne se montre capable de lui infliger un coup d’arrêt temporaire mais certain avec des moyens réduit grâce aux innovations qu’elle aura elle-même sut mettre en oeuvre : la 1ère Brigade Française Libre.
Auteur : Christophe Logel
FAQ
La transmission (d’informations) et par extension la communication des unités
Les soviétiques, avec en chef de file Toukhatchevsky
La logisitique
Unités miliraires
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