Au moyen âge, une organisation nouvelle apparaît : l’émergence des villes au profit des seigneuries. Cette mutation s’explique par le développement du commerce et de l’artisanat en parralèlle d’une modification du style de vie plus urbain
Sommaire
- L’émergence des villes au moyen âge en France
- Le développement des villes au moyen âge en Allemagne
- La prospérité de la Flandre grâce à l’autonomie des villes
- La puissance des villes au moyen âge en Angleterre
- Le développement des villes au moyen âge en Espagne, rivales des petits seigneurs
- Conclusion
Les historiens rappellent encore qu’en 1115 les habitants de Laon attaquèrent l’évêque, seigneur de la ville, dans son palais et le massacrèrent. Puis, au cri de « Commune! », ils brûlèrent les hôtels des nobles de la cité.
Les villes obtinrent leur liberté à la suite de longues et violentes luttes.
Certaines cités françaises étaient épiscopales, «’est-à-dire sous la domination d’un évêque qui, au moment de sa consécration, jurait de conserver au petit État qui lui était confié son intégrité spirituelle et temporelle.
L’émergence des villes au moyen âge en France
Entre 1060 et 1150, les villes du nord de la France tout particulièrement obtinrent les libertés réclamées.
Les plus importantes furent Cambrai, Saint-Quentin, Beauvais, Noyon, Amiens, Laon, Reims. Ce fut, dans l’euphorie et le stimulant de la liberté, une source de développements nouveaux. L’Europe connut le renom des quatre communes de Champagne où se tenaient chaque année plusieurs grandes foires : commerçants et marchands de France, d’Italie centrale et septentrionale, de Flandre, d’Allemagne et d’Angleterre y affluaient en longues caravanes.
C’étaient des centres d’échanges internationaux : de nombreux banquiers, pour la plupart italiens, y tenaient leurs assises et effectuaient leurs paiements au moyen de « lettres de foire », très
semblables aux lettres de change. La période des communes françaises dura deux siècles environ, jusqu’à l’ordonnance de 1259, par laquelle chaque cité était soumise au pouvoir de magistrats royaux appelés « prévôts ».
Le développement des villes au moyen âge en Allemagne
L’Allemagne ne possédait pas de gouvernement central. C’est pourquoi les villes devinrent de petits États, puissants par leur richesse, avec lesquels l’empereur lui-même devait compter.
Elles acquirent leur autonomie généralement de façon pacifique. Beaucoup d’évêques, vassaux de l’empereur, leur accordèrent le droit de se diriger elles-mèmes. Mais il y eut aussi des émeutes et des conjurations : entre le XIIe et le XIIIe siècle, de nombreuses cités des bords du Rhin et du Danube, de la Baltique et de la mer du Nord, se soulevèrent contre leurs évêques ou leurs seigneurs. Mayence, Magdebourg, Worms, Ratisbonne, Strasbourg, Eichstadt, Brême, Dantzig, Lubeck et d’autres devinrent alors indépendantes.
La prospérité de la Flandre grâce à l’autonomie des villes
Depuis toujours, les Flamands (Belges et Hollandais) ont été d’habiles commerçants. Au début du XIIe siècle, les villes de Bruges, Gand, Lille, Tournai, Rotterdam, et d’autres encore, situées au Carrefour de l’Europe, s’étaient enrichies de façon étonnante. Les comtes de Flandre, les puissants feudataires de la région, firent d’importantes concessions à Gand, Bruges, Tournai, et plus tard à Leyde,
Harlem, Rotterdam, Dordrecht, Delft et autres, favorisant la prospérité. de la Flandre.
La puissance des villes au moyen âge en Angleterre
Guillaume le Conquérant était un homme intelligent qui voyait loin. À l’instar des rois espagnols il comprit que, dans sa lutte contre les nobles, le meilleur moyen était de rallier les villes à ses côtés et de leur accorder une certaine indépendance. C’est ainsi qu’en 1070 il accorda aux habitants de la capitale le droit de se constituer en commune. Comme on le voit, les communes prirent naissance en Angleterre parce que « tel fut le bon plaisir du roi ».
En fait, il y eut toujours sur le trône, après Guillaume Ier, un roi suffisamment puissant pour imposer sa volonté quand besoin était. Le droit de se gouverner elles-mêmes et une certaine autonomie furent accordés en 1154 par : Henri II, arrière-neveu du «Conquérant», à Lincoln, Durham, Carlisle, Bristol, Oxford,
Salisbury et Southampton. En 1202, Cambridge s’ajouta à cette liste. C’est ainsi que les communes s’imposèrent dans toute l’Angleterre.
Il n’était pas jusqu’aux Italiens de passage, pourtant habitués aux importants organismes commerciaux, qui ne fussent impressionné par la richesse et la puissance des négociants de Londres; la ville en 1200 avait plus de 20 000 habitants.
Toutes les communes anglaise étaient riches, et leurs ramifications commerciales s’étendaient à la France, à l’Allemagne, aux pays-Bas, à la Scandinavie et surtout à la Flandre.
La laine provenant des élevages anglais était vendue à Bruges et à Gand. Elle y était transformée en tissus, puis expédiée dans toute l’Europe. C’est de cette époque que date l’usage de l’anglais comme langue commerciale dans le monde.
Le développement des villes au moyen âge en Espagne, rivales des petits seigneurs
Le XIIe siècle fut pour l’Espagne une période sombre et tourmentée, marquée par la lutte contre les invasions arabes. L’insécurité régnait dans les campagnes, par suite des incursions des Maures et de l’agitation des seigneurs. Aussi les paysans commencèrent-ils à se réfugier derrière les murs des cités, créant peu a peu des communes indépendantes.
Les rois d’Espagne voyaient d’un bon œil le développement de ces communes qui étaient en rivalité avec les petits seigneurs. Des le début du XIe siècle, ils avaient accordé, par une « charte royale », l’autonomie à Léon, Burgos, Najera, Tolède, Compostelle, Cadix, Valence, Barcelone, etc. En même temps, la lutte contre les Arabes redoublait de violence.
Conclusion
La formation des communes du Moyen Âge eut de grandes répercussions sur la vie économique et politique. Sous l’égide des consuls, des capitans, des podestats, des maires, des bourgeois, des commerçants, l’Europe connut une ère de prospérité. Cette impulsion se communiqua en même temps à la littérature, à l’architecture, à la musique, au théâtre.
Les communes rivalisèrent : c’était à qui édifierait la plus belle église, les plus somptueux hôtels ou beffrois. Cette époque vit la construction des merveilleuses cathédrales gothiques, des célèbres universités qui sont une des gloires de notre Europe.
FAQ
Cambrai, Saint-Quentin, Beauvais, Noyon, Amiens, Laon, Reims
Lincoln, Durham, Carlisle, Bristol, Oxford,
Salisbury et Southampton. En 1202, Cambridge s’ajouta à cette liste
Mayence, Magdebourg, Worms, Ratisbonne, Strasbourg, Eichstadt, Brême, Dantzig, Lubeck
Léon, Burgos, Najera, Tolède, Compostelle, Cadix, Valence, Barcelone
Dossier Europe
Découvrez aussi
- A LA UNE (18)
- Histoire de France (96)
- Histoire des unités militaires (26)
- Histoire générale (147)
- La petite histoire de France (4)
- Memes Histoire de France (107)
- Non classé (3)
- Portraits historiques (56)
- Quiz (8)