Pourquoi Godefroy de Bouillon est-il connu ?

Godefroy de Bouillon émerge comme l’une des figures emblématiques de la première croisade, menant les forces chrétiennes lors du siège de Jérusalem en 1099. Selon Guillaume de Tyr, chroniqueur du XIIᵉ siècle, Godefroy se distingue par sa piété et sa prudence stratégique. Il joue un rôle central dans l’organisation de l’armée croisée et dans la coordination des assauts qui conduisent à la prise de la ville sainte. Guillaume de Tyr insiste sur son autorité morale et militaire, présentant Godefroy comme un chef capable de maintenir la discipline parmi des contingents hétérogènes venus de toute l’Europe.

Malgré le caractère factuel des chroniques, Godefroy de Bouillon devient rapidement une figure légendaire. La postérité littéraire le transforme en héros modèle, un chevalier guidé par la foi et l’honneur. Dans la tradition des chansons de geste, il est présenté comme l’archétype du chevalier chrétien, courageux et incorruptible, luttant pour la délivrance de Jérusalem. Ces récits amplifient ses qualités et ses exploits, parfois au détriment de la précision historique, mais contribuent à cimenter sa renommée dans la mémoire collective.

L’influence de Godefroy dépasse les chroniques médiévales et s’étend à la Renaissance avec la Jérusalem délivrée de Torquato Tasso. Dans ce poème épique, Godefroy devient un symbole de la croisade chrétienne, incarnant l’alliance entre vertu, bravoure et foi. Tasso exalte sa figure comme un héros moral et militaire, capable de fédérer les chevaliers et de surmonter les divisions internes pour atteindre un objectif sacré. Cette image littéraire contribue à transformer un commandant militaire réel en figure mythique, idéalisée et célébrée dans l’art et la littérature européenne.

Au final, Godefroy de Bouillon oscille entre l’histoire et la légende. Si les chroniques comme celles de Guillaume de Tyr permettent de reconstituer son rôle militaire et politique, la chanson de geste et la Jérusalem délivrée lui confèrent une dimension symbolique qui dépasse les faits. Il devient un héros de l’imaginaire chrétien médiéval et renaissant, incarnation de l’idéal chevaleresque et de la croisade, un modèle repris et adapté au fil des siècles pour inspirer courage et piété.

Sommaire

• Résumé de sa vie jusqu’à la première croisade
• Godefroy de Bouillon, avoué du Saint-Sépulcre
  • Mort de Godefroy de Bouillon

A Jérusalem au milieu d’un groupe de pèlerins chrétiens qui se préparent à rentrer au Saint Sépulcre, un jeune homme grand, d’allure noble, réalise soudain qu’il n’a pas sur lui les pièces d’or nécessaires pour payer la visite de la basilique.

Il demande au soldat turc de garde de le laisser entrer malgré tout, sur la promesse qu’il reviendra payer son dû le plus tôt possible.

Mais le soldat, voulant sans doute humilier le jeune homme, le gifle si violemment qu’il le fait trébucher; ce geste allait coûter cher au peuple turc. En effet, le jeune homme, qui n’était autre que Godefroy de Bouillon, décide en son for intérieur de venger cet affront.

Résumé de sa vie jusqu’à la première croisade

Godefroy de Bouillon, fils d’une noble famille féodale, naquit en 1061 à Baisy-Thy, arrondissement de Nivelles, en Belgique. En 1080, il prit parti pour Henri IV, empereur d’Allemagne, contre le pape Grégoire VII, et participa à la Querelle des Investitures. Il lutta contre les Saxons (1080) et participa à la prise de Rome en 1084.

Plus tard, au cours d’un pèlerinage en Terre sainte, il se rendit compte des abus commis par les Turcs sur le pays qu’ils dominaient alors, et l’affront subi auprès du Saint-Sépulcre aviva certainement en Godefroy de Bouillon le désir de chasser les Turcs de la Terre sainte.

En 1095, le pape Urbain II Convoqua un concile à Clermont-Ferrand, où il prêcha la première croisade contre les Turcs. Godefroy de Bouillon décida de participer à cette croisade. Après avoir vendu quelques-uns de ses domaines pour subvenir aux frais de l’expédition, il rassembla une armée de 80 000 fantassins et de 10000 cavaliers. Ayant traversé l’Allemagne, la Hongrie et les Balkans, l’armée des croisés arriva à Constantinople en décembre 1096; elle obtint une promesse d’aide de la part de l’empereur d’Orient, et commença alors sa marche à travers les pays du Moyen-Orient.

Malgré le climat, le manque de vivres et d’eau, la tenace résistance des Turcs, les croisés réussirent à conquérir des villes importantes
Nicée (26 juin 1097), Antioche (2 juin 1098), et enfin, le 15 juillet 1099, Jérusalem.

Godefroy de Bouillon, avoué du Saint-Sépulcre

Le 22 juillet, Godefroy de Bouillon fut élu roi de Jérusalem, mais refusa ce titre par modestie et humilité, pour n’accepter que celui d’ « avoué du Saint-Sépulcre ».

Il s’appliqua à la défense et à l’organisation du royaume; c’est à lui que remontent, dans leur forme première, les Assises de Jérusalem”.

Après la libération du Saint-Sépulcre et la proclamation du Royaume chrétien d’Orient, Godefroy de Bouillon dut repousser l’attaque de l’armée égyptienne, qu’il mit en déroute à Ascalon le 10 août 1099.

Mort de Godefroy de Bouillon

Quelques mois plus tard, le 8 juillet 1100, il mourut des suites des fatigues de la croisade, à moins qu’il n’ait été empoisonné par un musulman.

Godefroy de Bouillon fut non seulement un homme fort et courageux, mais aussi un commandant habile et intelligent. Il sut maintenir l’union et la discipline dans l’armée des croisés, trop souvent divisée par des rancœurs et des jalousies entre ses divers chefs.


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