Quel est le dernier cuirassé français ? Le Richelieu

Le cuirassé Richelieu, lancé en 1939, représente l’apogée de l’ingénierie navale française de la Seconde Guerre mondiale. Conçu pour rivaliser avec les cuirassés italiens de la Méditerranée, il se distingue par sa protection massive, sa vitesse et son armement principal concentré à l’avant avec huit canons de 380 mm disposés en deux tourelles quadruples. Cette configuration unique permet un tir concentré sur l’ennemi tout en optimisant le blindage de la proue, illustrant la recherche française d’un compromis entre puissance de feu et protection.

Le Richelieu partage avec le Jean Bart, son « sistership », un plan de conception similaire, bien que le second ne soit jamais complètement achevé avant la fin du conflit. Ces deux navires incarnent la réponse française aux menaces italiennes et allemandes, et symbolisent la volonté de la Marine nationale de projeter sa puissance dans les eaux méditerranéennes et atlantiques. Le Richelieu, en particulier, devient rapidement un symbole de fierté nationale grâce à ses caractéristiques techniques avancées et à son prestige dans la flotte.

Le cuirassé connaît une carrière mouvementée. Après la défaite de la France en 1940, il se réfugie à Dakar pour échapper aux forces allemandes et subit plusieurs bombardements, notamment lors de l’attaque alliée en septembre 1940. Il reste immobilisé jusqu’à son transfert aux Alliés en 1943, après quoi il est modernisé et participe à des missions dans l’océan Indien et le Pacifique, démontrant sa polyvalence et sa capacité à s’intégrer aux opérations de la flotte alliée.

Au-delà de ses exploits opérationnels, le Richelieu est un exemple marquant de design naval français de l’époque et un témoignage de l’ambition industrielle et militaire de la France. Avec le Jean Bart, il symbolise la combinaison de puissance, d’élégance et d’innovation technique qui fait de ces cuirassés des unités parmi les plus remarquables de la Marine française pendant la Seconde Guerre mondiale.

Sommaire

• Caractéristiques du Richelieu
• L’histoire du cuirassé Richelieu
• L’affaire de Dakar

Caractéristiques du Richelieu

Le Richelieu, tout comme le Jean Bart, trouve ses origines dans la décision de la Marine française de se doter de deux grosses unités de 35 000 t capables de faire bonne figure en cas de conflit avec l’Italie. Dérivé des bâtiments de la classe du Strasbourg et du Dunkerque, il était cependant plus grand, mieux blindé — 343 mm en ceinture, 50 à 170 mm pour les ponts et 445 mm pour les tourelles — et plus rapide.

Conçu pour opérer exclusivement en Méditerranée, ce bâtiment n’avait pas une autonomie très importante, mais il disposait de 8 pièces de 380 regroupées dans deux tourelles avant et de 9 canons de 152 mm.

Caractéristiques :

• Type : cuirassé
• Moteurs : 4 turbines de 150 000 ch
• Dimensions : longueur, 247,90 m largeur, 33 m
• Tirant d’eau : 9,70 m
• Déplacement : 48 000 t
• Equipage : 1 550 hommes
• Vitesse en nœuds : 30
• Taille : 247 m

L’histoire du cuirassé Richelieu

Mis en chantier en 1935, le navire fut lancé en janvier 1939. Mouillé ensuite à Dakar, en Afrique occidentale, il y fut attaqué par les Britanniques en juillet 1940 et affronta la flotte britannique lors de l’affaire de septembre suivant.

Lorsque l’Afrique française passa dans le camp allié, le Richelieu rejoignit New York, où il subit une refonte. En 1944, il fut engagé dans la guerre du Pacifique, puis participa aux opérations d’Indochine en 1945 et servit à Suez en 1956.

Désarmé en 1961, le bâtiment fut vendu à un chantier japonais et ferraillé sept ans plus tard.

L’affaire de Dakar

Paru de Saint-Nazaire en juin 1940, afin d’échapper aux Allemands, le Richelieu gagna le port de Dakar, en Afrique occidentale. Là, il fut attaqué, le 8 juillet, par les Britanniques qui craignaient que la flotte française ne passe du côté de Hitler.

Touché par une des torpilles larguées par les Swordfish partis du porte-avions Hermes, le bâtiment se trouva immobilisé. Une nouvelle fois, en septembre de la même année, eu Richelieu affronta la Royal Navy qui, avec le concours des gaullistes, tentaient de s’emparer de Dakar. Cette fois, il se mesura aux cuirassés Barham et Resolution et parvint à leur tenir tête.


FAQ

Dossier navires de guerre