Al-Andalus désigne l’ensemble des territoires de l’Espagne (et aussi français) occupés par les musulmans pour la période allant de 711 à 1492.
Débarqué en conquérant, les arabes ont su faire prospérer les villes espagnoles et développer le tissu économique. Le textile pour Cordoue, les métaux pour Tolède… L’agriculture avec l’implantation de nouvelles espèces comme le riz, le coton.
Aussi, l’Espagne demeura un haut lieu de l’islam et de l’art de vivre musulmane comme en témoigne la grande mosquée de Cordoue, le Palais de l’Alhambra de Grenade et l’Alcazar de Séville.
Sommaire
- A la conquête de l’Espagne
- L’Espagne Al-Andalus
- La plus grande mosquée de Al-Andalus
- L’activité économique de l’Espagne Al-Andalus
- Le développement culturel
Au début du VIIIe siècle, à peine plus de deux cents ans après la chute de l’Empire romain d’Occident, une vaste puissance apparaissait dans le bassin de la Méditerranée : l’Empire arabe.
Il comprenait l’Arabie, la Mésopotamie, la Syrie, la Palestine, l’Égypte et toute l’Afrique du Nord. Résolus à instaurer leur doctrine, l’islamisme, dans le monde entier, les Arabes ne se contentèrent pas de ces territoires. Installés aux portes de l’Europe par l’occupation du Maroc actuel, ils décidèrent de se lancer à la conquête de ce nouveau continent.
À la conquête de l’Espagne
Un Berbère converti à l’islamisme : Tarik-Ibn-Ziyad, fut chargé de donner le signal de l’invasion.
À la tête d’une armée de 7 000 Berbères et de 300 Arabes, Tarik débarqua, en 711, au pied d’un rocher qui porte aujourd’hui le nom de Gibraltar (Djebel Tarik).
L’arrivée soudaine des infidèles alarma Rodrigue, roi des Wisigoths (car l’Espagne vivait alors sous le règne romano-barbare de ces derniers). Il rassembla en toute hâte plusieurs milliers de guerriers et fit face à l’envahisseur.
Pendant trois jours, Wisigoths et Musulmans luttèrent avec acharnement sur les rives du lac Janda. La bataille, extrêmement sanglante, se conclut, à la fin du troisième jour, à l’avantage des Musulmans : c’est ainsi que les Arabes pénétrèrent dans la péninsule ibérique.
En apprenant le succès de l’entreprise de Tarik, le gouverneur arabe résidant en Afrique, Mouça-Ibn-Nokair, débarqua en force en Espagne, afin de s’emparer du pays tout entier.
En moins de deux ans, presque toute la péninsule ibérique tomba sous sa domination. En 713, en la ville de Tolède, il fit proclamer le Calife de Damas, El Walid I, souverain de tous les territoires conquis.
L’Espagne Al-Andalus
« L’Espagne ne fut jamais gouvernée avec autant de douceur, de justice et de sagesse que sous le règne de ses conquérants », a pu écrire un chroniqueur chrétien de l’époque. En effet, en comparaison du gouvernement despotique des Wisigoths, celui des Arabes fut bien meilleur. Ces derniers édictèrent des lois justes et plus humaines et imposèrent des taxes raisonnables.
Parmi les souverains qui se succédèrent au pouvoir, les plus sages furent Abd al-Rahman Ier (756-788) et Abd al-Rahman III (912- 961). Ils régnèrent avec justice et prirent des mesures propres à améliorer les conditions de vie du peuple (ils distribuèrent des terres aux paysans, firent construire des asiles pour les enfants pauvres, des bains publics, etc.). Abd al-Rahman Ier n’imposa pas l’islamisme et laissa aux chrétiens la liberté de pratiquer leur religion, à condition de payer un impôt spécial.
Développement des villes
Sous la domination arabe, les principales cités d’Espagne connurent une grande prospérité. Elles furent agrandies et embellies d’édifices magnifiques. Au Xe siècle, Cordoue dépassa en splendeur la fastueuse capitale de l’Empire byzantin, Constantinople.
D’après une chronique de l’époque, Cordoue comptait alors près d’un million d’habitants, 500 mosquées et 700 bains publics. Les rues y étaient bien pavées, bordées de trottoirs, éclairées la nuit par des torches; toutes ces choses étaient extraordinaires en ce temps-là. Séville, Grenade, Malaga et Tolède furent, elles aussi, des villes splendides.
La plus grande mosquée de Al-Andalus
Abd al-Rahman Ier donna, en 785, l’ordre de commencer, à Cordoue, la construction d’une grande mosquée. Une fois terminée, ce fut la plus belle de l’Islam. Elle est connue pour ses dimensions, sa splendeur et la variété de sa décoration. À l’intérieur, partout où se pose le regard, il n’y a que fûts de colonnes faisant penser aux arbres d’une immense forêt de marbre.
On y compte 19 nefs principales, coupées par 36 autres nefs que soutiennent plus de 800 colonnes de porphyre, de jaspe, de marbre de toutes les couleurs. La voûte et les murs de la salle principale miroitent sous le chatoiement des mosaïques et sont couverts d’arabesques entrelacées, de bas-reliefs complexes, de dorures, de dessins dont la minutie et la perfection confondraient un peintre.
La mosquée est transformée en église depuis 1238.
Au temps des Arabes, elle était encore plus resplendissante : «elle se composait de 1 400 colonnes qui soutenaient un plafond en bois de cèdre et de mélèze sculpté et finement émaillé; les murs étaient recouverts de marbre. 8000 lampes, remplies d’huile parfumée, faisaient jouer Îles perles et les cristaux des mosaïques ».
D’autres grands monuments, universellement admirés en Espagne, datent aussi de la domination arabe : ce sont, entre autres, le Palais de l’Alhambra de Grenade et l’Alcazar de Séville (le mot vient de l’arabe : al Kasr, château fort ou palais).
De majestueux portails, des colonnes de marbre, des murs et des plafonds décorés de mosaïques en font des demeures imposantes et somptueuses.
L’activité économique de l’Espagne Al-Andalus
Comme ils l’avaient fait en Syrie, en Mésopotamie, en Egypte, et au
Maroc, les Arabes favorisèrent l’agriculture en Espagne. Ils construisirent des ouvrages d’irrigation gigantesques et apportèrent des innovations notables dans la technique agricole.
En outre, on leur doit d’avoir transplanté, en Europe, des cultures inconnues avant eux : le riz, le maïs (peut-être), la canne à sucre, l’épinard, l’oranger, le citronnier, le pêcher, le dattier, le grenadier, le figuier, le bananier, le coton.
Dans les grandes villes, ils créèrent d’importantes industries. À Cordoue, par exemple, celles des textiles et du cuir faisaient vivre environ 15 000 ouvriers. Le travail des métaux fut florissant à Tolède (célèbre pour ses épées), à Murcie et à Malaga. De même. le commerce connut un grand essor. Une flotte marchande de plus de 1 000 bateaux assura le transport régulier des produits espagnols vers les pays d’Afrique et d’Asie.
Le développement culturel
Le peuple arabe apprécia beaucoup la culture. Presque tous les souverains eurent à tâche de faire ouvrir des écoles élémentaires et supérieures, dont l’enseignement fut gratuit. L’Université de Cordoue devint une des plus célèbres de l’époque : elle reçut des jeunes gens venus de tous les pays d’Europe.
Dans les plus grandes villes d’Espagne, les Arabes fondèrent de grandes bibliothèques publiques, dans lesquelles ils introduisirent les œuvres les plus célèbres de l’Antiquité. Celle de Cordoue contenait presque 500 000 volumes. Les Arabes restèrent presque huit siècles en Espagne, mais à partir du XIe siècle, leur puissance commença à décliner.
Le royaume, fondé par Abd al-Rahman ler, se morcela en d’innombrables petits États, en lutte les uns contre les autres. Les chrétiens saisirent cette occasion pour chasser les infidèles de la péninsule. En 1270, il ne restait à ces derniers en Espagne, qu’un seul royaume, celui de Grenade.
Deux siècles plus tard, en 1492, les chrétiens le leur enlevèrent.
FAQ
De 711 à 1492 avec la chute de Grenade
Dans la ville de Cordoue
Le riz, le maïs (peut-être), la canne à sucre, l’épinard, l’oranger, le citronnier, le pêcher, le dattier, le grenadier, le figuier, le bananier, le coton
Les Wisigoths, défait à la Bataille du Guadalete
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