Louis XIV, le plus long règne du monde. Il établi la monarchie absolue comme régime et s’efforce à mettre au pas les ordres du pays. Son règne marque la fin des révoltes, l’instauration du concept du près carré (par Vauban), les périodes de guerres contre la maison des Hasbourg qui encercle la France.
Brillant mécène, chef de guerre et diplomate, la France domine l’Europe sous tous les plans. Cependant, les finances s’épuisent et les dissensions commencent à apparaître laissant un terreau fertile pour la révolution française de 1789.
Sommaire
- Les États généraux
- D’Henri IV à Louis XIV
- La gouvernance de la France sous Louis XIV
- La vie à la cour de Versailles
Jusqu’à présent je vous ai laissés gouverner mes affaires; désormais je serai mon propre Premier ministre ! Par ces mots adressés à ses ministres, Louis XIV faisait clairement comprendre qu’il ne tolérerait plus aucune intrusion dans le gouvernement du pays.
Cela signifiait que le roi était le chef absolu de l’État et qu’il pouvait imposer sa volonté sans conditions. Le Premier ministre lui-même, qui représentait pourtant le plus autorisé de ses conseillers, ne pouvait intervenir contre l’autorité du souverain. Les ministres n’étaient plus, pour le Roi-Soleil, que les instruments nécessaires à l’exécution de ses ordres.
Mais Louis XIV n’instaurait pas subitement la Monarchie absolue dans notre pays : d’autres souverains, secondés par d’habiles ministres, avaient avant lui lutté pour le même but.
Les États généraux
Dès le Moyen Âge, la France était divisée en trois grandes classes sociales : noblesse, clergé et tiers état.
La noblesse était généralement représentée par les descendants des anciennes familles féodales; le clergé, comme le nom l’indique, comprenait les hommes d’Église.
Le nom de «tiers état » désignait le reste de la population; cette classe se composait donc d’éléments de conditions très disparates tant sur le plan économique que sur le plan social : artisans, paysans, commerçants, petits propriétaires, personnes exerçant une profession libérale, banquiers et industriels.
Les représentants de ces trois classes formaient ce que l’on appelait alors les « états généraux » que le roi pouvait convoquer dans les périodes difficiles.
D’Henri IV à Louis XIV
Henri IV entreprit de briser les résistances féodales. Louis XIII et Richelieu continuèrent à centraliser le pouvoir de la monarchie. C’est ainsi que les états généraux, considérés comme un obstacle au pouvoir absolu, ne furent pas réunis entre 1614 (après l’assassinat d’Henri IV) et 1789 pour la dernière fois.
Pendant près de vingt ans, de 1624 à 1642, Richelieu employa toute son énergie à assurer a la monarchie française un pouvoir indiscuté. II mena une lutte sans trêve contre les nobles rebelles, pour supprimer ce qui limitait l’autorité du roi.
A la mort de Richelieu (1642) et de son souverain Louis XIII (1643), un autre cardinal Mazarin, prit en main le gouvernement de la France. Lui encore s’ingénia, par tous les moyens, à assurer au roi (Louis XIV était alors mineur) le pouvoir absolu.
Quand Mazarin mourut (1661), Louis XIV, alors âgé de vingt-trois ans, eut le souci de conserver à la monarchie le prestige que lui avaient donné les deux habiles ministres. Fermement convaincu que le roi recevait directement de Dieu son autorité et qu’il était pour cela supérieur aux autres hommes, il s’estima en droit d’attendre de tous ses sujets une obéissance sans réserve. Pendant plus de cinquante ans, de 1661 à 1718, il gouverna la France en maître absolu.
La gouvernance de la France sous Louis XIV
Après avoir proclamé les principes sur lesquels il entendait asseoir la monarchie absolue, Louis XIV gouverna de façon que toutes les activités de la vie publique (administratives, politiques, judiciaires, militaires, financières, commerciales) lui reviennent. Il institua différents « Conseils » : d’État, des Dépêches, des Finances, des Parties (justice) qui, sous sa direction, devaient examiner tous les problèmes d’État.
Rares furent les ministres qui purent faire partie des Conseils, et même alors leur seule charge fut de faire respecter les décisions royales. Ces Conseils siégeaient au palais royal (bientôt Versailles), et les séances avaient lieu dans les appartements privés du roi.
Cependant, il ne faut pas se représenter la France administrative du XVIIe siècle comme un ensemble d’institutions et de services uniformisés à l’image de nos préfectures actuelles. Il existait deux sortes de « pays ». Dans certaines provinces, siégeait un parlement (à Rouen, Toulouse, Rennes, Aix, Dijon, etc.) qui représentait à l’origine les cours de justice décentralisées.
Ces parlements exerceraient un pouvoir certain notamment en matière Judiciaire et en matière fiscale et leurs membres étaient très attachés aux libertés de leur province. C’étaient les « pays d’États» par opposition aux « généralités », régions gouvernées directement par l’intendant, fonctionnaire royal. La multiplicité des franchises traditionnelles, des privilèges locaux séculaires, des exemptions de taxes arrachées peu à peu aux grands seigneurs durant le Moyen Age, et un ensemble de libertés locales, s’opposaient en fait à l’uniformisation souhaitée par le pouvoir royal.
En retour, cette diversité irritait le roi qui sentait le besoin d’une administration homogène, provoquée par les besoins financiers de l’État en guerre, par le développement des techniques et par l’accroissement de la population.
La vie à la cour de Versailles
L’étiquette
Toute la vie du monarque était publique. 8 heures du matin dans la chambre du roi: c’était le «petit lever » auquel seuls assistaient la famille royale ou certains grands dignitaires. Venait ensuite la « première entrée » suivie du « grand lever » auxquels étaient admis tous les gens qui « avaient leurs grandes entrées ». Après avoir dit ses prières, le monarque tenait ses audiences.
Ensuite venait le Conseil, avant ou après la messe. C’était en à la chapelle, à son passage dans la grande galerie, que le roi recevait les placets, et écoutait les gens qui lui demandaient une faveur.
S’il y avait « petit couvert », le roi prenait seul son repas dans son appartement. Les jours de « grand couvert », la reine et les princes du sang se joignaient à lui, mais ne s’installaient pas à la même table. Les dames de haut rang s’asseyaient sur les fameux « tabourets » et les autres restaient debout.
Le soir, lorsqu’il y avait « appartement » de 7h à 10h, les salons de Versailles se remplissaient; à l’arrivée du roi, on s’installait autour des tables pour se livrer à différents jeux de cartes ou d’argent.
A 10 heures venait le souper du roi, toujours en grand couvert. Le coucher de Louis XIV restait aussi minutieusement réglé par l’étiquette que le lever. Le monarque donnait son chapeau, ses gants, sa canne et son épée au grand maître de la garde-robe. Le premier homme de chambre tenait le bougeoir pendant que le roi disait sa prière.
Ensuite, on lui enlevait sa veste, son juste- au-corps et sa cravate. Le premier valet de chambre lui passait la manche droite de la chemise, le premier valet de garde-robe la manche gauche, et ainsi se poursuivait un déshabillage orchestre. À ce moment, toute la cour se retirait à l’exception du capitaine des Gardes, des médecins et des seigneurs qui avaient assisté au premier lever. Enfin, les valets de chambre soufflaient les bougies, sauf deux, et le roi restait seul : sa journée était terminée.
Comment s’habillait-on à la cour ?
En principe, des ordonnances royales limitaient le luxe des courtisans, mais dès que Louis XIV, qui s’habillait très sobrement dans sa jeunesse, prend le pouvoir, le faste déborde. La perruque devient une crinière tombant très bas dans le dos, des rubans et des dentelles sortent des manches et du col de la chemise. Le Juste-au-corps à manches courtes descend jusqu’aux genoux vers la fin du règne et se porte sur une veste; la culotte courte est serrée aux genoux par des bas de soie, le chapeau à plumes est surchargé de galons.
Le costume féminin comprend généralement un corps de jupe allongé en pointe, des manches courtes de dentelle, un manteau à traîne dont la longueur est réglée par l’étiquette. La coiffure, à raie et à plat sous Louis XIII, se redresse bientôt au sommet de la tête, à la fontange. Chacun s’efforce d’imiter le luxe du roi, mais l’hygiène demeure peu répandue.
La personnalité de Louis XIV domina ce monde brillant jusqu’à sa mort. Ses successeurs subirent l’étiquette sans rien pouvoir y changer. La cour se composa de plus en plus de parasites et d’intrigants qui ne respectaient plus le roi qu’en apparence. Marie-Antoinette se moquait ouvertement de l’étiquette. La cour interposait entre le monarque et le pays un écran trompeur, et ses intrigues et son impopularité contribuèrent à favoriser la Révolution.
Travail et distraction à la cour de Louis XIV
Louis XIV consacrait une grande part de son temps à gérer les affaires du royaume avec ses ministres. Par ailleurs, il chassait, il allait à Marly accompagné d’une immense suite de carrosses et de centaines de cavaliers. On donnait à Versailles des fêtes somptueuses et le roi lui-même ne dédaignait pas de monter sur la scène.
La cour était également soumise à l’étiquette. Plusieurs centaines de courtisans, au rang soigneusement établi : princes du Sang, ducs et pairs, grands officiers de la Couronne, etc., s’entassaient dans les mansardes du Palais.
La pire des punitions pour un courtisan tombé en disgrâce était d’être banni dans sa province. Pour profiter des faveurs royales, il fallait être à Versailles.
FAQ
La monarchie absolue de droit divin
Colbert puis Louvois
A Versailles
– Sa jeunesse et la Fronde
– La cohabitation avec ses ministres et Mazarin
– Le Roi, seul
Dossier Rois de France
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